C’est actuellement le seul et unique convertiplane à rotors basculants construit en dehors des États-Unis à avoir une chance réelle d’être un jour produit en série. Ce mercredi 26 juin 2024 le géant aéronautique italien Leonardo a annoncé qu’en avril dernier son AW.609 avait effectué une série d’essais à la mer à bord du porte-avions Cavour. Rappelons que cette machine vise à la fois les marchés civils d’affaires et parapubliques de recherches et de sauvetages en mer. Par ailleurs les militaires émiratis et italiens ont fait part depuis quelques années d’un intérêt réel pour lui.
De ce que l’on en sait actuellement c’est du 3 au 12 avril 2024 que le porte-avions Cavour (accueillant habituellement des AB-212ASW, des AW.101 Merlin et des F-35B Lightning II) a été mis à disposition de Leonardo et de ses équipes venus du centre d’essais de Grottaglie. Ils n’ont d’ailleurs pas vraiment quitté les Pouilles puisque le navire de guerre de la Marina Militare a mouillé à vingt miles au large des côtes, dans le golfe de Tarente. Pour mémoire il s’agit de ce que l’on appelle en français la «semelle de la botte» italienne. Pour l’occasion seul un hélicoptère de sauvetage était embarqué à bord du navire amiral italien.
Le Leonardo AW.609 a ainsi pu bénéficier d’une zone facilement sécurisable afin de mener à bien ses essais d’appontage durant neuf jours. Le golfe de Tarente, comme tous golfes d’ailleurs, offraient en outre une protection aux vents et… aux regards indiscrets. Il faut dire que pour les Italiens ce convertiplane à rotors basculants, sans doute le plus avancé au monde après ceux de la famille Bell-Boeing V-22 Osprey, est le programme aéronautique majeur. Et ce même si pour des raisons purement administratives le démonstrateur technologique porte l’immatriculation civile américaine N609PH il s’agit bien d’une machine 100% transalpine. Enfin ou presque. Car dans les premières années de sa conception des ingénieurs de chez Bell Helicopters ont apporté leur concours à celui qui s’appelait encore BA-609. Mais ça c’était il y a longtemps maintenant.
Les capacités d’appontage et de décollage depuis un porte-avions de l’AW.609 sont essentielles dans le cadre d’un certification de type AESA pour les missions parapubliques. La preuve que Leonardo ne voit pas en lui un simple convertiplane d’affaire mais bel et bien une machine ultra polyvalente. Et pourquoi pas dans un avenir plus ou moins proche des versions militarisées pour des missions comme l’appui tactique rapproché ou encore la lutte anti-sous-marine. Un peu comme si le convertiplane se voyait comme le remplaçant de l’hélicoptère.
On remarquera que malgré sa volonté de transparence l’industriel italien a tout de même mis deux mois et demi avant de révéler ces essais cruciaux pour l’avenir de son aéronef.
Photos © Leonardo
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3 Responses
Salut Arnaud,
après le mariage improbable de la carpe et du lapin, nous avons ici un mariage réussi du King air et de l’Osprey. Cet oiseau est esthétiquement magnifique (rien de surprenant venant des italiens… les helico léonardo sont juste beaux) .
Par contre, j’ai une question : Y a t-il eu déjà des débouchés commerciaux civils? De mémoire, le premier vol a eu lieu il y a 22 ans… ça commence à dater, non? surtout si on parle ici d’une version militaire/navalisée qui nécessitera probablement des ajustements.
Convaincu de l’intérêt des convertiplanes ou autres solutions hybrides, J’adorerai voir ce genre d’appareil frappé de notre hameçon national ou de la cocarde de la Marina Militare, mais ça ne semble pas être pour tout de suite.
Merci pour tous tes articles Arnaud !
Bonjour à tous,
le look pris par les 2 partis est interressant,
autant le Bell est « à base d’hélicoptère »,
autant le Léonardo est vraiment « à base d’avion » .
merci pour tout
cordialement
Bruno
Très belle machine de Leonardo. Je lui souhaite un succès commercial.