Airbus Helicopters teste le futur NH-90 Caïman des forces spéciales françaises.

Ne l’appelez surtout pas NH-90FS, sa véritable désignation est NH-90TTH Standard 2. Depuis quelques jours le constructeur européen Airbus Helicopters a lancé les essais en vol de cette version spécialement dédiée au 4e Régiment d’Hélicoptères des Forces Spéciales, l’unité d’élite de l’Aviation Légère de l’Armée de Terre. Pour l’hélicoptériste il s’agit avant tout de valider sa conception et de vérifier in-situ que la machine répond pleinement aux desideratas du ministère des Armées. Rappelons que le contrat porte sur dix-huit machines.

Actuellement pour ses missions d’infiltrations et d’exfiltrations de forces spéciales l’Aviation Légère de l’Armée de Terre fait appel à huit Eurocopter EC725 Caracal. Des hélicoptères par ailleurs adaptés aux missions de recherches et de sauvetages au combat, ce que nos amis anglophones appellent le C-SAR. Ces gros biturbines dérivés de l’AS.332 Super Puma appartiennent à la 3e Escadrille d’Opérations Spéciales du 4e Régiment d’Hélicoptères des Forces Spéciales stationné à Pau dans les Pyrénées-Atlantiques. Pour autant huit machines seulement c’est très très peu pour l’ALAT et cela représente même une difficulté en matière d’entretien.

C’est la raison pour laquelle une décision a été prise en 2020 de prévoir leur remplacement par une version adaptée du NH-90TTH Caïman, un temps appelée NH-90FS. Aujourd’hui donc connue comme NH-90 TTH Standard 2 cette machine a d’abord été commandée à dix exemplaires dans le cadre du plan de relance post Covid-19 puis huit exemplaires supplémentaires ont été plus classiquement budgétés via la loi de programmation militaire 2024-2030.
Tirant les enseignements de l’emploi du NH-90TTH au Sahel mais aussi du retour d’expérience de différents exercices le ministère des Armées et Airbus Helicopters, maître d’œuvre du programme auprès du consortium européens NHindustries, ont établi le cahier des charges. Ce Standard 2 reprend ce qui fonctionne bien sur le NH-90 TTH, doit théoriquement corriger les quelques petites erreurs de l’appareil, et surtout l’adapter aux missions dites «forces spéciales». C’est par exemple la généralisation du casque de dernière génération TopOwl couplé au système Eurofl’Eye. Ce dernier est en fait le cœur avionique de l’hélicoptère avec un capteur panoramique 3D multispectre qui peut œuvé en redondance avec le système électro-optique EuroFLIR 410 développé et fabriqué en France par Safran. Rappelons que cet équipement est également intégré au drone MALE Patroller en cours de déploiement auprès des artilleurs français. Demeure cependant un facteur inconnu dans ce futur Caïman dédié aux opérations spéciales : son armement défensif. Sans doute le saurons nous dans les mois à venir puisque d’ores et déjà le constructeur a révélé que les fenêtres coulissantes avaient été agrandies. Ça sen tout de même la généralisation des gatlings.

Une fois les premiers NH-90TTH Standard 2 livrés au 4e Régiment d’Hélicoptères des Forces Spéciales à l’horizon de la fin 2025 début 2026 ses huit EC725 Caracal ne seront ni envoyés à la casse ni revendus à l’export. Ils iront enrichir l’arsenal de l’Armée de l’Air et de l’Espace qui en exploite déjà au sein de l’Escadron d’Hélicoptères 1/67 Pyrénées et du Groupe Aérien Mixte 56 Vaucluse. Surtout ils permettront aux aviateurs français d’enfin pouvoir se séparer des plus vieux de leurs Aérospatiale SA.330B Puma.

Affaire à suivre.

Photos © Airbus Helicopters.