Pour l’occasion la base aérienne Fiala-Fernbrugg d’Aigen im Ennstal dans le land de Styrie s’était ouverte au public venu en nombre. Ce vendredi 24 mai 2024 la Luftstreitkräfte a officialisé le retrait du service de l’hélicoptère Aérospatiale SA.316B Alouette III de facture française, remplacé désormais par l’AgustaWestland AW.169M Lion italien. Pour l’occasion la ministre autrichienne de la défense, madame Klaudia Tanner, avait fait le déplacement montrant ainsi l’importance que ce monoturbine revêtait dans ce pays alpin. L’Autriche a fait voler ses Alouette III de 1967 à 2024.
Cinquante-sept ans de bons et loyaux services, cinquante-sept années durant lesquelles l’Alouette III a su prendre l’alerte alpine par beau temps autant que quand les vents soufflaient ou que la neige tombait en abondance. En Autriche cet hélicoptère est synonyme de milliers de vies sauvées, un peu d’ailleurs comme dans les alpes françaises. Pour autant et comme madame Klaudia Tanner l’a souligné vendredi dernier l’Alouette III sut être beaucoup plus qu’un simple hélicoptère d’évacuation sanitaire et de sauvetage en haute montagne. L’Autriche l’employa même à l’étranger sous mandat de l’Union Européenne en Bosnie-Herzégovine pour de l’observation et de la surveillance frontalière. Sans compter que l’hélicoptère s’était mué peu à peu sur la fin de sa carrière en bombardier d’eau.
Pour marquer cette fin de carrière et passer le flambeau à l’AW.169M Lion le Bundesheer avait mis à l’honneur sur la base aérienne Fiala-Fernbrugg trois Alouette III hautement décorées. Baptisé Fly-out der Alouette III, en anglais allemand dans le texte, cette cérémonie de retrait du service vit les hélicoptères survoler le site avec trois drapeaux : ceux de l’Autriche et de l’Union Européenne évidemment mais également celui de la Styrie. Il s’agit du land dans lequel ils se trouvaient et qui fut leur nid depuis 1967.
D’autres aéronefs de la Luftstreitkräfte avaient fait le déplacement. Leurs équipages ont rendu hommage à l’hélicoptère de facture française : Bell OH-58B Kiowa et Sikorsky S-70A Blackhawk en ce qui concerne les voilures tournantes tandis que les voilures fixes étaient représentées par des Eurofighter EF-2000 Typhoon et Pilatus PC-7 Turbo Trainer. Un hélicoptère MBB Bö 105 et un duo de planeurs Let L-13 Blanik civils appartenant à une célèbre marque autrichienne de sodas ont également assuré le show. Aucun pourtant à l’applaudimètre ne réussit à atteindre l’Alouette III.
En statique un exemplaire était « visitable« . Petits et grands ne se sont pas fait prier pour être pris en photos ou réaliser des selfies à son bord. En même temps c’était le jour ou jamais. Cet exemplaire sera prochainement versé aux collections du Heeresgeschichtliches Museum – Militärhistorisches Institut viennois. Connu en Autriche comme HGM il s’agit du musée national des armées. Ce SA.316B sera exposé à l’extérieur, avec d’autres pièces importantes comme des chars d’assaut ou encore un chasseur Saab J29 Tunnan.
Espérons que l’AgustaWestland AW.169M Lion saura être à la hauteur de la tâche qui est la sienne : tenir au moins 57 ans et conquérir le cœur des Autrichiens et Autrichiennes. Gros défi en perspective.
Photos © Bundesheer.
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6 Responses
Superbe article Arnaud. Pourquoi sur l’un des hélicos il y a écrit 178 000 ?
Merci Arnaud pour cet article.
Et adieu à ma vieille copine l’Alouette III… j’avoue avoir une petite larme à l’oeil en écrivant ces quelques lignes. Cela peut paraitre bizarre, je le reconnais, d’avoir la larme à l’œil pour le retrait de service d’un hélicoptère (ou d’un avion). Mais c’est que, pour moi, quand je parle de « vieille copine » en parlant de l’Alouette III, c’est que, à un moment pas très agréable de mon enfance, voir l’Alouette III des pompiers décoller et atterrir depuis l’hélistation de l’hôpital où j’étais cloué au lit était une de mes distractions. Depuis, j’ai toujours eu un faible pour elle…
Donc, pour paraphraser une célèbre chanson « Alouette, gentille Alouette, je te pleurerais… »
La petite larme pour une machine volante ?…. Je connais ! J’ai eu le même sentiment lors du dernier vol du Mirage IIIR sur lequel j’étais électricien- commandes de vol….. C’est toujours émouvant de laisser un fidèle compagnon que l’on connaissait dans les moindres recoins. Peut-être la peur de l’inconnu avec son remplaçant (le F1CR), qui en fin de compte, m’a emmené aux 4 coins du globe…
Bonjour Arnaud, comment ce fait-il que d’aussi vieilles machines semblent encore voler en toute sécurité et que des beaucoup plus récentes sont mises au rebu ou éprouvent des difficultés à se fournir en pièces de rechange ? J’imagine que bon nombre de pièces des alouettes n’est plus produit. Cordialement
En Afrique nous avons des Alouettes 3 avec d’excellents ingénieurs mécaniciens et de très excellents pilotes nous pourrions apprendre aux blancs comment faire voler ces hélicoptéres sans ètre obliger d’aller en acheter des neufs qui sont chers et ne servent a rien. Tant que ca peut voler ca vole. Vous les blancs parfois vous aimez acheter du neuf pour dire d’avoir du neuf mais vous savez pas entretenir le vieux matériel pour qu’il vole encore longtemps.
Cher Monsieur Diop, c’est vrai que vous avez de bons mécanos qui s’apparentent souvent aux rois de la bricole (ingénieur… ?), maintenant comme vous n’avez pas forcément les moyens d’acquérir de nouveaux appareils vous envoyez encore vos malheureux pilotes dans d’antiques trapanelles au risque de leur vie, et je ne parle pas que des Alouette 3 mais de toutes les antiquités qui sont garées sur vos tarmacs.