Alaska Airlines dédouané et Boeing chargé dans l’incident du 5 janvier 2024.

Il aura fallu à peine plus d’un mois aux agents fédéraux du NTSB pour découvrir la cause de l’incident qui a touché un Boeing 737 Max 9 d’Alaska Airlines en plein vol et pour communiquer dessus. Ce mardi 6 février 2024 les experts enquêteurs du National Transport Safety Board ont confirmé que la décompression explosive qui a conduit un monocouloir à un atterrissage d’urgence le vendredi 5 janvier 2024 était due à l’absence de quatre boulons sur l’encadrement d’une issue de secours. Et selon les femmes et hommes du NTSB c’est bien l’avionneur qui est en tort et non la compagnie aérienne utilisatrice de l’avion. Rappelons que ce dernier n’était en exploitation commerciale que depuis novembre 2023.

Certains vous diront que les agents du National Transport Safety Board ont pris leur temps avant de remettre ce rapport préliminaire et ils auront tort. Sur ce genre d’enquête il faut savoir accepter de ne pas avoir de réponses avant plusieurs jours voire plusieurs semaines. Or admettre que tout part d’une erreur de l’avionneur autour de l’installation de rivets et de boulons à l’usine de Renton en octobre dernier indique donc que cela sautait aux yeux.

Selon le communiqué du NTSB : «quatre boulons prévus pour empêcher que la porte-bouchons ne se déplace vers le haut étaient manquants». Dans le même temps ce rapport indique clairement que cinq rivets avaient été remplacés dans la cabine de l’avion mais que quatre trous étaient visibles là où auraient dû se trouver les boulons en question. Surtout autour des dits trous les experts enquêteurs n’ont relevé aucune usure précoce ni aucune déformation. Les boulons n’avaient donc pas été ôté. Ils n’avaient dans les faits jamais été installés. D’où donc qu’ils soient considérés comme «manquants». C’est finalement plutôt logique.

Les dirigeants d’Alaska Airlines peuvent donc dormir sur leurs deux oreilles ils ne sont à priori pas en cause dans cet incident qui fort heureusement n’a pas fait de victime. On ne peut pas en dire autant de leurs homologues de chez Boeing. Car l’avionneur est clairement chargé par le rapport préliminaire du NTSB. Une très mauvaise nouvelle au moment où l’avion de ligne 737 Max revient clairement sur le marché face à la concurrence européenne. Dans un communiqué officiel Dave Calhoun, actuel N°1 de Boeing a indiqué que l’avionneur allait devoir «rendre des comptes sur ce qu’il s’est passé». Il semble qu’il ait appris des erreurs du logiciel MCAS. Ou bien n’est-ce là qu’un élément de langage. Nous le saurons sans doute très rapidement.

Affaire à suivre

Photo © NTSB.


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Arnaud
Passionné d'aviation tant civile que militaire depuis ma plus tendre enfance, j'essaye sans arrêt de me confronter à de nouveaux défis afin d'accroitre mes connaissances dans ce domaine. Grand amateur de coups de gueules, de bonnes bouffes, et de soirées entre amis.
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Commentaires

4 Responses

  1. Comment un grand avionneur peut en arriver là? Il a un manque flagrant de contrôle et de formation du personnel. A mon avis, pour ce que cela vaut (…), je pense qu’un certains nombre de postes décisionnaires on vu leurs occupants ingénieurs remplacer par des financiers, qui n’ont pas tout à fait les mêmes considérations. Des choix ont été faits, malheureusement pas pour des raisons techniques.

  2. Salut les passionnés (ées),
    Manifestement la formation du personnel et les contrôles sont toujours aussi défaillants malgré les nombreuses affaires qui entachent l’image de BOEING depuis quelques années, et les rappels à l’ordre ou condamnations.
    Cela me laisse à penser non seulement qu’il y a une dérive liée aux exigences de rentabilité imposées par les actionnaires, mais aussi liée aux importantes difficultés rencontrées par BOEING et ses fournisseurs, à recruter du personnel qualifié ou à former pour bien le qualifier. Et sur ce dernier point, nos industriels européens feraient bien de prendre très au sérieux la situation de BOEING car au vu des difficultés qu’ls rencontrent à recruter, les mêmes mésaventures pourraient aussi surgir, sachant qu’eux aussi subissent la pression de l’actionnaire et la très forte demande d’avions post covid. L’exemple de DASSAULT AVIATION, qui n’a pu livrer les avions prévus faute de personnels dans ses usines ou celles de ses fournisseurs, met bien en avant la situation actuelle très tendue des avionneurs…..attention donc à ne pas galvauder les qualifications de son personnel et les contrôles pour gagner du temps et de l’argent…..!

    Aéronautiquement

  3. Je vais faire ma blonde de service : c’est marrant les blousons du NTSB on dirait ceux du FBI dans les séries télés américaines. Ils n’ont donc qu’un seul modèle et ils changent le flocage à chaque fois ?

  4. Cette situation est alarmante et je crains que seuls les chinois n’en sortent grandis…
    Airbus ne pourra pas en tirer grand bénéfice sachant qu’il devient de plus en plus difficile de hausser les cadences: toute la supply chain est affectée, de nombreux sous-traitants aéro sont dans le rouge financièrement, des salariés difficiles à faire rentrer dans l’industrie, longs à formés, sans parler du turnover.
    Bilan des courses, que restera t-il comme alternative aux compagnies qui ne veulent pas attendre de la dispo sur le carnet de livraison Airbus: les Chinois, et puis quand on voit les problèmes de Boeing, par certain que les Chinois fassent bien pire.
    Penser que les problèmes de Boeing servent les intérêts européens serait une grosse erreur.

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