Bucarest a trouvé un successeur aux IAR-330 Puma de son aéronavale.

C’est la seule force navale dans le monde à avoir fait appel au célèbre biturbine français, même s’il fut localement construit sous licence par IAR. Or les trois IAR-330 Puma en dotation dans la Forțele Navale Romane sont désormais promis à la retraite ; une décision prise l’année dernière et qui a donné naissance à une compétition. Une partie du financement est assurée par l’Union Européenne sans pour autant que celle-ci ne puisse influencer le choix du futur hélicoptère polyvalent. Le budget complet est annoncé à 165 millions d’euros.

Les trois actuels Puma roumains sont en fait de fabrication assez récente. Ils ont moins de 20 ans ! En effet ils sont sortis des ateliers d’IAR en 2005, 2007, et 2008. Ce sont dans les faits les derniers Puma fabriqués de zéro dans le monde. En 2015 ils ont été renvoyé en ateliers afin d’être modernisés au standard SOCAT spécifique à la Roumanie.
On pourrait croire que ces hélicos possèdent encore une bon potentiel d’années de service. Mais ça c’est compter sans les réalités tactiques de la Mer Noire où ils opèrent au quotidien à bord des frégates Mărășesti, Regele Ferdinand, et Regina Maria. Ils sont mis en œuvre chaque jour pour assurer la souveraineté roumaine et la sécurité de l’OTAN sur une des étendues maritimes que Moscou considère comme sa mare nostrum. Parmi tant d’autres.

Sauf que les trois hélicos en question sont hyper polyvalents, pouvant assurer aussi bien des missions de transport de personnels, de SAR maritime, de reconnaissance, ou même de lutte anti-sous-marine via des torpilles d’origine italienne. La Forțele Navale Romane a donc choisi d’acquérir un nouveau modèle d’hélicoptère, adapté à ses besoins et aux normes de l’OTAN. Une compétition a été lancée en ce sens.

Plusieurs modèles d’hélicoptères ont été envisagés avant que le challenge ne tourne à l’avantage de deux machines : l’Airbus Helicopters H215M et le Sikorsky MH-60R Seahawk. Chacun d’entre eux avait ses qualités et pour d’autres ses défauts. L’appareil américain proposait par exemple une capacité mixte de combat maritime, c’est à dire lutte contre les menaces de surface et celles sous la surface, tandis que l’hélicoptère européen était monomission en combat de surface. Et pourtant c’est bien ce second appareil qui a été sélectionné par les amiraux roumains. Bien plus que le choix d’un constructeur européen ils ont opté pour l’aéronef ayant la capacité de transport et de recherches-sauvetages en mer la plus importante entre les deux.

Petit frère du H225M l’Airbus Helicopters H215M est en fait une évolution profondément modernisée du fameux Eurocopter AS.532 Cougar. Et vous savez quoi ? Là encore il est loin d’être fréquent dans une aéronavale, seul l’Armada de Chile en aligne deux exemplaires aux côtés justement de ses Cougar mais aussi de ses AS.332 Super Puma. On peut donc considérer que c’est une spécialité de la Forțele Navale Romane que d’acheter des hélicos qui généralement n’ont pas leur place dans une aviation navale.

Après tout remplacer trois Puma par deux H215M ça a du sens. Une option a d’ailleurs été placée pour une troisième machine. Il est à signaler que l’assemblage de ces machines sera réalisée localement dans les ateliers d’Airbus Helicopters Romania, anciennement connus comme ICA-Brasov.

Photo © OTAN