Hier soir, le premier blizzard de l’hiver souffle à Québec. Pas de souci, ce sera une soirée cinéma maison bien au chaud dans notre chaumière. Au programme: un feu crépitant dans le foyer, du bon vin blanc, du maïs soufflé et un film susceptible de plaire à ma chérie. Coup de théâtre ! Grippée, elle décide de se coucher tôt car somnolente. Dépité, mais pas catastrophé, je range le tire-bouchon et opte plutôt pour du bourbon et un film de gars. Ça tombe bien, car Netflix me propose le film Dévotion.
Ce film est inspiré d’une histoire vraie, soit celle du premier pilote afro-américain de l’US Navy. Jesse L. Brown a dû se battre contre un adversaire sournois toute sa vie, soit le racisme. Héros de la Guerre de Corée, il deviendra malheureusement le premier pilote de l’aéronavale décédé en mission lors de ce conflit. De peur de divulgâcher l’intrigue auprès de ceux qui n’auraient pas encore visionné le film, je n’en dit pas plus. Permettez-moi tout de même d’écrire quelques lignes sur mes deux vedettes préférées du film: les superbes avions Grumman Bearcat et Vought Corsair. Les scènes avec ces avions évoluant dans le ciel sont époustouflantes !
Moins connu que certains autres félins de l’aéronavale américaine, le Bearcat fut sans aucun doute le meilleur chasseur à hélice jamais construit. Alors que le célèbre Grumman Hellcat fut responsable à lui seul du trois quart des avions ennemis abattus durant la guerre du Pacifique, le Bearcat pourtant jugé supérieur arriva trop tard pour faire ses preuves. Quand la Guerre de Corée éclate, l’US Navy lui préfère le Corsair ainsi que ses premiers avions à réaction. C’est plutôt en Indochine, sous les couleurs de l’Armée de l’air française, que le Bearcat connût son baptême du feu. En 1969, un Bearcat modifié pour l’occasion devint l’avion avec un moteur à pistons le plus rapide au monde en battant un record vieux d’un trentaine d’années. Ce record de vitesse fut brisé à nouveau en 1989 par un autre Bearcat modifié, atteignant la vitesse de 850 km/h. C’est toutefois un P-51 Mustang de course qui détient l’actuel record de vitesse depuis 2017 en franchissant le cap des 855 km/h !
Avant tout conçu comme avion de chasse doté d’une vitesse ascensionnelle inégalée en son temps, le Bearcat n’avait ni le rayon d’action, ni la capacité d’emport de munitions du Corsair. Malgré l’avènement des avions à réaction, la fabrication du redoutable Corsair se poursuivit jusqu’en 1953, ce qui en dit long sur les qualités de ce chasseur-bombardier. Excellant dans l’appui aérien rapproché, les appareils Corsair réalisèrent 80% des missions de ce type durant la Guerre de Corée. Digne successeur du Corsair, le Douglas Skyraider fit ses débuts durant ce conflit mais s’illustra davantage lors de la Guerre du Viet-Nam. L’époque glorieuse des avions de combat à hélices tirait toutefois à sa fin.
Bien que je ne sois pas insensible aux charmes des avions à réaction, ma dévotion aux Warbirds à hélices fut confortée avec un tel film ! À voir par tous les aérophiles, hommes… ou femmes !
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16 Responses
Merci de l’info, je sais quoi regarder ce soir, malgré l’absence de blizzard chez moi (mais j’ai du Bourbon 🙂 ).
Je me demandais concernant le record de vitesse, est-ce qu’on doit le réaliser en ligne droite à une altitude précise?
On peux utiliser une descente en piqué pour augmenter sa vitesse?
Merci
Salut ANTARES101 et les Passionnés,
Pour le BOURBON, je confirme que la mesure de la vitesse c’est en….. DESCENTE express…..!!!!!
Aéronautiquement,
Bon visionnement ! Pour être valide, un tel record exclut tout vol en piqué. L’avion doit voler en ligne droite à une altitude constante de 457 mètres (1500 pieds) sur une distance de 3 kilomètres.
Merci Marcel pour les détails!
Je me doutai que c’était bien codifié mais là c’est effectivement très précis! Pas de température atmosphérique a respecter?
Santé Rafaleitger! Effectivement la ligne droite n’est pas appropriée pour la consommation de Bourbon!
À ce que je sache, il n’y a pas de température fixe à respecter. Évidemment, de tels vols sont réalisés par beau temps et généralement l’été. L’air chaud étant moins dense que l’air froid, la résistance est moindre.
A voir! rien que pour la scene de l attaque du pont le combat avec le mig15 sur fond de montagnes enneigées…
Sympa aussi de voir en arriere plan des skyraiders dans leur livrée bleu Navy.
Merci Arnaud pour tous tes articles!
Je ne suis pour rien dans cet article, c’est l’ami Marcel qui en est l’auteur. C’est d’ailleurs pour ça que c’est sa pomme et non la mienne qu’on voit en dessous du texte.
Ca fait au moins un an qu’il est sur Netflix, je l’ai vu avec mon fils et je n’ai pas vraiment aimé. Je trouve que le jeu d’acteurs est moyen, comme souvent d’ailleurs avec les pures productions Netflix. Seul l’acteur Jonathan Majors s’en sort correctement.
Un pure film woke tout ce que je déteste
Bonjour Xavier, que ne détestez vous pas d’ailleurs ? Dès que vous venez commenter sur notre site c’est pour dire que vous n’aimez pas ou bien que notre ligne éditoriale ne vous plait pas. Et franchement dégainer l’argument (toujours aussi fallacieux) du wokisme finit de signer ce que vous êtes. Profitez bien de ce commentaire, c’est le dernier que vous aviez l’occasion de publier sur notre site. Nous n’acceptons désormais plus les haters, les ayatollahs de l’orthographe, et tous les trolls en général.
Bon vent.
Pourquoi je ne le vois pas sur Netflix ? à priori pas dispo en France dise t’il sur le site netflix news. Snif…
Impossible de trouver sur Netflix france
En France, c’est prime qui a les droits.
Merci pour l’information Guig2000. J’ai également cherché sur Netflix France moi aussi. Heureusement que j’ai l’abonnement Amazon Prime, je sais du coup quoi visionner ce soir. Hâte de voir les scènes de combats aériens, notamment contre un MIG.
Le Bearcat fait partie avec le Sea Fury du summum et de l’apogée des avions de chasse à hélice avant l’arrivée des jets. Certains avoisinaient les 3000 chevaux de puissance moteur comme le Hawker Tempest. On pouvait faire encore plus puissant mais pour quoi faire. On était arrivé aux limites du potentiel des hélices. Si on voulait tutoyer et même dépasser le mur du son on a très vite compris qu’il fallait abandonner celle qui a fait naître l’aviation, l’hélice, et passer au second chapitre, le moteur à réaction.
Les images de « Bearcat » et de « Corsair » sont excellentes, et c’est tellement rare d’en voir dans un film – et plus depuis la fin des « têtes brûlées » pour les « Vought F4U ». Les images aériennes sont très bonnes. Ils se sont donné du mal également pour les images de porte-avions, de « Ready Room », les appontages et les cockpits. C’est un film suffisamment « rare » dans sa qualité – y compris la partie non aéronautique – pour ne pas regretter d’en voir… « plus souvent ». Bon visionnage !