En Russie les défaillances moteurs se multiplient sur les avions de ligne.

Si la Russie veut conserver une aviation commerciale digne de ce nom il est urgent que la guerre contre l’Ukraine prenne fin et que les sanctions des Alliés soient ainsi levées. Depuis ce 2 décembre 2023 ce ne sont pas moins de quatre avions de ligne différents sur lesquels des défaillances graves ont découvertes au  niveau des moteurs, parfois même en vol. Dans la moitié des cas il s’agit d’avions de facture locale et dans l’autre moitié un Airbus et un Boeing. Fort heureusement ces incidents n’ont occasionné aucune blessure aux passagers et/ou membres d’équipage.

Que ce soit chez Air Canada, chez Air France, chez British Airways, ou encore chez Lufthansa le moindre «pépin» sur un avion de ligne serait détecté bien avant que le premier personnel navigant commercial ne mette un pied dans l’appareil. Alors ne parlons pas des passagers ! Visiblement ce n’est pas le cas chez Aeroflot, chez Aviastar, chez S7 Airlines, ou encore chez Yamal Airlines. Ce sont en effet ces quatre compagnies aériennes russes qui en quelques jours ont connu de graves défaillances moteurs.

Récapitulons les faits si vous le voulez bien. Le samedi 2 décembre 2023 c’est donc l’Airbus A321-200 d’Aeroflot immatriculé RA-73723 et réalisant un vol régulier entre Saint Pétersbourg et Moscou qui a souffert d’une panne de son moteur n°1 alors qu’il se trouvait à 12000 pieds et avait entamé sa descente vers la capitale russe. Grâce à la dextérité de l’équipage l’avion a pu se poser sans encombre, les services de secours ayant été avisé à titre préventif. L’Airbus a immédiatement été immobilisé. Le même jour le Sukhoi Superjet 100 immatriculé RA-89086 appartenant à Yamal Airlines est obligé d’abréger son vol entre Noïabrsk et Oufa suite à une alerte sur le moteur n°2 en plein vol. C’est le petit aéroport régional de Roschchino qui est choisi pour accueillir l’avion en difficulté. Tant bien que mal le biréacteur s’y pose et les 71 passagers et six membres d’équipage sont évacués via les toboggans d’urgence. Là encore l’avion est immédiatement immobilisé. Cinq jours plus tard, le jeudi 7 décembre 2023 c’est le Tupolev Tu-204 cargo immatriculé RA-64024 qui est obligé d’avorter son décollage depuis Oulan-Oudé. Alors que l’avion se prépare à quitter le plancher des vaches une alarme retentit sur le moteur n°1 obligeant l’équipage à renoncer au vol. Enfin vendredi dernier, le 8 décembre 2023, le Boeing 737-800 immatriculé RA-73665 aux couleurs de S7 Airlines reliant Novossibirsk à Moscou a été obligé de retourner à son point de départ après seulement 25 minutes de vol. Des étincelles et de la fumée ont été aperçu sur les deux moteurs. Malgré cela l’avion a réussi à revenir à Novossibirsk. Les 108 personnes à bord ont été évacué en toute sécurité avant que l’avion ne soit à son tour immobilisé.

Avant cela les défaillances de ce genre existaient. Elles se sont accentuées depuis l’été dernier et encore plus à partir d’octobre novembre 2023. Quatre défaillances moteurs en si peu de temps c’est par contre inédit. Cela aurait tendance à montrer qu’en ce début décembre la sécurité des vols est de moins en moins une question de priorité pour l’aviation civile en Russie. Faute d’accès aux pièces détachées américaines et européennes les motorisations des avions de ligne vont continuer de se dégrader. Pour l’instant la Russie sauve les meubles grâce au professionnalisme de ses équipages qui réussissent à ramener les avions. Par contre le niveau des mécanos ne semble pas à la hauteur puisque justement les avions décollent, ou parfois essayent de décoller, alors qu’ils ne devraient pas. Mais est-ce vraiment de leur faute ? Ou bien quelques pattes sont-elles graissées dans un pays où la corruption a toujours été monnaie courante ? On ne le saura sans doute jamais.

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