Les Dassault Aviation Rafale de Pégase 25 en mission diplomatique.

Les neuf avions français ont quitté la Suède afin de rejoindre la Pologne. La mission de déploiement Pégase 25 se poursuit, et la fonction des six Dassault Aviation Rafale de l’Armée de l’Air et de l’Espace est désormais claire. Ils sont là, avec leurs trois avions de soutien, pour promouvoir le parapluie nucléaire de la France. Le choix des trois pays visités n’est pas anodin.

Six Rafale, deux Atlas, et un Phénix, c’est ça Pégase 25 ! C’est surtout un modèle de déploiement rapide de moyens de combat et de soutien de la part de la France. Un double message diplomatique envoyé à Moscou et à Washington DC. Et pour être sûr que les deux parties aient bien imprimé le message c’est en Suède que tout a commencé, en Pologne que cela se poursuit désormais, et en Croatie que ça se finira.

Aux Russes d’abord cela démontre que les propositions du Président de la République Emmanuel Macron de placer une partie de l’Europe sous le parapluie nucléaire de l’Armée de l’Air et de l’Espace est largement viable. Les six avions de combat français proviennent d’ailleurs de sites rattachés aux Forces Aérienne Stratégiques, les Bases Aériennes 113 de Saint Dizier et 118 de Mont-de-Marsan. Ces avions sont pleinement aptes à l’emport et au tir du missile ASMP-A à charge thermonucléaire. Leurs pilotes et NOSA sont spécialement formés à sa mise éventuelle en œuvre en cas d’ordre émanant du pouvoir exécutif.

Aux Américains le message est plus nuancé. Ce ne sont pas nos adversaires contrairement aux Russes, juste des partenaires défensifs un (gros) poil moins fiable que par le passé. Le message est pourtant clair si l’administration Trump venait à décider de ne plus subvenir à la protection nucléaire de l’Europe la France saurait tenir sa place et ses avions de combat Rafale et avions-citernes Phénix seront prêts aux opérations depuis les pays en question. Rappelons que pour l’actuel locataire de la Maison Blanche les yeux se tournent bien plus vers l’Asie Pacifique que vers le Vieux Continent.

Après s’être exercés avec les pilotes et mécanos suédois les personnels de l’Armée de l’Air et de l’Espace vont désormais le faire avec leurs collègues polonais. Ils sont parmi les cibles de la diplomatie nucléaire de Paris. Il est donc essentiel qu’ils apprennent à connaître les forces (et aussi les rares faiblesses) du Rafale. Et dans quelques jours ils redécolleront en direction de la Croatie où pour la première fois des Rafale des deux pays voleront ensemble dans des missions conjointes. Pégase 25 c’est donc ça ! Et ça démontre que si l’avion clodoaldien est le formidable chasseur que chacun connait c’est aussi un outil de destruction de masse aux travers de sa capacité de frappes nucléaires.

La date de cette mission n’a pas été choisi au hasard. Dans une petite dizaine de jours l’Europe va commémorer le 80e anniversaire de l’armistice du 8 mai 1945, symbolisant la fin de la Seconde Guerre mondiale en Europe et l’effondrement des régimes fascistes et nazis respectivement en Italie et en Allemagne. Le message envoyé à Vladimir Poutine, agresseur et envahisseur de l’Ukraine et spécialiste des menaces nucléaires, est donc parfaitement clair. Nul besoin de sous-titrage.

Affaire à suivre.

Photos © ministère des Armées.