Les deux parties n’auront même pas attendues 20 jours depuis l’annonce officielle du contrat pour le ratifier. Ce lundi 28 avril 2025 demeurera historique pour le Dassault Aviation Rafale M : il a désormais été vendu à l’export ! À New Delhi Eric Trappier, numéro 1 du Groupe industriel Marcel Dassault, a cosigné le contrat de 6.5 milliards d’euros pour vingt-six exemplaires de l’avion au standard F4. Il doit, rappelons le, remplacer le Mikoyan MiG-29K Fulcrum-D russe actuellement en dotation au sein de l’Indian Navy.
À moins de deux mois d’un salon du Bourget qu’on annonce comme historique et dont nous vous reparlerons très vite Dassault Aviation frappe très fort. C’était il y a 21 mois. Le premier ministre indien Narendra Modi annonçait en marge des festivités du 14 juillet la victoire du Rafale M sur le F/A-18E/F Super Hornet de Boeing. Chacun savait alors que les choses sérieuses commençaient, le diable se cachant dans les détails. Et à ce niveau là les Indiens sont des champions absolus. Ils vont au-delà du pinaillage. Ils vérifient tout et ne signent rien tant que rien ne soit à 100% compatible avec leurs attentes. Une fois qu’on a vendu des avions de combat aux Indiens on peut en vendre à n’importe qui.
Mais les Indiens sont aussi des gens fidèles à leur parole. Quand ils disent qu’ils commandent le Rafale Marine ils le font. Et peu importe si Donald Trump tente de griller la politesse à Emmanuel Macron auprès de Narendra Modi en proposant à ce dernier le F-35C Lightning II. Les Indiens ont un cap ils s’y tiennent. Ils ont un calendrier en tête ils le respectent. Le coup de force de la Maison-Blanche en faveur de la Lockheed-Martin échoue, l’Élysée et Dassault Aviation l’emportent. Et au final c’est un contrat de six milliards et demi d’euros qui a été signé ce jour.
Première, et sans doute unique, cliente internationale de la version navalisée du Rafale l’Indian Navy a choisi de voler sur vingt-deux Rafale M et quatre Rafale B. Terrestres ces derniers seront principalement affectés à la transformation opérationnelle des pilotes de chasse. À moins bien sûr que ce contrat indien ne donne des idées à des nations comme le Brésil ou les Pays-Bas qui voudraient relancer une aviation de chasse embarquée sur porte-avions. On peut toujours rêver non ? Ce contrat indien autour du Rafale M nous aura en tous cas tenu en haleine plusieurs années. Vivement la livraison du premier exemplaire.
Photo © Marine Nationale
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6 réponses
Bonjour Arnaud et passionnés,
Ce contrat et l’ouverture d’une chaîne de fabrication ne serait-il pas une opportunité pour la marine française de renouveler ses rafales M? Les premiers reçus ont entre 20 et 25 ans, opérant en environnement corrosif et ils ne sont pas au standard F4.
Que voilà une bien bonne nouvelle…
Je me questionne…
Ces Rafale M concerneront-ils la « tow bar » des nôtres, qui est nécessaire au chariot de la catapulte, ou seront-ils simplifiés, ne gardant que le concept du « train sauteur »?
Un sacré retex à retenir de la formation des pilotes de l’Indiana Navy, vu le devenir de la formation des pilotes de l’aeronavale US, et des nôtres qui y sont abonnés…
Le train sauteur n’est pas utilisable sans le sabot de la catapulte
Après, il faut faire des études et tests même pour un train simplifié, ce qui coûte en argent et en temps, donc tout dépend du client
Saut quantique pour la marine indienne !!!
La physique quantique c’est à l’échelle sub-atomique… J’y verrai plutôt un phénoménal bond capacitaire pour l’Indian Navy, le Rafale M F4 étant le nec-plus-ultra de l’avion marin… Il a battu à la loyale le Super Hornet, ce n’est pas rien… Et par rapport au Mig29 navalisé ce n’est plus du tout la même cour…
Excellente nouvelle, négociation de longue (très longue haleine), mais au final : des Rafales M sur les porte-avions de l’Indian Navy. C’est chouette.
Je rebondis sur la fin de l’article : plutôt que de « faire acheter » un porte-avions pour l’Europe, pourquoi la France n’acheterait-elle pas ce second PANG qu’elle armerait, complèrait, aussi avec des équipages et des avions embarqués européens. L’Europe pourrait diposer d’une ou deux flotilles embarquables sur les PANG, par rotation, par mission, sachant qu’ils ne seraient pas forcément de toutes les sorties des PANG.
Et des Rafales Marine Français sur PA Indiens (et vice-versa), ce serait la classe