Crash mortel d’un bombardier russe Tupolev Tu-22M3 Backfire-C.

L’accident soulève de nombreuses questions autour de la sécurité des aéronefs militaires en Russie. Ce mercredi 2 avril 2025 un bombardier stratégique Tupolev Tu-22M3 Backfire-C s’est écrasé en Sibérie juste après avoir heurté une ligne à haute tension. Un des quatre membres de l’équipage a été tué sur le coup, les trois autres ont pu s’éjecter. Au moins deux ont été grièvement blessés tandis que l’avion est totalement détruit.

Habituellement, ou disons depuis trois ans, quand des bombardiers russes s’écrasent c’est dans la partie occidentale de la fédération de Russie. Et ce sont quasi systématiquement des avions engagés dans les opérations aériennes contre la souveraineté de l’Ukraine. Sauf que l’accident d’hier est très différent. Le Tu-22M3 Backfire-C en question venait de décoller de sa base aérienne en Sibérie, à plus de 4000 kilomètres de la ligne de front. Surtout cet avion n’était pas sensé aller frapper l’Ukraine.

D’ailleurs le ministère russe de la défense a parlé d’un accident à l’entraînement aux vols à basse altitude. Ce qui explique sans doute comment ce bombardier stratégique lance-missiles a pu heurter une ligne à haute tension de l’oblast d’Irkoutsk. Sur les quatre membres d’équipage du bombardier un n’a pas pu s’éjecter et a donc été tué dans le crash. Les trois autres ont quitté l’avion en plein vol. Une mission de récupération a immédiatement été lancée par des hélicoptères de l’armée russe. Plusieurs médias parlent d’au moins deux Mil Mi-8 Hip. Ils ont permis le sauvetage des trois survivants dont deux sont polytraumatisés et ont été hospitalisés.

Comme à son habitude la Russie en dit le strict minimum. C’est à dire en oubliant soigneusement de confirmer que le Tu-22M3 Backfire-C en question appartenait au 200e régiment de bombardiers lourds de la garde stationné sur le base aérienne de Belaya dans le même oblast où a eu lieu l’accident. De la même manière Moscou ne dit rien sur le serial de l’avion.

Sur le papier les Tupolev Tu-22M3 Backfire-C de Belaya sont théoriquement de la version la plus moderne de cet avion. C’est à dire ceux qui sont doté du système d’avionique SVP24-22 Gefest. Du coup un accident à basse altitude avec collision sur ligne à haute tension pose pas mal de questions. Puisque justement les avions dotés de cette nouvelle avionique ont été optimisés pour les vols tactiques… à basse et très basse altitudes. En fait plusieurs médias indépendants russes indiquent que depuis l’été 2023 les pannes et incidents techniques sur bombardiers stratégiques sont de plus en plus fréquents. Celui-ci est peut-être celui de trop…

Affaire à suivre.

Photo © ministère russe de la défense.


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Arnaud
Passionné d'aviation tant civile que militaire depuis ma plus tendre enfance, j'essaye sans arrêt de me confronter à de nouveaux défis afin d'accroitre mes connaissances dans ce domaine. Grand amateur de coups de gueules, de bonnes bouffes, et de soirées entre amis.
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Commentaires

16 réponses

  1. La Russie est toujours considérée en Europe comme une grande puissance. C’est vrai pour l’arme nucléaire. C’est très discutable pour le reste: économiquement, les réserves de matières premières sont colossales, mais leur exploitation et le reste de l’économie sont très médiocres. Quant à leur armée, en être à recruter des Coreens du Nord, comme supplétifs démontre une faiblesse que l’on retrouve dans leur aéronautique, désormais cantonnée à des tirs de missiles à longue portée, et l’usage de drones iraniens. Il faut arrêter d’avoir peur et de fantasmer sur la puissance de la Russie. Sa nuisance est plus sur les réseaux sociaux et l’infiltration que militaire, démonstration encore faite par l’état de son aviation.

    1. Grade puissance peut-être pas. Grande capacité de nuisance physique, c’est certain.
      Tous les TU-22M3 ne se vautrent pas. Ils continuent de bombarder les Ukrainiens. Il en reste suffisamment pour faire le travail.
      Ce n’est pas parce que la nuisance physique ne nous impacte pas directement qu’elle n’existe pas. il ne faut pas tirer de conclusions trop rapides.
      Comme le souligne bien Arnaud, si on se base sur du factuel, la fiabilité de fonctionnement de leur arme aérienne semble toutefois avoir pris un coup dans l’aile.

  2. J’en reste presque coi, c’est stupéfiant d’avoir accès à de telles infos (et en temps réel!). Curieuse histoire quand même, avoir le temps de quitter un gros avion en perdition (sauf le très malheureux équipier tué) au ras du sol, il faut être plus que rapide (il y a des sièges éjectables dans un Backfire?). Parce qu’une ligne HT c’est juste à quelques dizaines de mètres de hauteur non?

    1. Non, ça fait déjà un moment que l’aviation russe vit de l’héritage soviétique mais 36 ans après la chute de L’URSS, ça commence à se voir.

    2. De quelle droit tu parle toi? Tes qu’une femme ti connait rien en guerre. Tu fera pas la différence entre un bombardier et un avion de travail.

      1. « La différence entre un bombardier et un avion de travail »…

        Les bombardiers sont donc des avions de loisirs….

        Plus pratique il est vrai que les purs chasseurs pour les départs en vacances, rapport à la capacité d’emport…
        M´à fait ma journée celle là

      2. J’adore votre commentaire, il me fait mourir de rire, il décrit parfaitement , l’homme bas du plafond que vous êtes , avec un QI plus proche d’une huitre que d’un être humain. Je voudrais bien connaitre l’adresse de l’élevage d’où vous venez, j’aimerais bien trouver un ou deux spécimens dans votre genre pour organiser un safari…

  3. c est stupide la mort d un pilote quelque soit son origine
    mais bon
    maintenant ils sont au courant
    ( désole je pouvais pas la laisser passer )

  4. 15 août 2024, au soir, dans la nuit, Sibérie, un M3 Backfire C, peu après le décollage, défaillance du réacteur gauche, est perdu.

  5. Si ce tragique accident soulève légitimement des interrogations sur la fiabilité des avions russes, il mérite toutefois d’être remis en perspective. Le Tupolev Tu-22M3 est un appareil conçu dans les années 1970, certes modernisé à plusieurs reprises, mais dont l’âge moyen de la flotte reste élevé. Cela le rend comparable à d’autres avions stratégiques occidentaux (comme le B-52 américain), qui volent toujours grâce à un entretien rigoureux. Il serait donc simpliste de réduire cet incident à une « preuve » généralisée d’une aviation russe défaillante.

    La situation actuelle de l’industrie aéronautique russe, confrontée aux sanctions et à des difficultés d’approvisionnement, complique sans aucun doute la maintenance et la modernisation des appareils. Mais cela ne signifie pas que l’ensemble de la flotte soit condamnée à l’obsolescence. De plus, chaque armée de l’air, quelle que soit sa nationalité, connaît des pertes en temps de paix : des crashs surviennent aussi dans les forces aériennes occidentales, sans qu’on remette en cause la totalité de leur parc.

    Enfin, si la Russie utilise des appareils anciens, c’est aussi par choix stratégique, en s’appuyant sur des cellules robustes et des pilotes expérimentés. Il est donc important de nuancer les conclusions hâtives, surtout lorsqu’elles sont influencées par un contexte géopolitique tendu.

  6. quand je vois cet avion, dont la conception remonte aux annees 60, qui est toujours en service, je me pose la question a savoir est il toujours aussi redoutable.
    il a ete « modernise » en petit nombre il y a quelques annees, et si ils devaient etre oposés aux chausseurs ultra moderne de l’OTAN, Rafale , Typhoon, F16, F35, Gripen…. je doute qu’ils survivent bien longtemps….

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