Jusqu’à l’apparition récente du Model 525 Relentless c’était le plus gros hélicoptère conçu et produit par Bell Helicopter. Pourtant ce n’est pas l’hélicoptériste nord américain qui compte relancer la production du Bell 214ST mais un opérateur australien : McDermott Aviation. Selon cette entreprise au moins six exemplaires pourraient voir le jour d’ici l’année prochaine, tous produits de zéro. Parmi les améliorations l’entreprise compte substituer la motorisation actuelle, signée General Electric, par une moins gourmande estampillée Safran Helicopters Engine.
Il faut bien le reconnaître, en Europe le Bell 214ST n’est pas exactement l’hélicoptère américain le plus connu qui soit. Considéré par certain comme l’extrême évolution de la famille Huey cette machine n’a pas connu le succès qu’elle méritait. Seulement 96 exemplaires en ont été produits entre 1979 et 1993, principalement pour les marchés civils et parapubliques. Sur le plan militaire seuls le Brunei, l’Irak, le Pérou, et le Venezuela l’ont acquis à chaque fois en petite quantité. Avec 24 exemplaires en dotation la société australienne McDermott Aviation est actuellement son principal utilisateur dans le monde. Et c’est donc elle qui, s’appuyant sur la propriété d’une certification de type, compte relancer sa production.
Si les six premiers exemplaires seront produits pour ses propres besoins McDermott Aviation compte également bien proposer le Bell 214ST nouvelle génération à la vente sur le marché international. Et l’appareil a des arguments à faire valoir. Il ne sera pas avancé comme hélicoptère de transport d’assaut mais comme machine de lutte contre les feux d’espaces naturels et comme machine de soutien aux opérations de secours. Exactement ce qu’il fait pour le compte de l’entreprise américaine.
Dotés actuellement de très gourmandes et assez polluantes turbines General Electric CT7-2A, celles d’origine, les Bell 214ST de McDermott Aviation ne sont pas des modèles d’écoresponsabilité. Ce qui, en terme d’image, n’est pas top quand on annonce vouloir protéger l’environnement. Surtout elle ne développe pas assez par rapport à ce qu’elles consomment. C’est la raison pour laquelle l’entreprise australienne a lancé des négociations avec le motoriste français Safran Helicopters Engine autour de sa turbine Aneto 1K. Plus pragmatiquement l’opérateur sait qu’une partie de son activité se déroule dans l’Union Européenne, principalement entre l’Espagne et la Grèce, où les normes environnementales sont plus drastiques qu’en Australie ou qu’aux États-Unis. Des Bell 214ST équipés d’Aneto 1K seraient forcément plus acceptés que des Bell 214ST dotés de CT7-2A.

C’est donc au récent salon Verticon 2025 à Dallas au Texas que McDermott Aviation a fait son annonce de vouloir relancer très rapidement la production de l’hélicoptère américain. L’opérateur annonce qu’une fois construits de zéro ses Bell 214ST nouvelle génération pourront attaquer le feu avec une charge interne de 3200 litres d’eau ou bien un Bambi bucket de 2750 litres. Configuré en transport de soldats du feu il en accueillera jusqu’à 15 avec tout leur équipement. Une version de transport médicalisée est à l’étude mais non encore dévoilée. Une chose est sûre un tel appareil rustique représente une très mauvaise nouvelle pour Sikorsky et son ultramoderne S-70F Firehawk.
McDermott Aviation n’indique pas si ses actuels Bell 214ST d’origine seront ou non dotés ultérieurement des turbines françaises.
Affaire à suivre.
Photos © ministère grec de la défense.
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3 réponses
Un rotor principal à 2 pales est anachronique, surtout pour une machine aussi grosse. Y a t’il un projet de remplacement par un rotor à 4 voir 5 pales ?
Si vous ne trouvez pas esthétiquement sympale 140 d’Airbus hélicoptère, alors celui-là, il est vraiment très moche ! Mais la beauté ne fait pas tout. Ce genre d’engin rustique et increvable avec un bon moteur, ça peut dépoter sévère. Astucieuse modernisation. Attention toutefois à ne pas connaître l’échec des Dakota turboprop.
J’avoue qu’avant de lire cet article je n’avais jamais entendu parler de cet hélicoptère. Il a une bonne tête mais un truc me chiffonne : le rotor bipale ce n’est pas un peu cheap pour un appareil de cette taille ?