Il y a désormais bien plus que le Canada et le Portugal au sein de forces de l’OTAN à douter de la fiabilité «diplomatique» du Lockheed-Martin F-35A Lightning II. La Grèce exprime depuis quelques jours maintenant des doutes autour de son contrat pour vingt avions de ce type signé voici un peu plus d’un an. Et déjà des voix s’élèvent à Athènes afin qu’il soit dénoncé aux profits de nouvelles négociations autour du Dassault Aviation Rafale. Rappelons que vingt-quatre exemplaires, au standard F3-R, sont déjà en dotation au sein de la Polemikí Aeroporía.
À l’instar du Portugal la Grèce n’a pas encore versé la première échéance financière à destination de Lockheed-Martin. La rupture du contrat devrait donc être moins complexe que dans le cas du Canada. Pour autant l’option d’une telle annulation y est moins franche que dans les deux autres pays. Le chasseur américain de 5e génération a certes de plus en plus de détracteurs, y compris dans les sphères du pouvoir, il a également encore pas mal de défenseurs acquis à sa cause. Les débats sont loin d’être clos. Un argument fait pourtant mouche à chaque fois : le retour en grâce de la Turquie voisine auprès de l’administration Trump. L’idée qu’Ankara puisse de nouveau acheter des F-35A et non plus des Typhoon est insupportable pour les Grecs de la rue.

L’idée d’une flotte axée autour du Dassault Aviation Rafale revient donc en Grèce. La Polemikí Aeroporía pourrait ainsi acheter l’avion de combat clodoaldien au standard F4 afin de remplacer le F-35A Lightning II. C’est en tous cas ce que prônent les plus europhiles des parlementaires grecs. Ils indiquent même que selon leurs calculs la flotte de Rafale pourrait être doublé, passant de vingt-quatre Rafale F3-R aujourd’hui à quarante-huit Rafale F3-R et F4 à l’horizon de la décennie prochaine. Une hypothèse qui fait hurler les détracteurs de l’initiative, bien plus acquis à la cause de l’administration Trump et du chasseur de Lockheed-Martin. Ils rappellent que derrière le F-35A se profile la possibilité future de transformer au standard F-16V Viper les actuels F-16C/D Fighting Falcon. Ce qui aujourd’hui demeure une option, et rien d’autre.

Vous l’aurez compris le cas de la Grèce est très différent du Portugal et du Canada. Pour autant le simple fait qu’une partie de la classe politique locale remette en question l’hégémonie de Lockheed-Martin et de son F-35A Lightning II est plutôt quelque chose de positif pour l’avenir de l’Europe de défense. Plus surprenant à aucun moment les noms des Gripen et Typhoon n’ont été prononcé. Comme si à Athènes il était évident qu’une défection autour du chasseur furtif se fasse aux profits du Rafale.
Affaire à suivre.
Photos © Polemikí Aeroporía
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9 réponses
Ils ne bougeront pas … eux non plus
Sadly
On est clairement en territoire inconnu avec ces F35 et surtout la PaxAmericana. La diplomatie américaine s’est suicidée. Normalement on achète une flotte de chasse pour 40 ans, le clown est là pour 4 ans. Mais la PaxAmericana est surtout un sujet de confiance, et la confiance est décimée.
Le plus gros ennemi de la Grèce c’est bien la Turquie et non pas le putleristan.
A mon sens pour garder la crédibilité il faut accélérer le standard F5 et surtout le SCAF, pas pour 2040-45 mais pour 2035 ! C’est dans 10 ans !!! On devrait être capable de sortir des proto en 5 ans et faire les essais pendant 5 ans…!
« le clown est là pour 4 ans… » . Alors oui, mais il briguerait un troisième mandat, et, de toutes façons, l’avenir du trumpisme est assuré, que ce soit par Vance ou un autre. Il est vain, à mon sens, que certains espèrent un quelconque infléchissement de la politique US
Tous ceux qui ont « goûtés » au Rafale en redemandé. Doit quand y avoir un fond de vérité dans tout çà…
Yann490 je valide votre com’ donc merci de rester correct à l’avenir.
L’idée de prendre les deux avions dans la même flotte n’était pas absurde, puisque si en « omnirole », le Rafale apparait supérieur et plus simple d’usage, pour la pénétration en territoire hostile, le F. 35 aurait le bénéfice de la furtivité. Dans la mesure où le propriétaire de la flotte n’a pas l’intention d’envahir ses voisins, l’utilité du F 35 est peut-être moindre. Et ses conditions d’utilisation sont beaucoup plus contraignantes, semble-t-il.
Le meilleur atout du Rafale en Grèce résidera dans le choix des Turcs pour le F35!
Le F35 a tout de même besoin d’une météo pas trop dégradée pour mener ses missions… Pour garantir la furtivité, le F35 ne pourra pas emporter de charge militaire hors de ses soutes, ni de réservoirs additionnels (il y a des réservoirs conformes pour le F35 qui ne dégradent pas la furtivité?). Donc il n’ira pas très loin et c’est limitant pour le cheminement vers les objectifs. II sera aussi assez éloigné du « camion à bombes » que peut être un Rafale. De plus, le chef d’oeuvre de Dassault Aviation peut faire sa mission de nuit sous des orages, à 100 m/sol et 900 km/h en suivi de terrain automatique… Ce ne sera pas une mince affaire que de le repérer et intercepter dans de telles conditions, sans parler des performances du Spectra. Et avec 3 bidons de 2200 litres son allonge est sans commune mesure avec celle d’un F35.
Le F35 peut embarquer des charges militaires et des réservoirs additionnels hors soute, mais c’est au détriment de la furtivité de l’appareil.
Il y a des rumeurs que les Israéliens auraient conçu des réservoirs conformes pour le F-35 qui ne dégradent pas sur furtivité (dans l’optique de mener un raid en Iran), mais ça n’a jamais été officialisé ni proposer à l’exportation.
« Plus surprenant à aucun moment les noms des Gripen et Typhoon n’ont été prononcé »
Vue que le Gripen a un réacteur made-in US et que Typhoon a beaucoup d’avionique made-in US, les Grecs préfèrent peut-être une solution avec le moins de lien possible avec nos amis outre-Atlantique.