Voilà une décision qui coïncide avec l’entrée en action des Mirage 2000-5 ukrainiens. Cette semaine l’aviation stratégique russe a décidé de relancer les vols de patrouille de ses Beriev A-50 Mainstay le long de la frontière avec l’Ukraine. Des missions qui relèvent autant du renseignement pure que du commandement aéroporté, notamment au service des frappes aériennes menées contre les cibles civiles ukrainiennes. Rappelons que l’an dernier deux avions de ce type furent perdus en opérations de guerre.
Depuis que la DCA ukrainienne a descendu le 14 janvier 2024 un tel avion et que le 23 février suivant c’est un tir fratricide qui en a détruit un autre ces AWACS russes avaient disparus des écrans radars. Pourtant on ne peut pas franchement dire que ces dérivés de l’avion cargo Ilyushin Il-76 Candid soient particulièrement furtifs. Simplement Moscou ne les employait plus, perdant ainsi un outil essentiel à la poursuite des vols dans son «opération militaire spéciale» visant à «la dénazification» de l’Ukraine.
Pourquoi alors un tel revirement ? Désormais que la Russie a décidé d’intensifier au maximum ses raids aériens meurtriers contre les populations civiles, en attendant un potentiel plan de paix proposée par les Américains, elle entend forcément disposer d’un meilleur visuel sur ses actions. Il en va aussi de ce qui lui fait le plus cruellement défaut depuis le début de cette guerre : une crédibilité dans le domaine aérien. Surtout désormais l’Ukraine met en œuvre deux modèles d’avions de combat particulièrement efficaces : les Dassault Aviation Mirage 2000-5FU et General Dynamics F-16MLU Fighting Falcon. Moscou aurait, selon toutes vraisemblances, promis de belles primes à quiconque en abattra. Dans une telle optique le recours à un AWACS comme le Beriev A-50 Mainstay semble plus que logique.
Pour autant pas question que l’aviation stratégique russe ne risque de perdre un avion de ce type de plus. Ils longent donc la frontière russo-ukrainienne à bonne distance. Ils opèrent depuis l’oblast d’Orel. Gageons que s’octroyer un avion de cette importance stratégique serait du plus bel effet pour un pilote de chasse ukrainien ou pour un servant de missile sol-air. Et cela mettrait sans doute l’Ukraine en bonne position pour négocier la fin des hostilités face à l’agresseur russe et à son dictateur.
Affaire à suivre.
Photo © ministère russe de la défense.
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7 réponses
Ca fera un beau tas de ferraille quand un Mica tiré par un Mirage 2000 l’aura envoyé ad patres. Ils sont redevenus joueurs les RuSSes. Après comme souvent l’article est passionnant et la photo super belle. Merci Arnaud pour votre travail rédactionnel.
Arnaud, vous qui savez (presque) tout, et bouchez avec efficacité les (rares) trous dans vos connaissances, est-ce que le nombre d’AWACS russes en état de vol, et d’équipages formés, vous est connu ?
Merci pour tout.
Sur la fiche du Beriev A50, faite par Arnaud en 2009, les ruSSes en aurait 25 ex (dont 16 en version améliorée A50U) . Moins les 2 perdus => théoriquement 23 ex restants. En état de vol =? Vraisemblablment il doit y avoir de l’attrition, par manque de pièces par ex.
Bonjour Pierre, selon les différentes sources la Russie posséderait en état de vol entre neuf et onze Beriev A-50 Mainstay pour un total de quatorze machines. Les AWACS qui ne volent pas servent à la cannibalisation.
Quel dommage que les Mirages 2000-5FU n’aient pas les missiles Metor
HS: j’ai lu un article indiquant un Su-XX a été abattu par un Aster !
Bonjour Arnaud et à tous, je rebondis sur la question de Pierre : serait-il possible d’avoir un état des forces aériennes russes actuelles? Je comprends bien que la question est courte, mais la réponse beaucoup moins. Sinon, merci beaucoup pour la qualité des informations présentes dans ce site !
Pkoi les Ukrainiens n’utilisent pas nos mirages pour abattre ces avions russes incompréhensible