Soyons très honnêtes ce ne sont pas les avions les plus connus de l’arsenal japonais. Cette semaine l’aéronavale nippone, la Kaijō Jieitai pour les intimes, a procédé au retrait du service de ses derniers Learjet U-36A. Ces biréacteurs hauts en couleur remplissaient des missions de servitude, et principalement de remorquages de cibles ou de simulations d’attaque aérienne. Aucun successeur ne leur a pour l’instant été désigné.
Six exemplaires de cette version du Learjet 35 ont été produits. Par ailleurs ce jet d’affaire donna naissance au C-21A encore en dotation dans l’US Air Force, pour des missions de liaisons et de transport d’état-major. Les U-36A étaient équipés afin de simuler des attaques de missiles antinavires mais aussi d’entraînement les opérateurs de guerre électronique. Par ailleurs ils pouvaient tracter des cibles aériennes pour le compte des opérateurs de DCA embarquée. Le premier entra en service en mars 1986 et le dernier en décembre 1993. Si la production de l’avion avait lieu aux États-Unis c’est l’industriel ShinMaywa, grand spécialiste en hydravions, qui assura les modifications afin de passer d’un Learjet 35 à un U-36A. C’est lui notamment qui repeignit les avions.
Quand il entra en service en 1986 le Learjet U-36A permit à la Kaijō Jieitai de retirer du service ses antédiluviens et totalement dépassés Kawasaki UP-2J, dérivés locaux du mythique Lockheed P2V Neptune américain. Grâce à ce biréacteur la marine impériale japonaise pu mettre en œuvre un modèle d’avion au top niveau. Ce qu’il n’est plus aujourd’hui. Sur les six avions seuls quatre sont retirés du service, deux ayant été perdus en opérations. Le premier sombra en mer lors d’un exercice de guerre électronique à très basse altitude en février 1991 tandis que le second s’écrasa après une collision aviaire en mai 2003. Dans les deux cas l’ensemble de l’équipage périt.
D’ores et déjà le Kure-shi Kaiji Rekishi Kagakukan, aussi surnommé «musée Yamato» a fait savoir qu’il allait préserver et exposer un des quatre exemplaires. Il en va de même du Gifu-Kakamigahara Air & Space Museum spécialisé dans l’aviation militaire. Cela en dit long sur ces avions de servitude particulièrement apprécié localement. Même si on pensa un temps que la Kaijō Jieitai les remplacerait par des Beechcraft Super King Air 260 aucun contrat n’a été signé en ce sens. Il se dit même désormais que Tokyo pourrait s’orienter vers une solution télépilotée autour des General Atomics MQ-9B SeaGuardian qui seront prochainement commandés. Une chose est pourtant quasi assurée : ils auront moins de charme que ces Learjet U-36A.
Photo © Kaijō Jieitai
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4 réponses
Je tiens à souligner, cela dit en passant, que je trouve cette livrée magnifique, et même rarissime… Surtout dans les temps actuels qui tendent de plus en plus à nous proposer des avions de plus en plus gris, de façon à avoir une signature plus discrète, certes mais que voulez-vous je suis nostalgique des livrées chamarrées des années 70 et 80…
Je suis totalement d’accord avec vous Salim, cette livrée est hyper sympa. Et oui elle rappelle un peu les années 1970.
Tout à fait d’accord avec vous, Salim, c’est esthétiquement, magnifique.
Bonjour.
Je ne vais pas être original en disant que j’ai eu un vrai coup de cœur pour cette livrée haute en couleurs, qui va particulièrement bien aux lignes du LearJet
J’ai dû rester quelque part un grand enfant, il m’a fait penser à Goldorak (et oui, le temps passe).
Amicalement