Quand on pense que ces avions ont espionné la Chine et l’Union Soviétique les voir réduits à surveiller des flux migratoires a quelque chose d’assez déconcertant. Le mois dernier une rumeur existait outre-Atlantique sur l’emploi des avions de reconnaissance stratégique Lockheed U-2S Dragon Lady comme machine de surveillance frontalière. Il y a quelques jours, via le réseau social X, le chef d’état-major de l’US Air Force l’a confirmé indiquant même que d’autres types d’avions espions étaient eux aussi engagés. Désormais au Mexique certains s’inquiètent de cet espionnage transfrontalier.
Visiblement il n’y a pas qu’en Europe que les droites et extrêmes droites sont obnubilées par l’immigration clandestine. Sauf qu’aux États-Unis l’extrême droite occupe le bureau ovale. Et Donald Trump, qui ne fait jamais les choses à moitié, a décidé de déclencher une véritable guerre contre les migrants et réfugiés. Non content de les expulser via des avions de transport tactique voilà que désormais il les fait espionner depuis le ciel. On aurait imaginer assez logiquement l’emploi par l’US Custom & Border Protection d’avions Bombardier Dash 8 et Pilatus PC-12 ou encore d’hélicoptères Eurocopter EC-120 Colibri ou Sikorsky S-76 Eagle. Visiblement ces moyens semblent trop dérisoires pour celui qui a retrouvé son siège à la Maison-Blanche voici moins de deux mois.
Depuis février 2025 des Lockheed U-2S Dragon Lady appartenant au 9th Reconnaissance Wing de l’US Air Force décollent plusieurs fois par semaine depuis leur nid californien de Beale AFB. Si au départ ces vols étaient considérés comme des missions d’entraînement depuis la semaine dernière et une communication du général David Allvin, actuel patron de l’aviation américaine, on sait qu’il en est tout autrement. De jour comme de nuit ces mythiques avions espions traquent… les immigrants clandestins. Ne riez pas l’Amérique en est là en mars 2025.
En temps normal un Lockheed U-2S Dragon Lady ça surveille des bases d’essais en vol en Chine, ça repère la mise à la mer d’un nouveau sous-marin en Russie, ça détecte des mouvements de troupes nord-coréennes. Ça c’est en temps normal. Car en février mars 2025 un Lockheed U-2S Dragon Lady ça pourchasse à très haute altitude des pauvres gens qui fuient la misère ou le réchauffement climatique.
Après vous allez dire que l’Amérique fait ce qu’elle veut, elle est chez elle et les Lockheed U-2S lui appartiennent. C’est vrai. Mais un tel avion avec un coût de l’heure de vol qui dépasse allègrement les 250 000 dollars (chiffre de l’année fiscale 2023) est sans doute un peu dispendieux pour une telle mission. Les drones MALE par exemple reviennent bien moins cher. Sauf si la traque des migrants n’est pas la seule menée par ces avions. En effet au Mexique certaines voix se font désormais entendre pour dire que l’US Air Force en profiterait pour espionner le voisin méridional. On sait que Donald Trump se dit prêt à engager des moyens militaires pour contrer les trafiquants de stupéfiants. Ces Lockheed U-2S en font-ils partis ? Car même si la guerre contre la drogue est largement louable le Mexique demeure un état souverain, même vis-à-vis des États-Unis.
Rappelons que selon les dernières prévisions le Lockheed U-2S Dragon Lady doit quitter le service actif l’an prochain, aux profits de drones stratégiques jugés plus économes. Après la mise à la retraite de ce vénérable serviteur de l’US Air Force a été tellement souvent repoussée que 2026 n’a rien d’assurer. Surtout si Donald Trump estime qu’ils traquent efficacement les migrants clandestins à la frontière sud. Je me demande si ces même avions volent également le long de la frontière entre les États-Unis et le Canada ?
Affaire à suivre.
Photo © US Air Force.
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2 réponses
C’est étonnant que Trumpine n’ai pas encore mis sur la table une zone de sécurité de 50km à la frontière (en territoire Mexicain) sur le modèle de son ami Put1e
PS : j’oubliais aux frais du gvt Mexicain bien sur.
Il n’y a certes plus rien à surveiller en mer de Chine, ni en Corée du Nord, pas plus qu’en Iran ni sur la frontière ukrainienne… c’est le même qui voulait éteindre l’incendie de Notre-Dame avec des Canadair.
À moins qu’il ne veuille annexer le Mexique…
Les Grecs disaient déjà que Zeus rendait fou ceux qu’il voulait perdre. On en revient à ce vieil ouvrage : ces malades qui nous gouvernent.