C’est un des fleurons de l’industrie aéronautique française des années 1960/1970 et l’élément clef de l’Anglo-French Helicopter Agreement. Dans quelques jours l’UK Ministry of Defence signera l’arrêté mettant fin à la carrière du Westland Puma HC.2, la version locale de celui que nous appelons Aérospatiale SA.330 Puma. Un chapitre de 54 ans dans la très riche histoire de la Royal Air Force se refermera. La Puma a prouvé qu’à l’instar du Concorde quand les froggies et les rosbeefs travaillent ensemble ça peut faire des merveilles… pas forcément culinaires.
En fait il faut généralement éviter de rappeler aux Britanniques que le Puma est avant tout français et qu’ils ont juste ajouté ça et là leur grain de sel dans sa conception. Ils ne le prennent pas super bien. Pourtant cet hélicoptère est en fait, rappelons le, un pur retour d’expérience de l’emploi par l’ALAT des hélicoptères de transport d’assaut en Algérie. C’est sans doute pour cela que ce camion volant increvable a toujours été aussi à l’aise dans la rudesse de l’Europe occidentale que dans les sables du Moyen-Orient ou les jungles d’Asie du Sud-Est.
En France le Puma est mythique, que ce soit auprès de l’ALAT autant que de l’Armée de l’Air et de l’Espace. Et outre-Manche ? Il l’est tout autant. Il y a une quinzaine d’année, pour ses 40 ans de service dans la Royal Air Force, un ancien chef d’état-major de l’aviation britannique avait eu une déclaration fracassante à son sujet. Il l’avait comparé en terme d’importance historique à l’Avro 504, au Hawker Hunter, et au Supermarine Spitfire. Excusez du peu.
Le Westland Puma n’atteindra donc jamais les 55 ans de service dans la RAF. Les deux premiers exemplaires, serials de queue XW198 et XW199, ont été réceptionné le 29 janvier 1971. Et le 31 mars 2025 le dernier exemplaire sera retiré du service à RAF Benson, le nid de ces gros félins. Au Royaume-Uni c’est comme en France, le Puma a toujours tout su faire. Transporter des troupes bien sûr, déposer des commandos aussi, mais également héliporter des charges sous élingue, transporter une reine d’Angleterre, ou encore faire de la pub pour une marque de sodas.
Car outre-Manche comme chez nous le Puma est quasiment un objet de culte. Ses pilotes l’adorent, ses mécanos aussi, le voisinage un peu moins.
Particularité notable qui fait la force des très grands de l’aéronautique : il quitte le devant de la scène sans même avoir réussi à être remplacé. Le programme NMH conçu en ce sens à du retard… et du plomb dans l’aile. Leonardo devrait s’en sortir pas trop mal, sauf si le gouvernement britannique en décide autrement ! Et ça semble bien parti dans ce sens. Remplacer le Puma ? Tout sauf une sinécure.
Affaire (bien évidemment) à suivre.
Photos © Royal Air Force
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3 réponses
Successeur Léonardo ou Airbus ? La question ne semble pas définitivement tranchée. À suivre.
Effectivement le gouvernement travailliste semble moins enclin à faire gagner Leonardo que l’ex gouvernement conservateur.
Goodbye Puma. Enjoy your retirement !