Étonnant que l’avionneur ait choisi de faire son annonce le jour même où le Président de la République devait intervenir pour parler de hausse des dépenses militaires, les coïncidences parfois c’est quelque chose de surprenant ! Toujours est-il que ce mercredi 5 mars 2025 Dassault Aviation a officialisé sa volonté de passer à trois puis quatre avions combat Rafale F4 livrés chaque mois. Rappelons que ces bijoux de technologie sont construits «à la main». Il est même désormais question d’anticiper une possible cadence de cinq avions mensuels.
Dassault Aviation attend sous peu une commande pour vingt-six Rafale M à destination de l’Indian Navy. Des pays comme les Émirats Arabes Unis, l’Indonésie, ou encore la Serbie patientent avant de réceptionner les exemplaires neufs qu’ils ont commandés, et bien sûr la France elle aussi les Rafale B/C qu’elle doit encore recevoir. La chaîne d’assemblage de l’avion à Mérignac est donc loin de se tarir.
Pourtant le Dassault Aviation Rafale F4 se doit de demeurer attractif. Chacun sait qu’il demeure hyper compétitif face à son principal adversaire, l’Eurofighter EF-2000 Typhoon Tranche 4, mais aussi contre les concurrents américains et russes. Cependant si l’avionneur ne réussit pas à livrer les machines dans les temps impartis par les contrats cela jouera forcément contre l’avion lui-même. Et cela pourrait servir Airbus Defence et ses partenaires de BAE Systems et Leonardo. Donc Dassault Aviation doit… recruter.
Car pour permettre de passer de deux à trois puis à quatre Rafale F4 livrés chaque mois le constructeur devra investir dans des locaux adaptés mais aussi embaucher des techniciens, des ouvriers spécialisés, et même des ingénieurs. Le stade à trois avions sera atteint dans les semaines à venir, celui à quatre sans doute l’année prochaine. L’hypothétique objectif de cinq avions devra l’être dans le cas où la situation internationale l’exigeait. Entendez par là si la France en venait à commander des exemplaires supplémentaires non prévus par la Loi de Programmation Militaire.
Vous l’aurez compris Dassault Aviation se met en ordre de marche. À la fois afin d’honorer ses commandes, et c’est bien logique, mais aussi dans l’objectif du futur réarmement français et européen. L’avionneur clodoaldien pourrait y tenir un rôle… secondaire. En fait en dehors de l’Armée de l’Air et de l’Espace et de la Marine Nationale peu de pays européens achèteront des Rafale F4. La plus part des clients potentiels utilisent déjà des Eurofighter EF-2000 Typhoon et Lockheed-Martin F-35A/B Lightning II ou bien les ont en commande. Une chose est sûre : Dassault Aviation va prochainement produire plus de Rafale F4 qu’il n’en construit actuellement.
Affaire à suivre.
Photo © Dassault Aviation
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19 réponses
Ça fait plus d’un an déjà que Monsieur Trappier annonçait la montée en cadence…
Je crois que le problème vient des sous-traitants qui n’arrive pas à suivre…
Dassault à toujours respecté ses délais de livraison mais avec toutes ces commandes la pression va augmenter sérieusement.
Sauf que cette fois Pothin, il la chiffre. Et ça c’est une vraie nouveauté.
Et non, je pense surtout qu il attend que les nouveaux bâtiments pour construire le F4 soit sortie de terre, ce qui est pratiquement fait, 2 nouveaux bâtiments magnifiques (bon il a fait rasé une forêt) plus parking pour les salariés sont en fase d être terminé.
Pour fabriquer un Rafale il faut trois ans, entre les premières pièces fabriquées et l’assemblage finale.
(C’était le cas quand Dassault assemblait 2 appareils par moi)
Donc si vous décidez maintenant de passer de trois à quatre avions par an, la hausse de cadence ne sera effective que dans trois ans.
La montée en cadence est effective puisque Dassault fabriquait 11 appareils par ans il y a quelques années, était à 2.5 Rafale par moi, il y a quelque mois et passera à 3 dans quelques semaines.
L’assemblage final des Falcon 2000LXS est en train d’être transféré en inde, cela libèrera peut être un peu de personnel dans l’usine française.
Sauf si Dassault avait anticipé cette montée en cadence il y a quelques années, vues les commandes signées et a fait fabriquer plus de pièces primaires que pour la cadence à l’époque, cela permettrait de gagner un peu de temps.
ils vont peut être piocher dans les stocks dédiés a la maintenance le temps que les sous traitants s’adaptent, un pari possible avec le risque de réduire la disponibilité si les sous-traitants ne jouent pas jeu.
Si il est nécessaire de déployer des ASMP-A en Europe, dans un système à double clef, les pays qui voudraient en disposer auront peut-être besoin d’un esquadron pour pouvoir tirer le missile… il n’est pas absurde d’avoir des escadrilles de Rafale ailleurs en Europe.
Quand on annonce une montée en cadence, cela ne se fait pas en un claquement de doigts. Le recrutement pour passer en 3/8 nécessite une formation très poussée pour que le personnel soit qualifié et cela prend du temps. Apres le 3/8 il y a bien le 5/8 mais on atteint la capacité maximale de la chaine de montage.
Le stade suivant c’est l’ouverture d’une seconde ligne et la…C’est long, très long. Outillage, matériel, personnel, formation. Et il faut plus d’un an pour ca !
Je pense que Dassault profite du bilan financier pour préciser cette montée en cadence.
Enfin comme il a dit aussi que l’augmentation de cadence se fait à un rythme moyen de 0,5 / an, l’année prochaine on serait en cadence 3,5 et non pas 4.
Et pourtant c’est bien quatre. À moins que vous sachiez mieux que les gens de chez Dassault Aviation ?
De quel droit vous répondez aussi sèchement et grossièrement à Hervé ? Il est français lui. Vous on ne le sait toujours pas. Donc monsieur Arnaud (ou plus vraisemblablement Ahmed) excusez vous auprès de lui.
Et même si Arnaud s’appelait Ahmed en quoi ça te dérangerait ? Tu te prends pour qui ? Hervé a été nul, Arnaud l’a remis à sa place.
Je n’ose imaginer la complexité. La fabrication d’un avion c’est une chaîne avec de nombreux maillons, il suffit qu’il en manque un pour bloquer la livraison. Courage a Dassault et a ses sous traitant.
En tout cas bravo a Dassault, et malgré tout, au soutien de l’état depuis des décennies qui nous ont perlmis de sauver et développer ce fleuron de l’aviation, unique en Europe … Manque plus que des achats Européens de pays majeurs (on peut rêver ma fois)
C’est toute la chaine de production qui va être mise à contribution pour atteindre ces objectifs. Ainsi, les partenaires Thales et SAFRAN devront eux aussi passer par des phases de recrutement et activer également leurs sous traitants. C’est une première étape qui devra également se concrétiser par la montée en puissance des optionnels afin de permettre d’avoir un système d’armes complet (armements, POD, etc, …).
oui l’avantage de budget militaire à la hausse avec des fabricants locaux francais et pas américains, il y a un retour sur l’emploi, le cotisations sociales, l’impot, au final sans compenser la dépense le cout réel pour l’état (nous) est plus faible que celui visible dans le budget.
C’est une bonne nouvelle qu’ils sont prêts à monter en cadence. Mais pour l’AAE il ne suffit pas d’avoir des avions mais il faut aussi pilotes mécanos infra etc. L’avion est presque la partie la plus facile !
Vu qu’il y a plus de pilotes que d’avions ce n’est le problème, surtout avec la durée de leur formation. Là où ça risque de coincer c’est au niveau des mécaniciens, comme dans beaucoup de branches de l’armée d’ailleurs.