C’est quoi la Gendarmerie de l’Air et de l’Espace ?

C’est une évolution qui épouse totalement l’époque dans laquelle nous vivons. Ce lundi 3 mars 2025 la Gendarmerie de l’Air est devenue Gendarmerie de l’Air et de l’Espace. L’occasion était trop belle et donc vous allez ici découvrir ou redécouvrir celle qui sert et sécurise l’Armée de l’Air et de l’Espace. Ses personnels sont des gendarmes à part entière, mais pas que !

D’abord il faut savoir que la Gendarmerie de l’Air, ou donc désormais la Gendarmerie de l’Air et de l’Espace, est un reliquat de la Seconde Guerre mondiale. Elle a été fondée le 15 septembre 1943 par Charles de Gaulle et le CFLN, le Comité Français de Libération Nationale. C’est donc un outil d’unité de la France dans ses heures les plus sombres. Pourtant ce n’est qu’en 1956 que la Gendarmerie de l’Air deviendra réellement ce qu’elle est aujourd’hui sous la forme de la Gendarmerie de l’Air et de l’Espace : une formation spécialisée de la Gendarmerie Nationale. Entre la Libération et 1956 la Gendarmerie de l’Air fait exactement ce que les gendarmes détestent, elle bricole. Ses effectifs proviennent alors aussi bien de forces mobiles que d’unités départementales et il n’y a là aucune spécialisation particulière. L’année 1956 marque donc sa deuxième naissance avec l’apparition d’effectifs spécialement formés et affectés.

Quiconque a trainé ses pieds, en rangers ou en baskets, auprès d’une base aérienne a forcément croisé la Gendarmerie de l’Air et de l’Espace. La GA (pour les intimes) y est omniprésente et c’est bien normale elle est chez elle sur place. Son rôle est de sécuriser les implantations de l’Armée de l’Air et de l’Espace, ses infrastructures, ses aéronefs, et ses personnels civils et militaires. Pour résumer en une phrase simple : la Gendarmerie de l’Air et de l’Espace c’est la Gendarmerie Nationale de l’Armée de l’Air et de l’Espace. Si un excès de vitesse est commis à l’intérieur d’un Base Aérienne c’est elle qui verbalise. Si un crime ou un délit y a lieu c’est elle qui enquête. Et pour reconnaître au premier coup d’œil un(e) gendarme de l’Air et de l’Espace d’un(e) gendarme départemental(e) il suffit de regarder son galon d’épaule. Si vous y voyez un aigle stylisé c’est la GA. Quant aux grades ils vont de gendarme adjoint de 2e classe à général de brigade inclus. Il n’y a pas de général 3 étoile en Gendarmerie de l’Air et de l’Espace. Si leurs patrouilles se déroulent généralement en voiture ou en VTT il existe quelques rares cas où des chevaux et des embarcations légères semi-rigides existent. Par ailleurs les gendarmes de l’Air et de l’Espace peuvent remplir en opération extérieure une mission de prévôté générale, c’est à dire ce qu’on appelle vulgairement la police militaire.

Pouvant assister les experts du BEA-É, le Bureau d’Enquête Accidents pour la sécurité de l’aéronautique d’État, les gendarmes de l’Air et de l’Espace possèdent donc une qualité d’enquêteurs aéronautiques. Bien sûr il faut pour cela que l’accident ou l’incident concerne un appareil de l’Armée de l’Air et de l’Espace. Cette compétence est prise en compte en France, métropolitaine et ultramarine, mais aussi à l’étranger en renfort des moyens locaux. Par ailleurs il est important de ne pas confondre la Gendarmerie de l’Air et de l’Espace avec la Gendarmerie des Transports Aériens et avec les Forces Aériennes de la Gendarmerie Nationale. La première est mise en œuvre dans les aéroports et aérodromes au service de la Direction Générale de l’Aviation Civile. La seconde a pour fonction d’entretenir et d’engager les hélicoptères de la Gendarmerie Nationale.

Enfin si c’est aujourd’hui que la Gendarmerie de l’Air est officiellement devenue Gendarmerie de l’Air et de l’Espace suite à la parution au Journal Officiel de l’arrêté interministériel ce dernier a en réalité été signé vendredi dernier, 28 février 2025. C’est à dire le mois dernier.

Photos © Gendarmerie Nationale.