Le torchon brûle de plus en plus entre le Vieux Continent et le Nouveau-Monde, surtout depuis l’arrivée à la Maison-Blanche d’un certain Donald Trump. Dans l’optique d’une Europe de défense moins dépendante des États-Unis est-il envisageable que l’industrie aéronautique continentale prenne la place de celle d’outre-Atlantique ? Et si oui y a t-il des contraintes insurmontables ? Essayons d’y répondre.
Le retour de Donald Trump à la tête des États-Unis quatre ans après en avoir été évincé par l’élection de Joe Biden a profondément marqué la relation transatlantique. L’Amérique est passée en quelques jours seulement d’allié indéfectible de l’Europe à partenaire à peine fiable. Pourtant les forces aériennes, aéronavales, et aéroterrestres européennes utilisent massivement des matériels aériens américains contemporains. Et malgré cela dans plusieurs des cas des concurrents européens, au moins aussi efficaces, existent. Alors pourquoi privilégier un avionneur ou un hélicoptériste américain quand son concurrent européen peut parfaitement faire le job ? Souvent parce que les constructeurs d’outre-Atlantique proposent des machines légèrement moins chères, et comme on parle ici de deniers publics cela peut vraiment faire la différence.
Au travers de dix exemples différents, dix genres d’aéronefs militaires, nous allons essayer d’analyser si à chaque fois une ou plusieurs alternatives européennes existent : avion de combat, avion de transport tactique, avion de patrouille maritime, avion de veille radar, avion d’entraînement, hélicoptère de combat, hélicoptère d’assaut, hélicoptère de transport lourd, hélicoptère de combat maritime, et drone de combat.

Pour l’avion de combat bien évidemment c’est facile c’est le Lockheed-Martin F-35A/B Lightning II acquis en Europe par l’Allemagne, la Belgique, le Danemark, la Finlande, la Grèce, l’Italie, la Norvège, les Pays-Bas, la Pologne, la République Tchèque, la Roumanie, le Royaume-Uni, et la Suisse. Et pourtant en Europe il existe deux alternatives bien connues : le Dassault Aviation Rafale F4 français et l’Eurofighter EF-2000 Typhoon Tranche 4… européen. On peut également considérer le Saab JAS 39E/F Gripen NG suédois comme un potentiel concurrent même si cet avion est bien plus léger que les trois autres. Les défenseurs acharnés de l’avion américain, comme actuellement la Suisse, mettent en avant sa furtivité face à la polyvalence de ses deux principaux concurrents. Et par la force des choses de son troisième challenger.
En ce qui concerne l’avion de transport tactique on parle bien sûr ici du Lockheed-Martin C-130J/J-30 Super Hercules. En Europe l’Allemagne, le Danemark, la France, l’Italie, et la Norvège volent dessus tandis que le Royaume-Uni les a retiré du service. Pourtant là encore des alternatives européennes existent, sous la forme d’un Airbus Defence A400M Atlas légère plus gros et d’un Airbus Defence C-295 un poil plus petit. Tous deux sont européens. Ce qui est intéressant c’est que par exemple Allemands et Français volent à la fois sur A400M Atlas et sur C-130J/J-30 Super Hercules.
Deux genres d’avions militaires sont pourtant actuellement typiquement américains, ou presque. Les avions de veille radar, ou AWACS, Boeing E-7A Wedgetail et les avions de patrouille maritime Boeing P-8A Poseidon ne possèdent pas actuellement de concurrent européen digne de ce nom. Le premier a été commandé par le Royaume-Uni tandis que le second l’a été par l’Allemagne, la Norvège, et le Royaume-Uni. Le groupe Airbus remédiera d’ici quelques années à la seconde possibilité via l’A321 MPA conçu à la demande de la France. Pour autant en cette fin d’hiver 2025 il n’existe aucun concurrent européen à ces deux dérivés militaires de l’avion de ligne Boeing 737.
Il en est très différemment de l’avion d’entraînement Beechcraft T-6 Texan II qui vole aujourd’hui sur notre Vieux Continent sous les seules cocardes de la Grèce et du Royaume-Uni. Il subit de plein fouet la concurrence des Pilatus PC-7 et PC-21 suisses, lesquels se vendent particulièrement bien. En fait les avions suisses supplantent totalement en Europe leur concurrent américain, la France vient d’ailleurs de marquer sa fidélité à cet avionneur. Et les voilures tournantes dans tout ça ?
L’Europe possédant, grâce notamment aux Français et aux Italiens, une tradition dans ce genre les machines sont nombreuses. Pourtant le McDonnell-Douglas AH-64A/D Apache / Boeing AH-64E Guardian a réussi à se faire une place sur notre Vieux Continent. Des exemplaires volent pour la Grèce, les Pays-Bas, la Pologne, et le Royaume-Uni. On retrouve pourtant deux concurrents actuels, et même un troisième qui devrait arriver très vite : l’Agusta A.129 Mangusta italien et l’Eurocopter EC-665 Tigre européen ainsi que le futur Leonardo AW.249 Fenice. Après très objectivement le premier n’est plus en production et le second a toujours été beaucoup plus onéreux. Les espoirs européens reposent donc sur le nouvel hélico italien afin de contrer la toute puissance de l’Apache.
En fait le best-seller des hélicos américains en Europe, c’est le Sikorsky UH-60 / S-70I Blackhawk. On en retrouve en Albanie, en Autriche, en Croatie, en Grèce, au Kosovo, en Lettonie, en Lituanie, en Pologne, au Portugal, en Slovaquie, en Suède, et en Ukraine. Là encore les Européens sont particulièrement présents sur le marché au travers de machines comme les Airbus Helicopters H215M et H225M européens ou encore l’Agusta-Westland AW.169M italien et le NHIndustries NH-90TTH Caïman lui aussi européen. Ils réussissent à résister relativement bien à la concurrence du mythique Blackhawk.
C’est très différent sur le marché des hélicoptères de transport lourd sur lequel le Boeing Vertol CH-47 Chinook règne en maître incontesté. Il a été acquis par l’Allemagne, l’Espagne, la Grèce, l’Italie, les Pays-Bas, et le Royaume-Uni. On a cru un temps que l’Agusta-Westland AW.101 Merlin pourrait le concurrencer mais force est de constater que cela ne marche pas vraiment. Et même si ce marché relève quasiment de la niche il reste une spécialité américaine, d’autant que le Sikorsky CH-53K King Stallion se trouve lui aussi dessus.

L’hélicoptère de combat maritime Sikorsky SH-60 / MH-60 Seahawk connait plus ou moins la même trajectoire que son grand frère UH-60 Blackhawk. S’il s’est vendu en Europe au Danemark, à l’Espagne, à la Grèce, et à la Norvège il subit de plein fouet la concurrence européenne des Airbus Helicopters AS.565MBe et H225M européens ou encore de l’Agusta-Westland AW.159 Wildcat italien, ou là encore du NHIndustries NH-90NFH Caïman.
Par contre le drone MALE de reconnaissance et de combat General Atomics MQ-9 Reaper / MQ-9B SkyGuardian ne connait aucun concurrent européen ! C’est là que le bat blesse et cela explique sans doute ses succès auprès de l’Espagne, de la France, de l’Italie, des Pays-Bas, de la Pologne, et du Royaume-Uni. L’Europe accumule un retard grotesque en la matière.
Vous l’aurez compris les forces aériennes, aéronavales, et aéroterrestres peuvent réduire considérablement leur dépendance aux industriels américains. Elles n’ont cependant pas la capacité de la stopper net, ou tout le moins pas avant au moins quinze ou vingt ans. L’exemple des drones de combat et des AWACS en est la démonstration flagrante. Au-delà du décisionnel politique il y a aussi l’investissement industriel. C’est donc un tout.
Photos © Bundesheer, Koninklijke Luchtmacht, et UK Ministry of Defence.
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28 réponses
Bravo: la problématique est posée et le dossier ouvert. Pour la surveillance /espionnage un Saab ne fait-il pas le même travail ? Quid des suites du Neuron pour les drones?
N’est-il pas possible de se fournir ailleurs, comme en Turquie ou en Israël ? La question du « dôme de fer » à l’européenne est aussi posée et au-delà, la defense spatiale.
Si les Européens veulent devenir un peu plus autosuffisants en matériels aéronautiques ce n’est pas en allant en Asie, avec Israël ou la Turquie comme vous le proposez, qu’ils y arriveront. Ils ne feront que déplacer le problème. La Corée du Sud pourrait alors parfaitement aussi faire le job.
D ‘ une manière ou d ‘ une autre , il nous faut des hélicoptères lourds , des avions de transports lourds , des bombardiers etc . Nous ne partons pas de zéro non plus avec les plateformes airbus , il faut s ‘adapter
Une belle liste, mais un autre type d’appareil est lui aussi unique et irremplaçable : le Hawkeye de la marine nationale…
Certes, mais dans un premier temps, c’était par rapport aux USA, non? Et limité aux produits manquants. Je râle suffisamment quant au succès (mérité) d’Embraer en Europe! Pour le Sentry, Saab n’a-t-il pas un système approchant ? Quant au Poseidon, l’Allemagne va-t-elle reconsidérer sa position ?
La défense des armées européennes est vouée au moins pour une ou deux décennies à s’approvisionner sur des marchés étrangers et principalement américains vu leur avance technologique comme les awacs sans équivalents ou les hélicoptères de transport lourd type chinook . Cependant j’ai trouvé que la proposition d’un élu allemand d’encourager la tranche 4 du typhoon avait aussi de la pertinence. Ne peut-on pas envisager une dotation hybride à la fois d’origine extérieure et bien sûr européenne autant que possible afin d’éviter tout embargo ou blocage
Si déjà les productions européennes étaient ITAR Free… Voir ce qui arrive à Saab en Colombie !
côté avions de combat, il n’y a pas non plus d’équivalent au F35B (UK, IT, ES) en Europe…
Super article, comme d’habitude. Le choix de matériel européen ou américain, repose aussi et majoritairement sur des ententes commerciales et diplomatiques. Concernant la Suisse, la décision du F35 a été finalisé le 16 juin 2021, directement avec Biden et son équipe venu à Genève pour la rencontre Biden-Poutine. Avant la rencontre, il s’est entretenu avec la Viola Amherd, la responsable du DDPS ( Département fédéral de la défense, de la protection de la population et des sports), notre ministre de la défense. Les dès étaient jeté et malheureusement la fin du Rafale suisse. Je ne sais pas ce qui a été négocié ce jour là, mais c’est du lourd, très lourd, car le Rafale a toujours été au somment des tests suisses. Il faut dire aussi que comme l’UE n’est pas tendre avec nous, il s’agit aussi d’un pieds de nez pour leur signaler que malgré toute la malhonnêteté que l’Europe nous fait subir, la petite Suisse peut très bien se débrouiller sans. J’ai été très déçus que la Suisse renonce au Rafale pour le nec-plus-ultra F35. Les équipes de Binden ont été les plus fort sur ce coup-là. Voilà ce qui manque à l’Europe, une force de négociation. Les amerloques étaient au top là-dessus mais le vilain canard du bureau oval est en train de tout bouleverser. Une chance que l’UE va réussir à prendre? Pas sûr…..
Effectivement la négociation F35 a dû être « particulière », le Rafale ayant été choisi deux fois. Surtout qu’il y avait un élément indispensable, qu’il soit bi-réacteur, balayé d’un revers de la main. Le choix a été politique uniquement. Les pilotes n’ont pas pu choisir ce qu’ils allaient utiliser…
Merci pour ce résumé ! À cette liste, on pourrait ajouter les ravitailleurs en vol (KC46 côté US, A330 MRTT côté UE) où nous sommes bien placés, ainsi que le transport aérien lourd où nous sommes tributaires des Antonov côté UE, sans alternative: les US ont les C17 et les C5 Galaxy.
La problématique n’est pas si les européens sont capables de fournir des appareils pour remplacer les versions US, mais surtout le délais d’approvisionnement, le problème de l’inclusion de composants US, et un nationalisme entrepreneurial qui amène souvent à des non sens et parfois au capotage des projets (SCAF, char,…). Si besoin tout type d’appareil est développable en Europe, il suffit (…) de le financer et de laisser les industriels faire (ca ce sera peut-être le plus difficile). De plus seul un armement ITAR free permettre à l’Europe une indépendance plus ou moins réelle.
Si l’on prend l’exemple du F35. Le développement a été financé en partie par les européens, et ces mêmes européens ont accepté le contrôle logiciel de ces dindes volantes par les USA, leurs permettant d’empêcher le vol, logiciellement, en cas de désaccords (et avec Trump….). Avant ce n’était que des contraintes contractuelles et légales, où il suffisait de tourner la tête en cas de besoin vital, mais là c’est des interdictions réelles et tangibles. Vous pouvez appuyer sur les commandes de démarrage, rien ne se passera sans connection à un serveur localisé aux USA. Ahurissant….
Ahurissant….
Comme votre affirmation démentie par un officier français sur France 2, il y a quelques jours.
Le seul et unique souci serait le refus de mise à jour du logiciel qui est contractuel et qui verrait les USA devenir aussi fiable commercialement que le sont les Russes avec les pièces de rechange pour les avions vendu au point que l’Inde vient au secours des États concerné.
À ma connaissance seul l’Inde et l’Algérie n’ont pas ou peu de soucis d’approvisionnement en pièces de rechange ou moteur, mais pour combien de temps..?
N’ayant jamais été un irréductible opposant au F-35, j’aurais aimé avoir le Rafale en Belgique.
Sans défendre les USA avec leur bande de fous furieux au pouvoir, il faut dézoomer un peu malgré le gros coup qu’on s’est pris de plein fouet, les pays achètent ce genre de matos pour 40 ans, tous on espère que le clown orange sera parti dans 4 ans. Développer de systèmes de combat entiers a un intérêt seulement si en bout de chaine il y en a 200-300 de fabriqués. Avec des armées a 1-1.5% du PIB en UE, jamais on aurait pu faire cela, d’autant plus que la collaboration internationale est tjrs plus chère. Si l’UE passe a 2.5-3% les champs du possible s’ouvriront, mais c’est encore loin. Il faut 10-15 ans pour un nouveau système, mais les budgets sont votés chaque année et les crises s’enchainent…
Donc pour les Poseidon, Reaper, Chinook et Awacs etc il faut bien compter acheter « du commerce », mais on peut être plus malins et entre voisins UE se faire de ristournes ou des achets groupés, il n’y a que ca pour baisser les prix et garantir le développement après l’achat initial. par ailleurs, les pays ayant un pied dans la fabrication du F35 ne pourront pas se désister, trop d’engrenages pour qu’un politique fasse le pas…
Désolé pour le long post…
Bah… en 2028, le Néron d’Outre-Atlantique et son bouffon sous kétamine (Je ne savais pas Malhuret doté d’un humour aussi incisif) seront balayés lors des prochaines élections. Peut-être même avant lors des élections de mi-mandat.
Et tout redeviendra comme avant…
Peut-être pas pour nous, les français, qui verrons notre système social démantelé au prétexte qu’il faut financer l’effort de réarmement. A la plus grande satisfaction des instances politiques européennes chez qui nous passons pour des aliens.
Laquelle Europe s’empressera de retourner sur les marchés de matériels militaires US.
Les futurs cocus, comptez vous!
Bonjour, le problème avec les USA est qu’elle est devenue une puissance normative dans le monde aerien militaire. Elle nous oblige a nous positionner avec ses concepts ( 5, 6g, etc..) mais le vieux monde fait de la résistance..
Il faut absolument sortir de ça et faire du matériel par et pour les européens.
Le Scaf est une bonne illustration dans les faits, maintenant il faut juste la concrétiser donc s’entendre mais c’est un autre débat.
En revanche, l’erreur fondamentale de l’équipe Trump a été d’insulter l’Allemagne en privilégiant l’AFD et la Russie.
Soyons humble et pragmatique!
L’article est, comme toujours ici passionnant. Mais ce que je ne cesserais de remarquer c’est le choix des photos d’illustrations. Elles sont à chaque fois superbes, à l’image de celle des 2 Chinook hollandais.
C’est vraiment dommage qu’Airbus n’ait jamais voulu faire un AWACS sur base A320/321 ou A330.
Airbus bosse sur un A330 AWACS pour l’Inde, ou plutôt… les indiens ont acheté 2 A330 pour en faire des AWACS 🙂
On peut rêver d’un A321 emportant le système GlobalEye Suédois
L’article résume très bien la situation . Il est à noter que le Saab Sentry a un énorme défaut il ne peut être ravitailler en vol quant au Hawkeye zéro alternative en Europe . Les Hélicoptères lourds ont toujours été une spécialité américaine sauf la France qui avait le Super-Frelon. Pour information, je l’ai appris il y a peu de temps le pays qui est le plus européen en terme d’achat militaire est la Hongrie !
Le problème ne touche pas que les européens mais mais aussi tout les alliés des USA. Ici au Canada, plusieurs personnes commence à mettre en doute notre dépendance envers les américains pour l’équipement militaire. Que ce soit les logiciels, radars ou autres équipements, le Canada dépend quasi exclusivement des USA.
Bonjour, merci pour cet article. Le Saab GlobalEye peut-il concurrencer le Wedgtail ? Ce qui assure un avion de guet aérien européen.
Et pour les drones, l’Aarock peut-il venir concurrencer le MQ 9 à court terme ?
Il me semble qu’il manque une composante importante à l’article : l’espace. Les utilisateurs du F35 ou des drones louent de la bande passante satellite auprès des Etats Unis pour pouvoir communiquer. Iris2 est sur les rails, mais pour l’instant on reste dépendant. Et bien peur que le prochain retard de l’Europe sera la guerre spatiale
C’est vrai. Mais déjà que j’ai des carences en aéronautique alors je vous raconte pas en spatiale où dès que ça dépasse 1975 j’y connais plus rien.
Encore un article fameux qui illustre une partie de la faillite de notre Europe… En voici une autre partie:
8 petits chiffres :
USA 340 millions d d’âmes, Europe 449 millions
PIB en 1990: USA 9,81 milliards $ Europe 9,05 milliards de $
PIB en 2008: USA 16,38 milliards Europe 13,19 milliards
PIB en 2023: USA 27,72 milliards, Europe 17,68 milliards.
Le décrochage de l’Europe est effroyable, c’est un véritable gouffre qui s’est formé sur le plan économique, ce que ne réalisent pas bien nos chers politiques et encore probablement moins les citoyens « lambda ». Le nerf de la guerre c’est la thune, et nous nous appauvrissons à (très) grande vitesse, les chiffres sont impitoyables.
Comme dit le ptilulu, le F35 utilise ODIN (qui a succédé à ALIS) et il peut y avoir un refus de mise à jour des logiciels mais de là à bloquer à distance un F-35 on voit bien le niveau de certains journalistes.
Par rapport au sujet, les USA ont l’avantage d’un énorme marché intérieur et peuvent donc amortir les coûts grâce aux commandes du Pentagone et ensuite être compétitifs à l’export et cela même avant l’influence politique et l’OTAN.
Arnaud est très pertinent en parlant des drones où il ne faut absolument ne pas se laisser distancer (la France a acheté des Reaper)
Personnellement, je pense que l’Europe (plutôt quelques pays européens) doit définir des besoins communs et cela passe par des petits projets avant de grandes ambitions et surtout ne pas politiser le sujet (un peu comme avec Airbus où les Allemands avaient exigé une usine à Hambourg) et le SCAF prend cette direction-là.
Même si Trump et ses sbires quittent le pouvoir dans quelques années, on voit que l’échelle de temps politique rythmée par les élections n’est pas la même que celle du développement des systèmes d’armes modernes, surtout en aéronautique.
Mais il faut amorcer le mouvement, et il faudra le maintenir même si une président plus « gentil » revient aux USA.
PS : Merci pour cet article que j’espérais depuis quelques semaines, et l’éclairage qu’il donne sur ce sujet brûlant
Merci pour cet article que j’espérais.
Ce qu’on voit, c’est aussi que recentrer l’aviation militaire Européenne sur ses productions, c’est une entreprise de longue haleine, dont l’échelle de temps n’est pas la même que celle de la politique dans les pays démocratiques. Et donc même si Trump et ses sbires perdent le pouvoir dans les années qui viennent, il faudra garder le cap…