Avec son R88 l’hélicoptériste Robinson change de braquet.

C’est l’aboutissement d’une évolution entamée il y a 18 ans avec le R66. L’hélicoptériste américain Robinson a annoncé ce lundi 10 mars 2025 en ouverture du salon Verticom à Dallas au Texas un partenariat avec le motoriste français Safran Helicopter Engines. Cette société va fournir sa turbine Arriel 2W afin de motoriser le tout nouveau R88, sans doute l’hélicoptère le plus ambitieux du constructeur. Malgré tout le futur appareil garde un peu des mythiques R22 et R44 à moteurs à pistons.

Deux ans et demi après la mort de son fondateur l’hélicoptériste spécialisé dans les machines grand public semble clairement vouloir monter en gamme. Dans cette industrie cela implique d’abandonner les moteurs à pistons issus de l’aviation de tourisme pour adopter les turbines les plus modernes. Et là on peut dire que les ingénieurs californiens ont frappé fort, en allant chercher celle qui est sans doute la plus efficace du marché : la Safran Arriel 2W de 950 chevaux. Jusque là la seule turbine employé par le constructeur c’était la RR330 de Rolls-Royce montée sur le R66 avec ses 270 chevaux. On peut clairement dire que le futur Robinson R88 ne jouera pas dans la même cours.

Pourtant les rares vues d’artistes (voir celle en couverture d’article) montrent bien que le Robinson R88 possède une architecture générale qui joue à fond la continuité des R22, R44, et R66. La cabine s’annonce cependant nettement plus spacieuse. Elle devrait permettre l’accueil de cinq à huit passagers suivant le niveau de confort de l’appareil. En même temps les 950 chevaux de l’Arriel 2W ne sont pas là pour un petit hélicoptère sans ambition. Avec son R88 Robinson vient clairement défier les géants du secteurs que sont Agusta-Westland, Airbus Helicopters, Bell Helicopter, ou encore MD Helicopters. D’ailleurs ce n’est pas pour rien si la turbine sélectionnée est une évolution de celle qui équipe les AW.109 Power et H130.

Alors quels hélicos actuels ont à craindre l’arrivée prochaine de ce nouvel appareil ? Outre les deux précités il est évident que les ingénieurs et décideurs de Robinson ont choisi de venir titiller des best-sellers comme l’AW.119 Koala, le Bell 407, et le MD-520N. Et bien sûr l’archi champion de ce segment de marché, le H125 héritier du mythique AS.350 Écureuil des années 1980. Le défi est donc à la hauteur des succès commerciaux que sont ces machines. Reste désormais à savoir combien de temps le Robinson R88 demeurera cantonné au marché civil avant de tenter de rejoindre celui des hélicos militaires et/ou parapubliques. Il en a sans doute les capacités.

Le premier vol de son prototype est annoncé d’ici la fin de l’année et une certification de type est espérée aux États-Unis et en Europe au plus tard d’ici fin 2027. Gageons qu’un mock-up de ce R88 traversera l’Atlantique nord pour venir au Bourget dans un peu plus de trois mois.

Affaire à suivre.

Illustration © Robinson Helicopter Company.


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Arnaud
Passionné d'aviation tant civile que militaire depuis ma plus tendre enfance, j'essaye sans arrêt de me confronter à de nouveaux défis afin d'accroitre mes connaissances dans ce domaine. Grand amateur de coups de gueules, de bonnes bouffes, et de soirées entre amis.
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Commentaires

3 réponses

  1. Je passe tous les matins avec le tramway T2 devant l’héliport de Paris et il y a souvent des hélicoptères Robinson. Maintenant je me dis que tôt ou tard il y aura bien un de ces R88. C’est moi ou bien son avant fait penser un peu à celui de l’EC-145?

  2. Robinson est connu pour ces hélicoptères simple, rustique, facile et peu onéreux en entretien, en montant en gamme , Robinson risque de tourner le dos à ce qui a fait sont succès. A moins qu’il réussisse, la quadrature du cercle. L’avenir nous le dira.

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