Voilà une phrase que Hollywood a rendu célèbre. Alors que cette semaine deux faits divers, un très heureux et l’autre particulièrement triste, ont eu lieu dans les vols en Europe on est en droit de se demander si des médecins embarquent en avions de ligne ? Et la réponse est oui, aussi bien d’ailleurs que des avocats, des charcutiers, ou encore des peintres en bâtiments. Pour autant les PNC n’ont pas toujours forcément besoins d’eux.
Cette semaine donc une petite fille est née lors d’un vol Brussels Airlines entre le Sénégal et la Belgique, les personnels navigants commerciaux s’étant transformés en sages-femmes d’un instant. Un médecin qui se trouvait parmi les passagers les assistés et a confirmé que la petite Fanta se portait à merveille et ne souffrait d’aucune détresse particulière. Sa maman épuisée par un accouchement hors norme a été prise en charge également par les services de secours à l’atterrissage.
Dans un registre moins agréable un passager de 70 ans est décédé à bord d’un vol EasyJet entre les Canaries et la Grande Bretagne, malgré l’intervention immédiates des personnels navigants commerciaux qui lui ont prodigué les gestes de premier secours. Ils ont même été jusqu’à utiliser un défibrillateur mais rien n’a suffit l’homme est mort en plein vol. L’avion a été dérouté de manière à permettre l’évacuation de sa dépouille.
Ces deux faits divers illustrent parfaitement un des aspects méconnus du métier de PNC. Les personnels navigants commerciaux, ou hôtesses de l’air et stewards comme les plus anciens d’entre nous les appellent encore, ne sont pas juste là pour vous expliquer où se trouvent les issues de secours et le gilet de sauvetage. Pas plus que pour vous servir votre verre de jus d’orange ou filet mignon de porc, et encore moins pour récolter les allusions salaces de quelques mufles mal dégrossis. Non les PNC sont aussi des auxiliaires de sécurité. On passera sur leur formation leur permettant de maîtriser les passagers énervés et/ou ivres car ce n’est pas ici le sujet. Ici il est question de secourisme.
Avant de pouvoir embarquer à bord d’un Airbus A320 ou d’un Boeing 777 les PNC français doivent justifier de l’obtention du CFS. Un CFS, kézako ? Si pour le grand public le diplôme de secourisme se limite bien souvent au triste PSC (pour Premier Secours Citoyen) les personnels navigants commerciaux sont de leur côté obligés d’obtenir ce précieux sésame qu’est le CFS. C’est le Certificat de Formation à la Sécurité. Il s’agit d’un diplôme d’état délivré par la DGAC. C’est donc on ne peut plus sérieux. Et durant leur formation les futurs PNC français vont apprendre bien plus qu’à composer le 15, le 17, ou le 18 ou encore à prendre un pouls carotidien. Les aspects secourisme du CFS ressemblent étrangement au vieux BNS (pour Brevet National de Secourisme) avec des formations à la compression, au massage cardiaque, ou encore au dégagement des voies respiratoires. En fait toutes proportions gardées on considère souvent les PNC français comme disposant d’un socle de connaissance en premier secours au moins équivalent à l’élite des pompiers européens : la Brigade de Sapeurs-Pompiers de Paris.
Tout ça c’est bien beau mais ça ne répond pas à la question du titre : y a-t-il un médecin dans l’avion ? Et la réponse est en fait globalement oui. Deux études le prouvent, une statistique bien connue et une médicale plus confidentielle. La première date de 2018 et émane de la FAA, la Federal Aviation Administration, indiquant qu’en moyenne au moins un médecin se trouve parmi les passagers de 87% des vols intérieurs américains et de 81% des vols internationaux. C’est vraiment pas de bol si vous vous trouvez parmi les 19% et que vous faites un malaise grave. La seconde moins connue est plus ancienne, elle remonte à 2011. Elle indique que 59% des 2500 médecins interrogés en Europe par une université britannique ont déclaré avoir déjà, une fois dans leur vie, apporter l’aide aux personnels navigants commerciaux d’un avion de ligne.
L’Organisation de l’Aviation Civile Internationale reconnaissait il y a deux ans qu’en moyenne au cours des vingt dernières années ce sont 44 000 interventions de premier secours voire de secours paramédicaux qui avaient été réalisés en plein vol, aussi bien sur des vols intérieurs qu’internationaux. Cette statistique a bien sûr été revue fortement à la baisse en 2020, pour cause de baisse drastique des vols commerciaux suite à la crise pandémique du Covid-19.
En résumé si vous vous coupez le bout du doigt en dégustant un osso bucco à 30 000 pieds ne paniquez pas les PNC sont là. Si pendant que vous mâché ce même osso bucco vous faites une réaction anaphylactique là encore pas de panique les PNC sont là. Enfin si vous faites un arrêt cardio-respiratoire avant d’attaquer la mousse au chocolat là encore les PNC seront là. Par contre si vous cumulez les trois, dites vous que c’est peut-être un souci de karma ! Et la les PNC ne pourront pas grand-chose, en tous cas pas à ce niveau là. Allez bon vol.
Photo © Wikimédia Commons
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6 réponses
Bonsoir à tous, personnellement je trouve l’appellation PNC plutôt confuse et ne veux pas dire grand chose. On occulte la spécificité qu’est le Stewart et l’hôtesse de l’air, beaucoup plus classe, à mon sens. Cordialement
Je vois mal ce qu’il y a de confus dans personnel navigant commercial. L’aéronautique c’est un domaine qui évolue en permanence, il faut donc épouser cette évolution. Ça s’appelle le progrès.
Faut vivre avec ton temps mon petit vieux c’est fini l’époque où tu reluquais et où tu fantasmais sur les hôtesses de l’air. Et j’ai une mauvaise nouvelle pour toi pépère : aujourd’hui beaucoup de PNC féminines sont lesbiennes.
J’éprouve beaucoup de respect envers les personnes qui accomplissent cette tâche. Vous décrivez bien les différents aspects de ce métier. Celui-ci nécessite entre autre chose de beaucoup de dointé. Au Québec nous employons le mot agent de bord en place de personnels navigants commerciaux.
@Rebecca
Est-ce utile comme commentaire..?
Cela, va-t-il faire évoluer les mentalités y compris dans l’aéronautique commerciale.
Je crois surtout que le com’ de Rébecca était une réponse à celui de Yann490. Et je pense qu’elle a fait un peu de provoc’.