L’Inde reporte (encore) la signature du contrat Rafale Marine.

Négocier des contrats d’exportations d’avions de combat avec l’Inde au 21e siècle c’est une énorme école de la patience ! Alors que tous les feux étaient au vert cette semaine pour la signature du contrat entre Dassault Aviation et l’Indian Navy celle-ci a de nouveau été repoussée. Rappelons qu’il est question que l’avionneur fournisse vingt-six Rafale F4 destinés à équiper le porte-avions INS Vikrant. Les chasseurs d’origine française devront assurer la transition entre les actuels Mikoyan MiG-29K Fulcrum-D et le futur TEDBF indigène qui doit entrer en service au cours de la seconde moitié de la décennie prochaine.

Cela fait tout de même un an et demi que le premier ministre indien Narendra Modi a officialisé la victoire du Rafale Marine sur le F/A-18E/F Super Hornet de Boeing. Sa venue à Paris dans le cadre du sommet de l’Intelligence Artificielle et son déplacement à Marseille en compagnie du Président de la République Emmanuel Macron aurait dû permettre la signature du contrat. Nous vous l’avions annoncé, d’autres aussi, y compris une partie de la presse économique. Finalement il n’en est rien. Reculer pour mieux sauter ? Oui sans doute, mais à force de reculer on va se retrouver dans le mur.

Et en rédigeant cet article je pense aux milliers de femmes et d’hommes, de l’ouvrier spécialisé à l’ingénieur aéronautique, qui depuis des mois chez Dassault Aviation et dans les entreprises partenaires retiennent leur souffle en attendant cette signature. Car le Rafale F4 est leur bébé, ce contrat est aussi et surtout le leur avant d’être celui des financiers.

En fait la pierre d’achoppement sur ce dossier ne semble pas forcément toucher au Dassault Aviation Rafale Marine lui-même mais à l’autre partie du contrat : les sous-marins d’attaque Scorpène. Localement connus comme classe Kalvari ces bâtiments de guerre servent actuellement à hauteur de cinq exemplaires, un sixième ayant été récemment lancé. Trois nouveaux exemplaires s’y ajoutent donc, dans le cadre du même contrat que les Rafale F4. Et selon toutes vraisemblances le CCS, le Cabinet Committee on Security, présidé justement par Narendra Modi n’aurait pas finalisé l’intégralité des aspects du dit contrat. Il a jusqu’à la fin du mois prochain pour le faire.

Dans le même temps on a appris ce mercredi 12 février 2025 qu’un accord industriel avait été signé à Aero India 2025 entre l’armurier français Safran Electronics & Defense et son homologue indien Bharat Electronics Ltd afin que ce dernier puisse construire sous licence locale et même apporter des modifications à l’AASM. L’Armement Air-Sol Modulaire est aujourd’hui une des principales munitions du Rafale. Sa version F4 est notamment la première apte à emporter et tirer la toute nouvelle AASM1000, d’une tonne. Faut-il y voir là aussi un des motifs à ce retard de signature ? Quoiqu’il en soit le suspens se poursuite même si l’issue est connue : la signature du contrat entre Français et Indiens et la toute première (et sans doute seule) exportation du Rafale Marine.

Affaire à suivre.

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Arnaud
Passionné d'aviation tant civile que militaire depuis ma plus tendre enfance, j'essaye sans arrêt de me confronter à de nouveaux défis afin d'accroitre mes connaissances dans ce domaine. Grand amateur de coups de gueules, de bonnes bouffes, et de soirées entre amis.
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Commentaires

6 réponses

  1. Et pendant ce temps là, aucun signe pour quelques exemplaires pour notre Royale…. Ce serait le moment de profiter de la chaine de montage des Rafales marines, non ?

  2. Vu que le carnet de commande de Rafale est bien garni, Dassault peut patienter encore.
    Quant à l’exportation de Rafale M, il y aura peut-être un 2ème lot, si l’Inde sort un autre PA et que le projet TEDBF prend du retard ce qui est loin d’être farfelue comme hypothèse

  3. Bah ils viendront pleurer que les delais s’allongent.
    Ca me rappelle leur art de continuer a negocier meme une fois le contrat en poche.
    Tout vouloir pour rien et plus encore.

    1. Ce sont les lois du marché. Les Indiens ont les clefs en main, c’est eux qui donne le la sur ce contrat. Ils ont raison. Nous en ferions autant à leur place.

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