L’Algérie officialise sa commande du Sukhoi Su-57 Felon !

C’est ce que l’on appelle un secret de Polichinelle. Ce mardi 11 février au soir l’Algérie a fait savoir par voie de presse qu’elle était bien la «cliente mystère» des quatorze premiers Sukhoi Su-57 Felon vendus à l’export. La vraie nouveauté vient dans la révélation du fait que des pilotes algériens sont actuellement en phase de transformation opérationnelle en Russie. Par contre toujours pas de Su-35 Flanker-E à l’horizon malgré le fait qu’Alger s’intéresse à lui depuis une dizaine d’années maintenant.

Avant l’énigmatique apparition de l’Empereur Blanc la révélation de ce contrat avait été l’attraction numéro 1 de la China International Aviation & Aerospace Exhibition à l’automne dernier. À l’époque le groupe United Aircraft Corporation, maison mère de Sukhoi, avait révélé le nombre d’avions vendus mais pas le nom du client en question. Malgré quelques doutes, notamment avec la Biélorussie ou le Vietnam, il était rapidement apparu évident que l’Algérie était la cliente de lancement du Su-57E. Ce pays tourne autour du chasseur russe de 5e génération depuis plusieurs années, remettant sans cesse l’officialisation de sa commande.

Quand hier soir la dite officialisation a eu (enfin) lieu ce n’était nullement de la part d’un ministre ou d’un général quelconque mais juste de la presse. Et plus particulièrement de l’EPTV, sorte d’ORTF algérienne version 21e siècle totalement aux ordres du pouvoir central, au travers de son journal télévisé. Si Alger avait voulu faire plus anonyme encore comme annonce elle ne s’y serait pas prise autrement. Pourtant l’acquisition d’un avion de combat de nouvelle génération est un véritable évènement dans le pays. Et ce même si quatorze exemplaires c’est finalement très peu. On est bien loin des contrats signés par Lockheed-Martin avec ses F-35A et F-35B Lightning II.

À priori Alger devrait conserver encore ses chasseurs Mikoyan MiG-29M2/S Fulcrum-C et Sukhoi Su-30MKA Flanker-C assez modernes ainsi que ses vieux avions d’attaque au sol Sukhoi Su-24MK/MR Fencer. Les futurs Sukhoi Su-57E Felon-B ne devraient donc pas remplacer de modèles, en tous cas pas dans un premier temps. Donnés multi-rôles ces chasseurs furtifs arriveront en Algérie cette année pour les deux premiers exemplaires, et le reliquat sous trois ans. L’objectif de 2028 connu depuis deux ans est donc parfaitement respecté.

Et c’est bien là que le bat blesse. Sukhoi a officialisé la commande en novembre 2024 et Alger en février 2025, sans doute un peu acculée. Mais fondamentalement les médias spécialisés le savaient depuis des lustres, et par conséquent leur lectorat. Cela fait plus de quatre ans que les rumeurs vont bon train entre l’Algérie et le Su-57 Felon. Cette fois c’est la bonne, le serpent de mer n’en est plus un.

Le Sukhoi Su-57 Felon peut-il apporter une supériorité claire et net de l’Algérie sur le reste du Maghreb ? La réponse est oui, bien évidemment. Ou plutôt elle aurait dû l’être. Car comme elle l’avait fait avec feu le Mikoyan-Gurevitch MiG-25 Foxbat dont le dernier exemplaire a été retiré du service à l’été 2022 l’Algérie a choisi le saupoudrage plutôt qu’une commande franche de l’avion furtif russe. Quatorze exemplaires, ce n’est pas avec ça qu’elle obtiendra la supériorité aérienne sur le Maroc et encore sur les pays européens en Méditerranée. On remarquera au passage que l’Algérie rechigne toujours à investir dans un AWACS digne de ce nom. Ses chasseurs sont donc condamnés à voler sous le contrôle des radaristes au sol, ne permettant pas d’entrevoir des missions longue portée. C’est dommage car c’est pour celles-ci que Sukhoi a développé au départ le Su-57 Felon !

Affaire (bien évidemment) à suivre.

Photo © agence Tass.


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Arnaud
Passionné d'aviation tant civile que militaire depuis ma plus tendre enfance, j'essaye sans arrêt de me confronter à de nouveaux défis afin d'accroitre mes connaissances dans ce domaine. Grand amateur de coups de gueules, de bonnes bouffes, et de soirées entre amis.
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Commentaires

9 réponses

    1. La « France tergiverse », c’est quasiment un pléonasme. Tant que Dassault Aviation n’aura pas compris l’intérêt vital de travailler en équipe avec Airbus rien n’avancera.

      1. « Airbus Defence and Space » est plus allemande qu’Européenne, et les industriels Français et Allemands ont souvent la coopération difficile, que ce soit avec les Aéronefs (l’accouchement du A400M a été douloureux) ou les Chars qui n’existeront au final peut être jamais avec le Léopard 3 en préparation. Les causes sont multiples mais surtout nombreuses.
        L’évolution du Rafale avec une nouvelle cellule offrant plus de capacités et peut être plus de furtivité semble plus probable que le Scaf qui en plus du lot de dissensions habituelles va souffrir de l’absence de leadership politique en France comme en Allemagne.
        A suivre..

        1. Ah la bonne vieille haine bien franchouillarde de l’Allemagne… vous savez que la guerre est terminée ?

      2. Effectivement Arnaud, mais l’inverse est-il vrai ? Quand on voit les nombreux programmes « savonnés » dans l’unique objectif est d’être le maître des lieux sans partage…

  1. Le souci de DASSAULT est qu’il n’a pas la culture de la collaboration européenne … et se la joue perso à fond les manettes.
    On va encore agir en catmini à tous les coups !

  2. Je siffle par contre ici la fin de la récréation sur le SCAF. Tout prochain com’ sur l’avion européen sera modéré. Vous avez des forums qui en discutent à longueur de journée.

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