Cela s’appelle une étude de levée de risques, et c’est la première étape dans le développement d’un nouvel avion militaire. L’avionneur européen Airbus Defence a reçu mandat ce mardi 4 février 2025 du ministère des Armées afin d’étudier les conditions réelles de développement de l’A321 MPA comme successeur des actuels Dassault-Breguet ATL-2 Atlantique. L’avion doit entrer en service dans la Marine Nationale au début de la décennie prochaine. Il s pose également comme réponse européenne au Boeing P-8 Poseidon américain.
En novembre dernier nous vous annoncions la victoire de cet avion. Nous n’en savions à l’époque pas trop sur lui, seulement qu’il avait vaincu une version adaptée du Falcon 10X de Dassault Aviation, un jet d’affaire encore en cours de développement. L’Airbus A321 de son côté est un des best-sellers de l’avionneur européen, la version longue du célèbre monocouloir A320.
C’est le long-courrier Airbus A321XLR qui fournira la base de travail de ce futur A321 MPA, pour Maritime Patrol Aircraft. Si Airbus Defence est maître d’œuvre du programme il faut savoir que la Direction Générale de l’Armement a indiqué qu’une grosse partie des équipements de missions sera confiée à Thales. L’entreprise française sera notamment en charge des systèmes de guerre anti-sous-marine et de détection. À elle entre autre de développer le détecteur d’anomalies magnétiques, le fameux MAD, essentiel au repérage des submersibles ennemis en plongée.
L’équipementier devra aussi concevoir les systèmes propres à la lutte contre les menaces de surface.
Cette étude de levée de risque doit durer un maximum de deux ans. Ça peut paraître très long mais c’est le temps nécessaire pour faire travailler en commun les différentes équipes d’Airbus Defence, de Thales, et d’autres partenaires qui viendraient à apparaître durant la période. Durant cette même période l’avionneur doit appliquer les demandes propres de la Marine Nationale à son futur avion. Car si l’A321 MPA sera un avion de patrouille maritime, donc de lutte contre les menaces sous-marines et les menaces de surface, il sera également un appareil de renseignement pour la Marine Nationale. Surtout ce sera un avion estampillé 21e siècle. Il devra notamment être apte à travailler aux côtés des principaux bâtiments de surface et des sous-marins français mais aussi d’avions comme le futur Albatros ou encore les Rafale M au standard F5.
Entre fin 2026 et début 2027 la DGA devra notifier à Airbus Defence la première commande officielle de l’A321 MPA. La France sera alors la cliente de lancement d’un avion dont on dit déjà que des pays européens comme l’Espagne, l’Italie, ou les Pays-Bas observent déjà les avancées. Et si nous étions à l’aube d’un succès industriel et commercial ?
Affaire (bien sûr) à suivre.
Illustration © Airbus Defence
En savoir plus sur avionslegendaires.net
Subscribe to get the latest posts sent to your email.