Cela existe un peu partout en France dès lors que l’on s’éloigne des centres-villes des grandes métropoles, le ramassage scolaire est le quotidien de centaines de milliers d’enfants en métropole et en outre-mer. En Guyane depuis deux mois certains écoliers, collégiens, et lycéens ont troqué leur véhicule habituel pour un hélicoptère Aérospatiale SA.330B Puma de l’Armée de l’Air et de l’Espace. La raison est climatique et météorologique puisque que ce DROM est actuellement victime d’une sécheresse sans précédent qui a obligé le préfet à réquisitionner des moyens militaires lourds. Les enfants et adolescents de trois localités le long de la frontière avec le Brésil sont concernés.
Pas sûr que les concepteurs du Puma aient pensé à une telle utilisation de leur appareil dans les années 1960. Au crépuscule de sa carrière le plus célèbre hélicoptère de transport d’assaut conçu en Europe a donc révélé une nouvelle facette de son incroyable polyvalence : accueillir et transporter jusqu’à leur école des élèves ultramarins. On est loin des missions habituelles de ce genre d’hélico en Guyane. Généralement il assure plutôt la surveillance du centre spatial de Kourou, la dépose de légionnaires en forêt amazonienne, ou encore les recherches et sauvetages en mer. Le ramassage scolaire c’est donc une grande nouveauté pour lui !
C’est début novembre dernier que le préfet de Guyane a pris un arrêté assurant la réquisition de l’Armée de l’Air et de l’Espace, et en l’objet de l’Escadron de Transport 68 Antilles Guyane. Fort d’une flotte mixte avions CN-235 et hélicoptères Fennec et Puma ce sont ces derniers qui ont été mis en œuvre. Ils le sont toujours. Leur mission est simple : se poser sur une dz prévue à l’avance, accueillir les enfants, redécoller, et les conduire jusqu’à leur établissement scolaire à Cayenne. Le souci c’est qu’aucun n’habite dans le chef-lieu de Guyane. Et certains vivent loin.
Les élèves dont les familles résident à Trois Sauts sont à 305 kilomètres* de Cayenne, et 196 kilomètres pour les habitants de Camopi. Ceux qui vivent à Saint-Georges de l’Oyapock ne sont eux «qu’à» 130 kilomètres. On comprend mieux qu’avec des routes défoncées et asséchés par le manque d’eau et les fortes chaleurs les autorités préfectorales n’aient pas eu d’autre choix que de faire appel aux SA.330B Puma de l’Armée de l’Air et de l’Espace. Bien entendu les enfants en question sont pensionnaires et ne font le trajet que deux fois dans le semaine : le lundi matin pour aller à Cayenne et le vendredi après-midi pour en revenir. Selon la communication officielle de l’Armée de l’Air et de l’Espace quarante-cinq écoliers, collégiens, et lycéens sont concernés par ce mécanisme.
Pas de doute que pour ces enfants et adolescents le Puma doit représenter un énorme kif sans parler d’un gain de temps phénoménal. En outremer le rôle des militaires est souvent bien loin de celui qui serait le leur en métropole. Ce ramassage scolaire par les airs en est une preuve supplémentaires. Pas de doute que ces vols doivent renforcer la cohésion entre les militaires et les populations civiles. Ça peut même faire naître des vocations auprès des jeunes filles et jeunes garçons de Guyane. Pourquoi ne pas leur donner envie plus tard de venir en métropole apprendre à piloter un hélicoptère militaire ?
Photos © Armée de l’Air et de l’Espace
*toutes les distances sont données en ligne droite.
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6 réponses
Du coup il va leur falloir une carte d hélicoptère scolaire
J’imagine les gamins quand ils seront plus grand en « crânant » devant les autres. 🙂
« Quand j’étais enfant, j’allais à l’école en hélicoptères !!! »
En tous cas, ils vont avoir des beaux souvenirs !
Ouah trop sympa cet article, totalement hors des sentiers battus. Un beau rayon de soleil en ce début d’année, sûr que cela peut faire naître des vocations de pilote à ces enfants, j’imagine leur kiff chaque lundi et vendredi!
Merci.
Perso dans mon village de Provence j avais un vieux car pourri bleu et blanc sans clim l été avec un léger nuage de poussière et de gasoil qui flottait à l intérieur. Au moins les petits loupiots sont au grand air et comme dit plus haut, ça doit en avoir pleins les mirettes. Puis un puma c est une bestiole d anthologie.
Super idée et excellente initiative, ce qui confirme que notre bon vieux Puma AS330B a encore des heures de vol à fournir. j’ai transmis ce texte à tous mes camarades qui comme moi ont « usés » leur combinaison de vol sur cet appareil, et sur les versions suivantes, ils vont adorer. Merci Arnaud.
Ho les infâmes garnements, ils m’ont volé mes pumas du 6eme RHC ! Mais heureusement pas mes gazelles !
J’étais bien triste le jours le jours où ils et elles sont partis.
Je n’en suis pas devenu un pilote pro pour autant, mais c’est peut être grâce à eux que j’ai passé mon BIA, allez savoir.
Bon après quand on est petit on ne voit pas grand chose dans la soute d’un puma !