L’US Air Force va déterrer le programme du Boeing X-48.

Ne le cherchez pas dans la partie encyclopédique de notre site le Boeing X-48 n’y est (pas encore) référencé. Près de dix-huit ans après son premier vol cet avion sans pilote se prépare à retrouver une seconde jeunesse sans pour autant quitter le plancher des vaches. En effet l’US Air Force entend reprendre les comptes-rendus de ses essais en vol dans le cadre du programme Z-5 initié par la start-up JetZero. Rappelons qu’il s’agit là de l’avenir du transport aérien militaire et du ravitaillement en vol aux États-Unis, ce n’est donc pas rien.

Si sur le papier le JetZero Z-5 est présenté comme un biréacteur les ingénieurs de l’US Air Force compte bien s’inspirer des enseignements à la fois du X-48B et du X-48C. La différence entre les deux direz vous en lisant ceci ? Le premier est un triréacteur et le second un biréacteur. En fait l’avion sans pilote Boeing X-48 est actuellement l’aéronef à fuselage intégré ayant volé le plus récemment de l’autre côté de l’Atlantique nord. Chez nous en Europe c’est Airbus qui porte un programme civil similaire sous la désignation de Maveric.

Pour mémoire donc les Boeing X-48B et X-48C ont volé entre juillet 2007 et avril 2013 sous double maîtrise d’œuvre du bureau d’étude ultrasecret des Phantom Works et de la NASA. Joueurs les ingénieurs américains avaient même dessiné un vitrage de cockpit sur les drones en questions. Sachant qu’il s’agissait là de machines à une échelle  légèrement inférieure à un dixième d’un avion théorique on pouvait se dire qu’ils avaient de la peinture à perdre. Pour autant pour les Phantom Works autant que pour la NASA les X-48B/C étaient des appareils très sérieux. Et c’est justement pour cela que l’US Air Force compte utiliser leur retour d’expérience pour faire avancer le programme Z-5.

On remarquera que le Pentagone s’est empressé de lancer le programme autour de la corrélation entre Boeing X-48B/C et JetZero Z-5 en ce tout début de janvier 2025. Un peu comme si les décideurs de l’US Department of Defense craignaient qu’après le 20 janvier prochain, date de l’investiture de Donald Trump, ils aient plus de difficultés à envisager de telles études ? Car si pour l’US Air Force le Z-5 est bien une priorité il n’est pas évident que l’ex futur président des États-Unis ait une vision à aussi long terme. Rappelons qu’à la fin de son précédent mandat les généraux américains ne lui disaient pas tout. Il parait qu’il en a conservé une certaine rancune vis-à-vis du Pentagone.

Remarquez le petit Beechcraft T-34C Turbo Mentor de la NASA qui accompagne ce Boeing X-48.

Au-delà de ces considérations politiciennes américano-américaines il est clair que l’US Air Force veut aller vite autour du programme Z-5. Le retour d’expérience des X-48B et X-48C doit permettre à JetZero de proposer une maquette volante télépilotée capable de voler d’ici 24 à 30 mois maximum. C’est la condition à remplir si la start-up américaine veut remporter le programme avant 2030.

Affaire (évidemment) à suivre.

Photos © US Air Force


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Arnaud
Passionné d'aviation tant civile que militaire depuis ma plus tendre enfance, j'essaye sans arrêt de me confronter à de nouveaux défis afin d'accroitre mes connaissances dans ce domaine. Grand amateur de coups de gueules, de bonnes bouffes, et de soirées entre amis.
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Commentaires

13 réponses

  1. Même si ce n’est pas souhaitable , un conflit armé se profile en mer de Chine. La maîtrise logistique, surtout du point de vue américain, est une fonction essentielle pour mener une guerre moderne. L’étendue de la région Pacifique étant immense, il sera intéressant de connaître la distance que pourra parcourir un tel engin de transport.
    Dans cet esprit , une version “hydravion » est-elle aussi envisagée par le Pentagone ?
    De même, vous parlez de ravitaillement en vol pour cet avion : est-ce à dire qu’il devra pouvoir être ravitailler en vol ou bien qu’il devra ravitailler d’autres avions de transport ? Où les deux ?

  2. Donc une plateforme viable , mise à jour avec les dernières technologies , comme Neuron finalement , 2025 va être très intérréssante

    1. Bonjour Remy. Je ne veux pas retourner le couteau dans la plaie (et je comprendrais parfaitement qu’Arnaud censure ce commentaire qui pourrait engendrer une polémique stérile !) mais la réalité du nEUron est très différente de la publicité qu’on lui fait. Savez vous que le nEUron n’a plus volé depuis plus de 2 ans et qu’il « croupit » dans un hangar ? Heureusement, il y a un mois, la décision a été prise de le remettre en état (quand il y aura un financement ?) pour tester les technologies actuellement disponibles. Si tout ce passe comme espéré, alors Dassault pourra (à condition d’avoir un financement de la France) avancer sérieusement dans la conception du futur nEUron qui devra être beaucoup plus volumineux, plus rapide, plus furtif encore, capable de décoller/atterrir sur le PANG et moins énergivore. Il y a du pain sur la planche. Dassault arrivera trop tard. Le marché sera saturé. Hélas.

      1. Salut Arnaud et les Passionnés,
        « Dassault arrivera trop tard. Le marché sera saturé. Hélas. » …Par qui, par quoi ?
        J’ai maintes et maintes fois entendu ce type de discours de notre part…certains français, et à l’étranger pour un avion, qui je crois se nomme…Rafale ! Excuses-moi Massimiliano, le Rafale, c’est aussi ma gentille « Fixette », mais je peux argumenter comme pour le F35 si besoin…
        Et si je constate les faits actuellement en terme de commandes et de ventes de Rafale, je ne m’hasarderai pas à ce genre de prédictions aéronautiques, basées sur des données…mais quelles données au fait ?
        L’avenir de l’Equipier du Rafale F5, qui par ailleurs devrait aussi se transformer en Supernounou pour les F5 M, ne va pas démarrer avec la remise en service du nEUROn évidemment, il a déjà démarré, c’est une veille continue de la part de Dassault…! Ce démonstrateur, plateforme d’essais évidente avec ses 170 vols, va leur permettre de réduire les délais d’études, afin d’être prêt pour 2033, date prévue de l’arrivée de cet Equipier de luxe. A ce titre le programme nEUROn a tenu toutes ses promesses en termes de performances, de budget et de délai. Gageons, et je leur fais vraiment confiance au regard de leurs résultats passés et actuels, que Dassault sera au rendez-vous, comme le marché qui n’existe pas encore, puisqu’il n’y a pas d’offres….! D’ailleurs, le couple F5 et Equipier Dassault donne déjà des sueurs froides à certains voisins, se rendant compte qu’ils risquent de perdre définitivement la main dans cette compétition technologique, s’ils n’assouplissent pas leur exigences dans certains programmes en cours…! Quant à savoir si l’état français suivra, il l’a déjà fait en notifiant les commandes de développement du F5 et de l’Equipier aux industriels Dassault Aviation, Thales et Safran pour leur partie respective. Les commandes de F5, et donc d’Equipier suivront en fin de décennie, pour la simple et bonne raison que le parc de Rafale doit être renouvelé pour des raisons de sécurité et d’indépendance nationale, puissance nucléaire oblige, et du maintien concomitant de l’exigence des missions  » entrer en premier ». Au regard du parc actuel et futur de Rafale, l’état français a évidemment tout intérêt à développer l’Equipier du F5, pour des raisons militaires, économiques, financières, politiques, et diplomatiques évidentes….D’ailleurs, des pays stratégiques dans le cadre de la politique indo-pacifique française, regarde cette évolution avec un intérêt certain….!
        Donc pour conclure, l’Equipier du F5 a autant d’avenir que son Chaperon de Rafale, et rien pour l’instant ne s’y oppose….; je te donne rendez-vous volontiers au début de la prochaine décennie pour faire le point…
        Aéronautiquement,

        1. +1
          Les données des vols du nEUROn dans le contrat initial et celles des vols supplémentaires dédiés exclusivement à la France ont servi et vont servir à la conception de l’UCAV qui accompagnera le Rafale F5

  3. Encore une fois, une information très intéressante et je constate que comme souvent Arnaud est le premier (il sera peut être le seul d’ailleurs) à la répercuter auprès de ses lecteurs. Quel avenir pour le ravitaillement (et le transport) aérien (et naval) militaire ? Il y a quelques mois, lors d’une banale conversation avec un ingénieur d’Airbus à propos de l’A350, je lui demandais si Airbus envisageait un A350MRTT. Non, me dit il ! Vraisemblablement un futur A330MRTT NEO, mais pas plus. La dronification, l’IA et la furtivité vont tout changer et encore plus pour les militaires. Déjà aujourd’hui, la livraison de colis chez les particuliers devient réalité. Que de bouleversements en si peu de temps. Je repense à la fable du lièvre et de la tortue… L’avenir appartient à ceux qui se lèvent tôt.

    1. En fait Etienne non je ne suis pas le premier à en parler, je le suis seulement en français. L’information existe par ailleurs en langue anglaise, auprès des médias officiels de l’US Department of Defense.

  4. J’aime bien votre blog mais je trouve que vous parlez trop des Américains et des Européens dans vos posts et pas assez des Français. Etes vous Français ou immigré ? Arnaud c’est un pseudo votre vrai prénom c’est quoi ?

    1. Oh le procès d’intention de dingo !!! Tu crois que son vrai prénom c’est quoi ? Mouloud ? Diakité ? Simon ? Han ? Ca ne ferait pas assez français pour toi ? Et même si Arnaud était un immigré ça te déplairait ? Encore un petit facho pêtri de mauvaises intentions. Laisse moi deviner, tu feras fermer Avions Légendaires en 2027 ?

    1. Vous avez raison de le souligner ! Airbus est à la pointe de la recherche. À la mi 2024, Airbus s’est d’ailleurs associé avec la société irlandaise Avolon pour poursuivre le développement de concept d’avions à hydrogène, en concertation avec une dizaine de compagnies aériennes. Plusieurs architectures (anciennes et nouvelles) d’avions sont à l’étude et Airbus prévoit une commercialisation (pas un prototype !) en 2035.

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