L’épave d’un Bristol Beaufort localisée au large de l’Australie.

C’est un des modèles de bombardiers moyens les plus célèbres de la Seconde Guerre mondiale. Cette semaine la Royal Australian Air Force a révélé que l’épave d’un bimoteur Bristol Beaufort avait été localisée en mer de Timor. Il n’est pour l’instant pas question de la renflouer, d’autant que les restes des quatre membres d’équipage de l’avion s’y trouvent sans doute encore. Les autorités australiennes sont assurées de l’identité de l’appareil.

La découverte de l’épave de ce bombardier de la Seconde Guerre mondiale rejoint ainsi l’Amérique, les antihistaminiques, le champagne*, le napalm, la pénicilline, ou encore le post-it®. Vous vous demandez pourquoi ? Le principe tient en un mot : la sérendipité. Pour celles et ceux qui l’ignoreraient c’est sous ce terme qu’on désigne tout ce qui a été découvert par le fruit du hasard alors même que leur inventeur cherchait tout à fait autre chose. Car lorsqu’en ce début d’année 2025 le Bristol Beaufort codé A9-497 a été localisé au large de la ville de Darwin les autorités australiennes ne le recherchaient nullement et se contentaient de cartographier les fonds marins et de réaliser des relevés hydrographiques et géophysiques.

L’imagerie sonar est tellement nette que l’on peut distinguer l’intégralité des contours de l’avion. Selon toutes vraisemblance son équipage a tenté d’amerrir puis l’avion a coulé. Le fuselage, la voilure, et les moteurs semblent quasi intacts. Seul l’empennage et sans doute l’armement ont disparu.

La Royal Australian Air Force l’a identifié comme le Beaufort codé A9-497 appartenant à l’époque de sa disparition au n°1 Squadron. Celui-ci avait été équipé de ce type de bombardier d’origine britannique en décembre 1943. Ses Beaufort participaient alors activement à la guerre du Pacifique depuis le territoire australien, contre les navires de guerre japonais. En mai 1945 il abandonna ses Bristol Beaufort au profit de bombardiers rapides De Havilland Mosquito. L’intégralité des Beaufort australiens fut assemblée localement par le DAP, le Department of Aircraft Production. Après-guerre ce constructeur prit la raison sociale sous laquelle il est bien plus connu des aérophiles : GAF, pour Government Aircraft Factories.

Imagerie sonar de l’épave du Bristol A9-497.

Officiellement le Beaufort A9-497 a été perdu corps et âme le 26 novembre 1944 au retour d’une mission. Le 14 décembre suivant les recherches étaient abandonnées et son équipage reconnu mort en opérations. Afin de conserver la sanctuarisation de l’épave les autorités australiennes se refusent à indiquer sa position exacte, se contentant de rappeler qu’elle ne présente aucun danger pour la navigation maritime. Une décision qui se respecte totalement.

Photos © RAAF

*L’abus d’alcool est dangereux pour la santé, à consommer avec modération.


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Arnaud
Passionné d'aviation tant civile que militaire depuis ma plus tendre enfance, j'essaye sans arrêt de me confronter à de nouveaux défis afin d'accroitre mes connaissances dans ce domaine. Grand amateur de coups de gueules, de bonnes bouffes, et de soirées entre amis.
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Commentaires

4 réponses

  1. J’ai un peu honte je n’avais jamais entendu parler du Beaufort. Je connais le Beaufighter mais pas celui ci. L’article est intéressant car on ne lit ça nul part ailleurs. Merci Arnaud.

    1. Il n’y a aucune honte à ne pas savoir et à l’avouer ! C’est même une forme d’intelligence. Moi, c’est la sérendipité que je ne connaissais pas. Par contre le Beaufort, je connaissais. Un de mes fromages préférés… Bon, je sors.

    2. En fait Rebecca sur bien des points le Beaufort fut le précurseur du Beaufighter. Il eut cependant une carrière moins riche et moins médiatisée que ce dernier.

  2. Et c’est une décision qui est confortée par le vol d’épaves. Des navires.de la.seconde GM ont ainsi complètement disparu en quelques années après leur découverte.
    La communauté du blog qui a signalé la.disparition s’en est ému, à la notable exception d’instruits qui ont expliqué que si on pille bien les galions, on doit faire pareil pour les navires modernes, dont les parties mobiles (les hélices) valent cher…
    On en était mà quand nouveau coup de tonnerre : entre deux inspections routines, plus moyens de trouver l’épave. 20.000 tonnes de pétal, ça.laisse quand même un pet au sonar! Alors pourquoi s’emparer d’acier corrodé à l’os au mépris de la valeur symbolique du lieu?
    La réponse fut sidérante, grâce à un contributeur anonyme mais bienvenu: la radio activité.
    Depuis 1945, l’homme a fait tellement de test à l’air libre que l’ensemble des aciers du globe, recyclé ou à extraire, est pollué.
    Ce qui fausse les instruments les plus précis indispensable en médecine et radio détection. Donc on ne parle d’acier commun mais au contraire d’une denrée rare pour toute nation technologiquement capable.

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