Bonjour les Passionnés,
Enfin, il arrive ce sacré article sur le meeting aérien de Morlaix ! Il s’est vraiment fait attendre, mais j’espère que cela vous plaira et rappellera de bons souvenirs à ceux qui y ont participé.
Ce reportage aura une signification particulière, je le dédie à mon papa, disparu le 25 décembre…Désormais, je regarderai les avions dans le ciel différemment mais toujours avec autant de passion et d’amour…!
Attention !!! Cet article est long, très long, trop long diront certains, mais c’est devenu ma marque de fabrique; d’ailleurs ce n’est pas, ce n’est plus un article mais un reportage, donc lisez le ainsi et préparez vous un, voir deux bons cafés pour rester éveillé, moi je vous sers la « tartine » ou plutôt la « bûche de Noël » …! Coincés du Bulbe, Trolls, cap au 180…!!!
Les 14 et 15 Septembre 2024 s’est déroulé le 5ème Meeting Aérien de Bretagne ou « Breizh AirShow » sur l’aéroport finistérien de Morlaix-Ploujean, grâce à l’association Armor Aéro Passion et ses 350 bénévoles. Comme d’habitude en Bretagne, la météo était ensoleillée et les températures agréables ! Rires…..Non, c’est la vérité, mais bon, une semaine avant, j’implorais « Taranis » dieu breton du ciel, car les prévisions étaient catastrophiques ! Preuve est faite qu’il m’a entendu !
Le weekend a donc démarré sur les chapeaux de roues dès vendredi soir par une sympathique Fête des Voisins, puis un lever au clairon samedi matin à 6 heures 45 ! Départ prévu vers Morlaix à 7 heures 30, finalement ce sera… 8 heures 30 ! Arrivé à 10 heures 10, je m’installe tranquillement sur le parking dédié aux spotters, les photographes amateurs passionnés d’aviation. En l’honneur de Marcel, notre rédacteur québécois, j’appellerai dorénavant les « spotters » des « Aéropisteurs » (article Marcel 27.11.2024). Il fait beau, le weekend s’annonce sous les meilleurs auspices. C’est le deuxième Meeting Aérien de Bretagne ou Breizh Airshow consécutif auquel je participe; j’ai donc déjà quelques repères pour m’orienter sur l’aéroport et divaguer entre les stands à l’intérieur des hangars ou sur les aires de stationnement. Je suis heureux d’être là, je me sens bien sur cet aérodrome breton à taille humaine, ça sent bon la fête champêtre aérienne….
C’est ma première photo du weekend, et ce sera…. une belle moto de sport, une Yam R1 ! ça tombe bien, j’adore les courses de motos, ça bastonne tout le temps contrairement aux ennuyeuses F1. En voilà une autre qui sait faire le spectacle, c’est la deux-pattes toute rose portant les couleurs de l’association bretonne « La Vie en Rose« . Cette association prône la santé par le sport et sensibilise les ados aux bienfaits de l’activité physique grâce à l’action » La Bonne Echappée by la Vie en rose« . Les stands habituels s’enchainent sur le site, livres, maquettes, aéromodélisme, vêtements, lycée aéronautique, simulateur aviation de la Royale, BAN de Landivisiau, Armée de Terre, AAE,PAF, Gendarmerie, etc….Et enfin, la première photo d’avion, c’est un Nord Aviation N262 A Frégate, quelque peu défraichi, appartenant à l’antenne aéronautique du lycée Tristan Corbière, basée sur l’aéroport même. Manifestement ce Frégate n’est plus en état de vol le pauvre ! Le lycée dispose de sept avions et hélicos dont un exceptionnel Mirage F1CT (article Arnaud 03.09.2017), et un Bombardier CRJ-100ER datant de 1996, ayant appartenu à feu la compagnie Brit Air basée à Morlaix. Ils ont été tout deux acquis en 2017 pour développer auprès des élèves un apprentissage réaliste des techniques de l’aéronautique, tout comme avec la SA 316B Alouette III, soixantenaire de l’Aéronavale réceptionnée en octobre 2022.
Je remonte tranquillement le long des hangars où sont disposés avions et stands, parallèlement à la piste principale. Cette piste version « bétonnée » a été construite à l’origine par les allemands au début de la seconde guerre mondiale pour les besoins de la Luftwaffe. A l’époque, elle mesurait 1200 m de long pour 60 m de large. Revêtue depuis d’un béton bitumeux, elle mesure dorénavant 1617 m de long pour 36 m de large, avec une orientation Sud-Ouest/Nord-Est. Deux autres pistes herbeuses à l’Est de l’aéroport, plus courtes et destinées à l’aviation légère et aux Ulm sont aussi présentes et serviront judicieusement aux parkings voiture, bien remplis ce weekend. Après notre Frégate défraichi, stationne fièrement notre célèbre SA316B Alouette III visuellement en meilleur état, puis c’est un duo d’avions de l’Aéronavale pour le moins symbolique. En effet réunir un Cap 10s de la 50S basée à Lanvéoc Poulmic et un Rafale M, le N°7 de la 11F de Landivisiau entouré des ses armes et munitions (canon Defa 30 M791, Scalp, A2SM), c’est résumer en une photo le début de carrière d’un futur pilote de l’Aéronavale et son apogée sur avion d’arme par excellence…!
En passant au stand de notre célèbre journal régional « Le Télégramme », partenaire du meeting, je récupère deux programmes du weekend Breizh Airshow 2024, que je conserverai soigneusement, comme les précédents de 2022, collectionneur oblige. Puis je m’attarde sur les appareils d’aéromodélisme qui vont nous gratifier d’impressionnantes démonstrations, comme celles des Rafale version « Tiger Meet 2017 », Lockheed F104 Startfighter, et autre Mirage III, équipés de turbines gavées au kérosène comme leur « Modèle » grandeur nature. Ça fait du bruit, ça siffle, et ça vire sec ! On dirait des vrais….bluffant !
Je poursuis ma remontée vers l’espace dédié aux aéropisteurs situé au Nord-Est de l’aéroport, côté parking spectateurs, afin d’y récupérer mon badge. Ce dernier me permettra d’assister aux démonstrations privées prévues au coucher du soleil, le « Sunset », et d’accéder au parking avions en fin de journée. Je traverse alors le taxyway, voie de circulation des avions, reliant la piste au parking avions, sous la vigilance des bénévoles de pistes et des pompiers dans leurs deux beaux camions d’intervention à mousse. J’en profite pour photographier quelques avions rutilants sur le parking ensoleillé, en attente des démonstrations; ces dernières ont démarré vers 12 heures 30, après une ouverture tricolore remarquée de quatre parachutistes de l’Ecole des Troupes Aéroportées (ETAP de Pau) et de la 11ème Brigade Parachutiste, largués par un Dornier Do 27A-4. Puis c’est le SOF (Show Of Force) décoiffant et brutal du Rafale Marine N°17 de la BAN de Landivisiau. La PC engagée, le bimoteur crache ses décibels dans la lueur orangée des tuyères de ses deux M88…Mince, j’ai bien emmené mon casque antibruit pour tondeuse à gazon, mais je l’ai encore laissé dans la Pigeot ! Trop tard, nous sommes en pleine démo, je ne veux pas manquer un battement d’ailes du programme, donc je mettrai mes doigts dans les oreilles, et je déclencherai la photo avec.. « les pieds »…! Pas évident quand même !
Les avions continuent à défiler dans les cieux morlaisiens pour le plus grand plaisir des spectateurs déjà nombreux ce samedi (10 000 personnes), malgré l’absence de la PAF retenue à la Parade des médaillés des JO à Paris cette après-midi . Et voici le slovène Pipistrel Velis Electro, l’antithèse du Rafale; d’un « Show Of Force » assourdissant, nous passons à « The Sound of Silence » des gentils Simon and Garfounkel..! Avec son moteur électrique Pipistrel E-811 offrant une autonomie de cinquante minutes plus dix minutes de réserve, ce n’est évidemment pas la même musique, ni la même passion, mais inévitablement l’avenir avec un Grand « E » de l’aéronautique. Par contre ces deux là sont plutôt le symbole d’un passé glorieux, ce sont les Stampe SV4a, biplan d’entrainement de voltige aérienne, équipé du Renault 4-PO5 de 140 ch et sa réplique à l’échelle 1 en catégorie « Ulm », le Stampe SV4 RS, des valeurs sures dans un meeting.
Cet écureuil que voici, est bien connu de notre passionné québécois « Marcel », c’est le De Havilland DHC1 Chipmunk, affectueusement surnommé « Chippie ». Il appartient à l’association organisatrice du meeting, et c’est le premier avion entièrement conçu par la filiale canadienne du constructeur britannique, finalement nationalisée pendant la seconde guerre mondiale. Avion d’école militaire de pilotage dans plus d’une quinzaine de pays, dont la Royal Air Force et l’Aviation Royale Canadienne, le prototype s’envola pour la première fois le 22 mai 1946; Cet Ecureuil canadien entièrement métallique était et est toujours apprécié pour la souplesse et l’homogénéité de ses commandes, d’où sa présence dans de nombreuses écoles de pilotage. Cet exemplaire a été construit en 1953 à Hatfield en Angleterre, il a donc 71 ans, et pas une ride, la Chippie….!
Lui succède alors la Patrouille Feodolair créée en Août 2019 à Rennes, et composée de deux biplans Hatz CB-1, l’un bordeaux et l’autre jaune, dotés chacun d’une belle dérive à damier. La longue écharpe blanche qui flotte derrière le pilote du biplan bordeaux nous rappelle évidemment Saint-Exupéry et l’Aéropostale….! Le Hatz CB-1 est un biplan léger américain des années 1960 conçu par John Hatz pour la construction amateur. C’est un biplace à double commande en tandem à train classique équipé d’un Lycoming O-235 à quatre cylindres à plat refroidi par air de 115 ch.
Retour sur le plancher des vaches avec cette bonne vieille Dyane 6 Citroën « Tiger Meet » de la 11F, une habituée du meeting breton et des défilés de mode….! J’y croise aussi le regard débonnaire d’une belle Hirondelle, la Simca ARONDE, restaurée et bichonnée par des passionnés, tout comme cette Ford VEDETTE fabriquée en France et dotée d’un p’tit V8 2.2 ronronnant à merveille, » Ça c’est vrrrai ça » ! Merci aux propriétaires pour leur disponibilité et leur passion…Idem pour les figurants et restaurateurs, souvent les mêmes, des véhicules militaires exposés pour célébrer l’anniversaire de la Libération de la Bretagne en 1944.
Chemin faisant, ou plutôt « piste faisante », je me rapproche de la remorque bâchée en retrait des barrières de pistes, destinée à abriter les aéropisteurs en cas d’intempérie. Ils sont là une dizaine de tout âge, revêtus de leur chasuble fluo « spotter », à l’affut du beau cliché. Une autre partie divague comme moi sur le terrain, et en rebord de piste au plus près de l’action. Finalement, je récupèrerai en fin d’après-midi mon badge avec T.bird, le responsable meeting des aéropisteurs, badge qui me servira ce soir pour quelques beaux clichés et souvenirs au soleil couchant.
Les démos d’avions se succèdent avec le placide DR400 de l’aéroclub de Morlaix, qui défilera en patrouille le lendemain avec les deux autres exemplaires de la flotte; puis arrive une Patrouille Armor Aéro Passion composée de deux des sept avions du parc de l’association organisatrice, soit le Mudry CAP10, un dérivé du Super Emeraude CP320, qui justement l’accompagne. Ces trois avions sont des figures de l’aéronautique légère française, au sein des aéroclubs et écoles de pilotage, dont la qualité de formation est reconnue au delà de nos frontières.
Les « propriétaires constructeurs » de leur avion ont droit aussi au chapitre et à la « piste aux étoiles »; ainsi la patrouille bretonne Pirates X-Ray créée en 2022, composée de deux Van’s Aircraft RV-7 et RV-8, appareils sportifs livrés en kit, et assemblés par leurs propriétaires, s’est livrée à une démonstration de voltige avec « panache »….et « fumée » ! Pour info, Xavier Wittersheim, propriétaire et pilote du RV-7 (biplace côte à côte), l’a construit en quatre ans et demi et son compère Xavier Picard sur RV-8 (biplace en tandem) en…..10 ans ! Vous reconnaitrez facilement les avions de propriétaires constructeurs grâce à leur immatriculation française qui débute par F pour France et P pour construction amateur (F-Pxx), soit Fox Papa en alphabet aéronautique. Pour info, il existe aussi une autre patrouille de voltige, britannique celle-là, composée de six Van’s RV-8, la Team Raven que j’ai découvert à La Ferté-Alais en 2024.
La patrouille suivante aurait dû être la bien nommée » Carnet de vol », une « voltigeuse » très expérimentée créée en 2011 par Bertrand Boillot, ex-leader solo de la Patrouille de France, et Eric Vazeille, ex-Champion du Monde de voltige aérienne toutes catégories ; cette patrouille est composée d’un biplan biplace de voltige Pitts S2B d’environ 260 ch et 560 kg piloté par B.Boillot et d’un prototype monoplan biplace, unique, tout carbone CAP-222 de 200 ch et 530 kg piloté par E.Vazeille. Pour le coup, seul le Pitts S2B a décollé, le CAP-222 étant remplacé par un Aveko Aircraft VL-3 de parade; ils sont accompagnés par nos deux championnes du monde de voltige Catherine Maunoury et Aude Lemordant, respectivement sur biplace Extra 300 LP de 300 ch et sur Mx-s tout carbone de 360 ch pour 560 kg, monoplace fabriqué en Australie. Ces quatre voltigeurs, enfin surtout trois, les Pitts, Extra, et Mx-s, vont nous offrir un ballet aérien de haute volée, et notamment une poursuite époustouflante en looping qui compensera partiellement l’absence de la PAF ce samedi.
Second intermède « Aéromodélisme » toujours aussi impressionnant et réaliste, puis premier ballet aérien de notre fluette mais agile SE 3130 Alouette II N° 163 de l’Aéronavale âgée de …66 ans ! La spécificité de l’Alouette II « Marine » est son atterrisseur quadricycle à roues « Messier » facilitant les appontages et les manœuvres à bord des bateaux porte-hélicoptères et porte-avions. Grâce à son treuil, sa mission était de transborder du personnel d’un bateau à un autre, d’assurer le sauvetage en mer et la fonction « Pédro » sur les porte-avions français, en récupérant les pilotes à la mer. Second hélicoptère du plateau Breizh Airshow, le NH90 Caïman Marine, soit la version NFH « NATO Frigate Helicopter », est un biturbine moderne de la classe 11 tonnes (charge maxi) avec un système d’armes intégré et des commandes de vol électriques, destiné à la lutte anti-sous-marine et au transport tactique. La démonstration de notre NH90 consiste en une descente en corde lisse des fusiliers du Gsim (groupement spécial d’intervention maritime).
L’Aéronavale poursuit son Airshow avec l’arrivée de deux figures, actuelle et passée, de la détection embarquée. Le Northrop-Grumman E-2C Hawkeye de la Marine Nationale et son prédécesseur le Bréguet Br 1050 Alizé, ici le N°59 de l’association Alizé Marine, volent de conserve pour notre plus grand plaisir. Nous qualifions cet Alizé de « prédécesseur » car bien qu’initialement dédié à la lutte ASM (anti sous-marine), l’Alizé dériva vers la lutte ASF (anti surface), puis le guet aérien avec l’installation d’un détecteur de radars ARAR-12A (ESM) sur la version ALM (ALizé Modernisé). Les Hawkeye de l’Aéronavale, au nombre de trois exemplaires, sont reconnaissables entre tous avec leur radôme de sept mètres auréolé d’une superbe ancre quadri-grisée de la Marine Nationale, leur empennage à quadruple dérive, et leurs deux puissants moteurs Allison (RR) de 5171 ch. Ces deux gros turbopropulseurs « bruyants » sont couplés chacun à une superbe hélice octopale noire NP2000 Collins Aerospace équipée des pâles et moyeux français Ratier Figeac fabriqués dans…. le Lot. Et oui, la France est une nation A-E-R-O-N-A-U-T-I-Q-U-E…par tradition et excellence ! Cet Hawkeye se fait rare, et même très très rare dans les meetings, de par la spécificité de ses missions dites « aéromaritimes » sur le PAN, et le nombre d’appareils en service, limité à trois par contraintes budgétaires. C’est donc avec un plaisir non feint que je savourerai le lendemain à cent mètres de distance, un superbe « Passage à l’Anglaise », spécialement pour les aéropisteurs ! Bon, j’exagère légèrement, mais les pilotes savent où nous sommes placés et nous le rendent bien. Merci Mesdames et Messieurs les Pilotes !
Le trio d’appareils suivant est bien connu des passionnés d’aviation car présent régulièrement dans les meetings; ainsi ce superbe Dassault MD 311 Flamant de L’Amicale des Avions Anciens d’Albert, déjà croisé à La Ferté-Alais cette année, avec son bel empennage bi-dérive et cette « Place du Roi » (cf photos article La Ferté). Il est accompagné d’un rustique mais flashy Yak 52, tout de jaune peint, agrémenté de quelques notes de rouge dont une petite étoile sur la dérive, rappelant ses origines et celle de son concepteur russe, Yakovlev. Avion d’entrainement biplace destiné à former les pilotes de chasse de l’armée de l’air soviétique des années 80, cet exemplaire datant de 1988, appartient à l’association Breizh Ailes 56, installée sur la BAN de Lann-Bihoué. Facile à piloter, robuste et acrobate averti, descendant de l’avion de voltige monoplace Yak 50, il se distingue par un train tricycle rétractable, mais non encastrable, faisant office d’amortisseur en cas de descente inopinée vers le plancher des vaches..! Notez qu’actuellement au moins deux Yak 52 sont utilisés par la Patrouille Civile Aérienne Ukrainienne, une organisation civile composée de pilotes privés, pour chasser les drones de reconnaissance russes, grâce au tireur en place arrière armé d’un fusil ou mitraillette. Le troisième appareil est le célèbre North American T-6 Texan, avion d’entraînement des pilotes de chasse alliés pendant et après la Seconde Guerre Mondiale. Superbement conservé dans sa livrée de l’US Navy, ce SNJ-5 (appellation du AT-6D dans la Marine US) basé sur l’aérodrome de Blois-le-Breuil, appartient depuis 2007 aux pilotes Frédéric Olivier et Pascal Villedieu. Cet avion, le N° série 90.747. , a participé dans les années 50 à la formation des pilotes de l’US Navy et de l’Aéronavale française, et oui déjà !
La Fête de l’Aviation à Morlaix se poursuit dans une « ambiance bon enfant », comme je les aime, profitant d’un soleil éclatant comme il n’en existe qu’en Bretagne…..! C’est un Boeing PT-17 Kaydet, plus connu sous l’appellation Stearman Model 75, qui nous fait cette fois-ci une pige haute en couleur grâce à sa superbe livrée jaune et bleue; cet exemplaire très présent dans les meetings, appartient à Jérome Joulain, pilote de ligne, pour l’avoir acquis progressivement depuis 2007, parts après parts. Sorti des chaînes de Boeing le 16 mai 1941, il est admis au service le 29 mai 1941. Il servira toute la guerre à Carlstrom Field Florida, près d’Arcadia en Floride. Cette école formait essentiellement des pilotes anglais, et quelques français aussi. Rendu à la vie civile le 9 Mars 1946, après trois accidents pendant la guerre, il se transforme en « Epandeur de champs » aux USA…. jusqu’en 1977. Jean Salis, défunt et grand ordonnateur de La Mecque du Warbirds à La Ferté-Alais, l’échange en 1977 contre une Delahaye 135, et débute sa restauration qui finira en 1982. C’est le premier Stearman importé en France et Jean Salis le revendra en 1986; Pour les cinéphiles, c’est un Stearman qui poursuit Cary Grant en 1959 dans « La Mort aux trousses » d’Alfred Hitchcock et qui est piloté par Ben Affleck dans « Pearl Harbor » en 2001….!
Et revoilà notre « bi-bi » local, biplan biplace Stampe Sv4a jaune et bleu F-BMMA, auquel lui succède ce superbe et rutilant Morane Saulnier MS.733 appartenant à l’association Morane Marine basée à Nîmes sur l’Aérodrome de Courbessac. Le 16 avril 1951, le MS.733 effectue son premier vol. L’Armée de l’Air et la Marine Nationale passeront commande respectivement de 155 et 40 machines qui serviront à l’instruction militaire jusqu’en 1963. Cet avion école triplace français, très agréable à piloter bien que sous-motorisé, se caractérise entre autre par un train rentrant à plat dans l’aile, des réservoirs de carburant sous le poste de pilotage, des skis de protection sous ce dernier en cas d’atterrissage sur le ventre, et une verrière coulissante en deux parties.
Ce Socata TBM 700A N° 139 /F-M ABS « Sarajevo » appartenant à l’Alat, l’Aviation Légère de l’Armée de Terre, est basé à l’aéroport de Rennes Saint Jacques-de-la-Lande. Il transporte officiers supérieurs ou hautes autorités du ministère des Armées, en France et en Europe à la vitesse de 520 km/h à 8000 m dans une cabine pressurisée, grâce à une Turbine libre à flux inversé Pratt & Whitney PT 6 A-64 de 700 ch. Elégant et racé dans sa livrée blanche, il sait aussi se faire violence dans d’impressionnants posés d’assaut à forte incidence, dont il va nous faire une spectaculaire démonstration le dimanche.
Le posé d’assaut est aussi la spécialité de notre Adac américain, le célèbre North American Ov-10 Bronco appartenant au Musée Européen de l’Aviation de Chasse de Montélimar. Ce dernier est un habitué des meetings, je vous l’ai déjà présenté à La Ferté-Alais cette année. Il s’agit à l’origine d’un Ov-10B allemand datant de 1970 destiné à remorquer des cibles acoustiques, et transformé il y quelques années par l’association en Ov-10A (avion de reconnaissance armée) aux couleurs des Marines. Pour l’anecdote, ces Ov-10B(Z) teutons s’étaient vus greffer un réacteur supplémentaire sur le dos, le GE J85 de 1 340 kg de poussée. Ces derniers seront finalement rapidement démontés en raison de difficultés de pilotage….En quittant l’aéroport dimanche soir, j’ai discuté rapidement avec les pilotes du Bronco, Alain Bes et Jean-Luc Beyrie, alias Chuck, attablés au « Bar de l’Escadrille »; ce sont d’anciens militaires, passionnés, et toujours très abordables.
J’ai des fourmis dans les jambes, dans les mains et dans….la tête ! Je ne me suis pas attardé ce premier jour dans l’espace aéropisteurs, c’eût été dommage avec ce beau soleil; j’ai donc parcouru quelques kilomètres ce weekend et ce, sans prendre le temps de déjeuner, tout accaparé par ces « sacrés » avions et hélicos. Conseil si vous êtes un passionné d’aviation et souhaitez griller des calories, rendez vous en solitaire à un meeting aérien le temps d’un weekend, c’est très efficace, et en plus vous repartirez avec un teint hâlé ! Ma bougeotte et ma curiosité « légendaire » comme celle de nos célèbres « Avions », m’amènent donc aux abords du parking avions pour saisir le ou plutôt les clichés marquants du weekend. Je me concentre donc pour cadrer au bon endroit le détail qui flashera avec la bonne lumière. Je vous rassure, je ne suis pas un « pro », mais le geste se fait plus naturel l’expérience aidant, et grâce aux conseils avisés d’aéropisteurs comme Carlos de Tours, rencontré ce weekend sur l’espace dédié. Et ici, sur ce parking chauffé au kérosène, c’est notre célèbre Fouga Magister national qui tient la piste avec sa superbe robe métallique rutilante, sous les rayons d’un soleil éclatant. C’est aussi ce superbe Integral-S, intégralement rouge, de la jeune société avant-gardiste toulousaine Aura Aero qui s’expose sur la piste en herbe au milieu des spectateurs. Ce nouvel avion d’école de pilotage est un biplace côte à côte, monomoteur thermique, de construction bois-carbone. Il fait partie de la nouvelle famille des Integral, en phase de commercialisation ou de certification, comprenant aussi le « R » (biplace de formation à la voltige) et le « E » (biplace intégralement électrique). Mais le plus emblématique des avions de la société est encore à venir, c’est l’ERA (Electric Régional Aicraft ou Avion Régional Electrique), avion octomoteur de 19 places à propulsion hybride-électrique, dont le premier vol est prévu en 2026, pour une mise en service en 2028. J’espère le découvrir ici et vous le présenter pour la 6ème ou 7ème édition du Meeting Aérien Breton….
Les démonstrations en vol se poursuivent, et après le « Retraité » mais très agile Bronco, c’est un autre bimoteur, un « Quadra actif « qui surgit au dessus de la piste de Morlaix-Ploujean. Le Dassault Aviation Atlantique 2 élevé au dernier standard 6, dont dix huit exemplaires seront conservés jusqu’au milieu de la prochaine décennie, voir au delà, entre en scène pour sa démo aérienne. Tout y passe, passage lent, très lent, rapide, virage serré, soute ouverte, train sorti…. hormis les atterrissage et décollage, puisque l’Atlantique ne fait que traverser le ciel morlaisien comme le Hawkeye. Dommage, car j’aurais bien aimé les photographier de près ces deux-là, trop près peut-être pour certains…! Ce sont en effet des modèles d’inspiration photographique avec tous leurs appendices et spécificités, parfois confidentiels. L’ATL2 sait tout faire et bien; il surveille, il écoute, il renseigne, il cible, il chasse, il parade aussi, sur mer comme dans le désert, c’est le couteau « Lorientais » de la Patmar. J’ai une affection particulière pour cet avion que je côtoie quotidiennement; je le devine rien qu’au bruit moteur, à basse comme à moyenne altitude; ça siffle, ça ronronne avec ses deux gros turbopropulseurs Rolls-Royce Tyne R Ty.20 Mk 21 de 4 549 kW (6 185 ch). A titre d’info, la Direction de la Maintenance Aéronautique (DMAé) a notifié en 2022 à Safran Aircraft Engines, le MCO des moteurs de l’ATL2 (maintien en condition opérationnelle) pour une durée de 18 ans, soit 2040 …! Son successeur, qui n’est pas encore « officiellement » désigné, sera par contre un bimoteur à réaction, dérivé d’un appareil civil, contrairement à l’Atlantic et l’Atlantique….Sera t-il aussi agile et adapté ?
La fin des démos de cette première journée se profile déjà avec l’arrivée de cette patrouille inédite de l’Aéronavale, composée de deux Rafale M, encadrant un Fouga CM175 Zéphyr N°28, filant lui même un Morane-Saulnier.760 Paris N°32, et suivi par un Falcon 10 MER N°32. Un break plus tard ce sont les Paris et Zéphyr qui se coursent et s’entrecroisent dans le ciel comme des garnements ; Ils sifflent fort ces deux énergumènes, équipés respectivement de leurs paires de turboréacteurs Turbomeca Marboré VI et II, reconnaissables entre tous…! Le Zéphir 28, propriété de l’association éponyme créée en 2015, est une évolution du Fouga CM170 Magister, biréacteur d’entrainement de l’Armée de l’Air. Destiné à la Marine Nationale pour l’entrainement de ses pilotes à l’appontage, il se différencie du Magister par une crosse d’appontage, deux crocs de catapultage, des renforcements structuraux, des renforcement du train d’atterrissage avec surgonflage de l’amortisseur avant, des verrières coulissantes pour catapultage et appontage verrières ouvertes, et deux réacteurs Turbomeca Marboré II moins puissants que la version IV équipant le Magister depuis le N°436. Le MS.760 Paris, est le dérivé quadriplace du concurrent du Fouga Magister, non retenu par l’AA. Le MS.755 Fleuret était en effet un petit biréacteur « biplace côte à côte » proposé par Morane-Saulnier pour entrainer les pilotes de jet de l’AA, caractéristique qui lui coûta la victoire car cette dernière exigeait une configuration la plus proche possible de celle de ses chasseurs, soit un cockpit en tandem comme celui du Fouga Magister. Morane-Saulnier se rattrapa très partiellement avec le Paris, comme avion de liaison rapide, dont quatorze exemplaires furent entre autre utilisés par l’Aéronavale, tel que le N°32 appartenant aujourd’hui à l’association Armor Aéro Passion. Le Falcon10, à ne pas confondre avec son lointain héritier, le nouveau Falcon 10X, est à l’origine le plus rapide des avions d’affaires des années 70. Equipé d’ailes typées avion de combat, il intéressa la Marine Nationale pour les missions de liaisons, d’entrainement à basse altitude de ses pilotes de chasse et la calibration radar, d’où son appellation Falcon10 MER comme « Marine Entrainement Radar ». Au nombre encore de six exemplaires, tous affectés à la 57S basée à Landivisiau, ces derniers « devraient » quitter le service entre 2025 et 2027; une sortie qui sera partiellement compensée par la location future de trois biréacteurs « monopilote » dénommés « Balbuzards ». La récréation est vite sifflée par le retour de nos deux Cerbères qui se lancent dans une démo tactique dynamique. Sans mon casque anti-bruit, une paire de Rafale devient rapidement bruyante, et agressive pour les tympans. Je suis obligé de tenir mon appareil et prendre les photos avec …les pieds car j’ai les doigts dans les oreilles ! Non, je plaisante…! Ces deux « M » sont équipés d’un bidon central RPL 701 Supersonique (1250 l/1 t kéro) et de deux Mica IR d’entrainement (Missile d’Interception, de Combat et d’Auto-défense à guidage infrarouge) en saumon d’aile car à cette place les IR bénéficient du meilleur champ de détection et d’évolution pour un missile d’autodéfense. Ces missiles d’entrainement reconnaissables à la présence d’un anneau de couleur bleue sur le corps, ne disposent ni de charge propulsive pour l’accélération (anneau marron), ni de charge explosive (anneau jaune). Par contre, ces Mica IR disposent d’un autodirecteur actif, ce qui autorise le pilote à accrocher les cibles en entrainement. Pour être complet, un anneau de couleur orange sur une munition correspond à une maquette, sans aucune fonction active autre que sa présence aérodynamique et son poids . A noter que les Mica sont des missiles particulièrement performants et multi-rôles, évoluant tant en mode SR (Short Range/coute portée) que BVR (Behond Visual Range/au-delà de la portée visuelle); ils sont même capables pour la version EM (autodirecteur électromagnétique) de détruire une cible derrière l’avion tireur grâce à une désignation d’objectif transmise par la liaison 16 d’un autre avion. Environ trois cents sont en cours de rénovation et partiellement livrés, alors qu’une version NG plus performante (extension de portée) devrait être livrée à partir de 2026 pour un total commandés de 567 missiles plus 250 d’entrainement.
Les démos sont closes; la paire de Rafale a rejoint en deux minutes son nid douillet à onze miles nautiques de Morlaix, sur la BAN de Landivisiau; la foule évacue tranquillement les pistes herbeuses. La journée est terminée…et bien non ! Pour les aéropisteurs elle se poursuit jusqu’au coucher du soleil , avec un spectacle aérien semi-nocturne, le « Sunset », comme le nomment les organisateurs du meeting. Mais avant, nous « Aéropisteurs », avons le privilège d’une session photo directement sur le parking avions, d’où des clichés plus intéressants grâce à la proximité du sujet. Puis nous évacuons le parking pour laisser les quelques avions présents se préparer à décoller comme les Rafale Marine N° 17 et MS.760 Paris N° 32; nous sommes alors redirigés vers le bord de piste principale devant la tour de contrôle pour profiter au plus près du « Sunset ».
Et « divine » surprise tombée du ciel rougeoyant, la PAF se dévoile au lointain dans un tourbillon de fumigènes tricolores; elle qui s’était désistée ce samedi après-midi pour cause de défilé à Paris dans le cadre de la célébration des médaillés olympiques français 2024. Sur son cap vers « Landi », la PAF nous gratifie de deux belles minutes de spectacle au soleil couchant, le Top ! Un prélude à leur représentation de demain et un bon moyen de se faire pardonner suite à leur absence cette après-midi ….
Et déjà le 17 et le 32 exécutent leur point fixe en bout de piste; décollage du Paris suivi du Rafale pour un tour de voltige en patrouille et en solo, puis retour au nid douillet de Landivisiau pour le Rafale et au parking morlaisien pour le Parisien de service de l’association organisatrice. Surgit alors au dessus de la tour de contrôle une patrouille hétéroclite composée de Yak 52, DHC1 Chipmunk, CAP10 Mudry, et Super Emeraude CP320 pour une balade aérienne des Anciens à l’ancienne…!
La pression monte avec la démo de l’expérimentée Catherine Maunoury sur son Extra 300 LP, laquelle joue merveilleusement avec les derniers rayons du soleil. Le clou du Sunset arrive enfin avec cette superbe représentation semi-nocturne de la patrouille « Carnet de vol » déjà présente lors mon weekend à La Ferté-Alais 2024. La patrouille « Carnet de Vol » est spécialisée dans le spectacle aérien pyrotechnique crépusculaire; elle va nous offrir un sublime spectacle de voltige pendant dix minutes entre patrouille serrée, croisements, voltige solo, et poursuite. Ces deux avions virevoltants au crépuscule, équipés de leds et fusées synchronisées avec feux d’artifices au sol, et musique d’ambiance, me procurent un immense plaisir intérieur, comme un Nirvana aéronautique ! Je savoure ce moment de plénitude dans cette ambiance feutrée, voir intimiste, d’une très belle et douce fin de journée de Septembre en Bretagne. Quel Kif, dirait Arnaud, ou quel Trip, dirait Marcel, pour clôturer cette intense première journée de Passionné…!
Oh oh Christophe, on redescend sur Terre ! il est déjà 21 heures ! T’as rien mangé depuis ce matin, et le couchage est à faire dans le coffre de la Pigeot…! Bon, j’y vais à reculons, j’ai vraiment du mal à quitter la « Piste aux Avions ». En passant la sortie, je croise les équipages de la PAF déjà revenus de Landivisiau, agglutinés sur un portable, en train de visionner probablement leur défilé de l’après-midi aux Champs-Elysées. Finalement je poursuis mon chemin et rejoint mon break Pigeot garé sur le parking de l’aéroport. Seul, je vais être tranquille pour déjeuner et dormir. Je prends mon temps pour m’installer et organiser mon lit douillet; je commence à adopter quelques réflexes depuis La Ferté…! Puis c’est l’extinction des feux vers minuit…
Branle-bas ! il est déjà 8 heures passées, le soleil est levé; finalement je n’ai pas eu froid cette nuit, bien emmitouflé dans mon sac de couchage et ma couverture. J’aperçois déjà au loin dans un beau ciel orangé, le passage de quelques anciens biplans, dont les pilotes vérifient le bon fonctionnement avant la grande et belle parade dominicale qui s’annonce. Certains aéropisteurs sont déjà sur le parking pour le rassemblement afin de récupérer leur badge avant d’accéder aux pistes; Moi, j’ai déjà mon badge, donc je farniente un peu; je prépare cette fois-ci mon grand sac de reporter photo version camouflage, avec mes deux objectifs dont le gros et lourd Sony 200/600; Objectif que je vais utiliser prioritairement ce jour, contrairement à la veille où j’ai conservé mon 24/105 et mon petit sac en bandoulière, pour me balader plus aisément. Avec mon 200/600, le rendu photo devrait s’améliorer lors des démos aériennes. Je n’oublie pas cette fois-ci mon casque anti-bruit, ni mon chapeau de brousse, car le soleil tape fort, même en Bretagne ! Environ 10 heures, c’est parti pour ma deuxième journée, les parkings se remplissent déjà, ça va être une belle journée ! Je me dirige cette fois-ci directement vers l’espace dédié aux aéropisteurs situé à côté de l’entrée principale des parkings visiteurs. Disposé en arrière de la piste sur une remorque bâchée prévue en cas d’intempéries, nous profitons ainsi d’ombre, et de calme, avec une bonne vision des démos aéronautiques Im..pec..cable ! Nous sommes une douzaine en permanence, voir plus, mais ça circule aussi pour aller photographier les départs au parking avions à 350 m. Je vais passer ma journée ici contrairement à la veille, avec mes nouveaux collègues aéropisteurs comme Carlos, Damien et Romain, tous tourangeaux. Carlos, c’est un vrai photographe amateur orienté sport, nature, et évidemment aviation. Si on le lui demande gentiment, Carlos aime partager son expérience, et croyez moi il en a, ça se sent tout de suite…..et côté matos, il en a aussi, du bon, et même du très bon…! Il va me donner de précieux conseils pour donner vie à mes clichés aéronautiques…bon, ce n’est pas gagné car il faut de la pratique, et encore de la pratique…..mais ça me plait d’apprendre. Damien et Romain, eux, sont de jeunes passionnés d’aviation sympathiques, à la fois photographes et vidéastes, parcourant les meetings aériens de France et de Navarre. Romain diffuse ainsi ses vidéos sous le profil Blacku San.
Je ne vais pas vous raconter toute cette journée, puisqu’il s’agit grosso modo du même programme que la veille, à la différence notable de la présence officielle de la PAF. Evidemment cela fait toute la différence pour les spectateurs, venus très nombreux ce dimanche (+ 50 % par rapport au samedi) pour découvrir le programme de la PAF; d’ailleurs dès la fin de son passage, ça se bouscule presque à la sortie….C’est pour cela que dans les meetings aériens ou évènements, la PAF vole dorénavant en milieu de programme, en tout cas plus à la fin comme auparavant, afin de désengorger les parkings et mieux gérer la circulation…La PAF, on ne s’en lasse jamais; Années après années, ça demeure une référence dans un meeting aérien et dans le monde aéronautique. Leur 71ème saison a pris fin le 16 octobre dans leur nid habituel sur la base aérienne de Salon de Provence; elle aura représenté un volume de 1090 heures de vol, 32 démonstrations aériennes, 17 défilés et 17 passages… ! La weekend Breizh Airshow 2024 se conclut comme la veille avec la démo tactique dynamique de la paire de Rafale M. Pour ma part, il se poursuit en furetant le long des stands qui commencent à ranger, comme celui de la boutique de l’association organisatrice. J’y achète de belles affiches de l’édition 2024 et 2022, que je vais soigneusement conserver à l’abri, collectionneur oblige.
Je continue vers le parking avions où sont encore stationnées quelques belles machines, dont mes deux beaux Rafale M d’exposition, que « j’aime » autant que « M »; Vous savez, le musicien chanteur ! Ses Ostinatos à la guitare électrique sont aussi enivrants et envoutants que ceux d’une paire de M88 (encore des M !) crachant leur venin et leurs décibels à pleine PC ! Ces deux derniers Rafale sont particuliers car ils sont décorés, et de fort belle façon. Ainsi le N°7 est lauréat de la catégorie « Best Painted Aircraft » du NATO Tiger Meet 2024 (distinction du plus bel aéronef de la compétition) et sa flottille la 11F, lauréate du « Best Flying Unit » (distinction de la meilleure unité volante). Pour les passionnés d’aviation, comme le dit Arnaud, c’est l’Eurovision des escadrons de l’Otan ayant comme emblème un Tigre. Dommage qu’avec une si superbe décoration, le N°7 n’ait pas évolué dans le ciel morlaisien, il aurait certainement fait sensation lors d’un passage à l’anglaise. Le N°10 de la 17F, un F3-R récemment rétrofité F4.1, présente d’un côté une dérive sur fond bleu décorée du PAN et de trois Rafale M, dont un délivrant un possible Scalp, pour célébrer les vingt ans de « Combat Proven », ou « la preuve opérationnelle au combat » du Rafale M; et de l’autre côté une dérive ventant l’arrivée du nouveau standard F4 et de son viseur de casque Scorpion, déjà expérimenté en 2023 par le CEPA (centre d’expérimentations pratiques et de réception de l’aéronautique navale). J’ai la chance de profiter de la procédure de préparation au décollage des deux Rafales, avec la présence du jeune patron de l’appareil et du jeune pilote du N°7, qui exécutent la visite « prévol ». Cette mesure de sécurité vise à effectuer, avant chaque vol, un examen visuel de l’aéronef, lors duquel le pilote et son patron d’appareil se déplacent à pied autour de celui-ci pour l’inspecter. Je suis toujours étonné et agréablement surpris de constater la jeunesse de ces hommes et femmes, qui pilotent ou assurent le maintien opérationnel d’engins à 100 millions d’euros ! Je les admire en fait….Après le départ des Rafale vers la piste de décollage, le quartier-maitre Léo de la 11F, patron d’appareil du N°7, m’accoste et me demande gentiment si je suis d’accord pour lui transmettre les photos de sa préparation de l’avion. Perché sur le cockpit, il avait remarqué mes nombreuses prises de vues et ma chasuble d’aéropisteur version « Avions Légendaires ». Evidemment, j’acquiesce volontiers et lui propose de les communiquer aussi à son pilote. Depuis, j’ai gardé contact avec Léo, qui me communique quelques infos sur les Rafale, évidemment non confidentielles. Merci Léo pour ta collaboration et ta réactivité !
C’est fini ! Mon weekend morlaisien a pris fin sur ces deux derniers décollages de Rafale en PC. En rejoignant mon break Pigeot, je ne peux m’empêcher de passer par le Bar de l’Escadrille comme dirait Gaëtan pour rencontrer les pilotes. J’entame la conversation avec les sympathiques pilotes du Ov-10b Bronco, déjà croisés à La Ferté. Bon, cette fois-ci c’est la bonne, je passe le portail de l’aéroport de Morlaix-Ploujean avec regret, en espérant revenir pour l’édition 2026, pourquoi pas en tant que bénévole. En rentrant en voiture à la maison, tranquille et serein après mon beau weekend aéronautique, j’ai la chance de traverser les Monts d’Arrée situé dans le Parc Naturel Régional d’Armorique. Il s’agit d’un massif montagneux, aujourd’hui érodé, faisant parti du massif armoricain, culminant à 385 mètres et dont l’altitude est supérieure à 220 mètres sur l’ensemble du massif. Ils marquaient traditionnellement la limite entre la Cornouaille au sud (évêché de Quimper) et le Léon au nord (évêché de Saint- Pol-de-Léon). La végétation de ces montagnes à l’allure désertique, est principalement constituée de lande. Vraiment un bien bel endroit pour se ressourcer et méditer; je le connais particulièrement pour l’avoir parcouru de long en large à VTT, lors de mes nombreuses Randos des Roc’h des Monts d’Arrée .Je vous recommande la découverte de ce lieu, mais attention à l’Anku, qui rode à la tombée de la nuit !
Cette année, Breizh Air Show 2024 reversera une partie de la recette pour financer le sport adapté pour les enfants atteints de cancer à l’hôpital et à leur sortie d’hôpital. Remercions les car c’est important de redonner goût à la vie aux enfants malades….
Passionnément,
NB : merci aux sachants de corriger, rectifier, compléter mes infos en cas d’erreur ou d’imprécisions; je suis évidemment ouvert au débat.
En savoir plus sur avionslegendaires.net
Subscribe to get the latest posts sent to your email.
16 réponses
Tout d’abord Christophe en effet une pensée pour ton papa qui a toutes les raisons d’être fier de son fiston. Ensuite tu chipotes sur la longueur de ton reportage. Il est long mais pas tant que ça. Je l’ai lu à peine plus vite que le bottin des Bouches-du-Rhône en son temps. Plus sérieusement le texte est de qualité les photos aussi. J’ai adoré celles de l’ATL 2 Atlantique, de l’Alouette II caddie volant, et aussi celles de la Patrouille de France.
Chapeau bas l’artiste je n’aurais sans doute pas fait aussi bien.
Salut Arnaud, et merci, cela me va droit au coeur,
Ce que j’aime le plus je crois quand je rédige un article, c’est la rédaction des légendes de photos. J’adore plaisanter ou créer des jeux de mots, qui d’ailleurs ne doivent faire rire, sourire ou interpeller que moi ….!
Tu as vu ma dédicace photo à ton attention ? T’as toujours pas changé d’avis ?
L’Artiste te salue et vous salue bien bas, lecteurs et fidèles du site.
A bientôt pour d’autres reportages ou articles,
Passionnément,
Ahh merci, merci pour ceux qui sont restés dans leur Sud-Ouest 🙂
Tu peux te reposer après ce long exposé, si quand même, il est long.
Mais je n’ai pas dit ennuyeux !
Salut Pierre,
Content que cela te plaise, tu es un maitre étalon dans ce domaine. J’avais prévenu qu’un ou deux bons cafés ou digos à cette heure-ci, seraient les bienvenus pour digérer mon reportage….!
A bientôt sur les meetings comme convenu…
Adishatz
Bravo Christophe pour cet article ô combien complet et passionnant. Quel travail remarquable et quelle passion des mots et des photos. Renversant.
Merci Raphael,
De la part d’un fidèle du site, ça fait toujours plaisir de s’entendre dire que son « travail » est remarquable et renversant comme la PAF ..! Je ne considère pas cela comme un travail mais plutôt un devoir de partage de ma passion; par contre, il est vrai que je suis exigeant avec moi-même, d’où des vérifications nombreuses, et le bannissement de toutes approximations hasardeuses…Evidemment cela me prend du temps, beaucoup de temps, vous vous en rendez bien compte….et ne m’évite pas cependant de faire aussi des erreurs, mais limitées…
Passionnément,
Merci pour ce magnifique reportage, j’en ai encore plein les yeux de ces superbes aéronefs. Et que dire de la patrouille de France qui me prend aux tripes à chaque fois que je les vois dans le ciel de Morlaix.
Encore merci, tous mes vœux 2025.
Ps: Vivement 2026
Merci Michel pour le compliment,
Moi aussi, j’en ai plein les yeux de ces aéronefs depuis 3 mois que je peaufine mon reportage et que je visionne les milliers de photos…mais je ne m’en lasse pas ! Quel plaisir de sentir le kéro au passage des avions sur le parking et dans les airs…j’adorrrrre comme dirait un certain Philippe Katherine. Et le spectacle crépusculaire de » Carnet de Vol », précédé par l’arrivée surprise de la PAF (enfin presque), c’est vraiment Top ! Morlaix, c’est une ambiance champêtre qui plus est bretonne, que j’affectionne. Vivement 2026, comme bénévole, je l’espère…!
Incroyable, grâce a cette article incroyable je viens de télécharger un nombre fabuleux de photos magnifiques. De quoi compléter mon dossier correctement. Un grand merci pour tout sa c’est franchement incroyable !
Salut Octave,
Merci pour le compliment, mais t’aurais pas abusé du digo pendant la lecture un peu longue, j’en conviens, de mon reportage ?
Incroyable, c’est un bien grand mot pour des photos « presque » similaires que tu peux retrouver sur flickr. Bon, il est vrai que ce sont mes photos et mes légendes, d’où sans doute ce côté « incredible » que tu soulignes…
Quand tu parles de ton dossier, tu peux développer ?
Pour ton info, j’ai déjà publié un reportage sur le meeting de La Ferté-Alais 2024 avec des photos… « INCROYABLES » !
Passionnément,
Je parle de mon dossier de photos qui s’étoffe petit a petit au cours des publications de ce site web, et aujourd’hui j’en ai récolté plus que durant tout le reste des vacances de Noël alors je suis comptemps.
Incroyablement
Si tu es « content », c’est le principal alors ! c’est l’objectif de ce site que de satisfaire les passionnés d’aviation…!
Salut Christophe, beau reportage que tu nous présentes là ! un poil long pour moi, mais compensé par une pointe d’humour qui me plaît beaucoup.
Rendez-vous en 2026 ?
Salut Carlos,
Merci pour le compliment de la part d’un connaisseur !!! J’ai la chance sur ce site de pouvoir raconter et faire partager en toute liberté ma passion de l’aviation, sans contrainte d’espace et de temps….Merci encore une fois à Gaëtan, Arnaud, et Marcel de me faire confiance, et de m’accompagner dans ma progression rédactionnelle. Effectivement j’adore écrire avec cette pointe d’humour, tout en étant sérieux, précis et professionnel dans mon récit.
Je compte bien te revoir en 2026, mais aussi en 2025 sur d’autres meetings, comme mon comparse Pierre…On se tient au courant..
Passionnément
J’adore le commentaire tiré de TOP GUN. Sinon très bon reportage photo. Un vrai régal à lire et à regarder.
Salut Sebastien,
Ça me plaisir de constater que mes commentaires ou légendes photo te fassent sourire, moi aussi, j’en rigole tout seul…! j’adore ces 2 films « culte » TOP GUN, le 2ème encore plus que le 1er ; 1er opus que j’ai dû visionner une bonne dizaine de fois…Quand on aime, on ne compte pas, d’autant plus que TOM LE CHAT, est un de mes 3 avions préférés…
Pour info, j’ai écrit un reportage de la même veine pour le meeting 2024 de La Ferté-Alais,
Passionnément,