L’Espagne n’en finit pas de faire bouger les lignes sur le marché des avions militaires sans pilote. Désormais c’est la navalisation de l’Airbus Defence SiRTAP qu’elle cherche à obtenir afin d’employer ce drone depuis son porte-aéronefs Juan Carlos I. Une telle option ouvrirait bien des possibilités à l’appareil et pourrait même lui offrir des débouchés au-delà de l’Armada Española. Rappelons qu’outre l’Espagne la Colombie l’a déjà commandé.
Son nom est d’ailleurs la contraction de sa désignation en espagnol : Sistema Remotamente Tripulado de Altas Prestaciones. Ce qui se traduit en français par Système Télépiloté à Hautes Performances. Jusque là le SiRTAP était un strict drone de surveillance comme tant d’autres, ou plutôt c’est ce qu’Airbus Defence et Madrid nous ont fait croire. Car la décision d’embarquer l’engin sur le Juan Carlos I ne s’est pas faite en un claquement de doigts. Pour l’occasion le chantier naval Navantia, déjà à l’origine du navire amiral espagnol, a été intégré dans la boucle afin d’apporter son expertise mais aussi d’obtenir un retour d’expérience. Navantia est notamment connu pour avoir développé la célèbre classe de sous-marins Scorpène avec le géant français Naval Group.
À quoi pourra bien servir l’Airbus Defence SiRTAP sur le Juan Carlos I ? Outre la navalisation pure donc, c’est à dire la capacité à lancer et à récupérer à bord le drone monomoteur turbopropulsé européen, l’Armada Española cherche à obtenir un outil complet de renseignement. Les missions prioritaires seront le C2 (pour commandement et contrôle aéroporté) et la surveillance à longue portée grâce à l’emploi d’équipements passifs comme les caméras thermiques et le FLIR. N’oublions pas que l’aéronavale embarquée se trouve aujourd’hui face à un dilemme cornélien : Lockheed-Martin F-35B Lightning II ou pas Lockheed-Martin F-35B Lightning II ? Le vieillissement de sa flotte de McDonnell-Douglas AV-8B / TAV-8B Harrier II la conduit à se remettre en question. Il est donc logique qu’elle cherche à diversifier ses moyens aériens. L’idée de recourir à des drones embarqués de surveillance est loin d’être inepte. D’autant que la navalisation du SiRTAP pourrait donner des idées à certains.
On peut en effet parfaitement imaginer qu’un tel drone puisse à terme intéresser la Marine Nationale ou encore la Royal Navy. Cette dernière a d’ailleurs déjà fait des essais en ce sens depuis ses porte-avions de classe Queen Elizabeth. Un Airbus Defence SiRTAP à bord du Charles de Gaulle, ça pourrait avoir de la gueule. Non ?
Photos © Airbus Defence
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8 réponses
Un drone à voilure fixe sur le Charles de Gaulle oui mais je préférerais une solution nationale comme le Turgis et Gaillard Aarok.
Étant donné que le hangar du CdG est plein, si l’on embarque ce drone d’une telle taille, il en faudra au moins 2 (un en spare), il faudra ainsi renoncer à un voire 2 Rafale.
Sans compter les risques inhérents à opérer un drone sur le pont, risques qui exigent probablement de ne laisser très peu voire aucun autre avion sur le pont, ce qui augmente sensiblement le temps de réaction pour la mise en ouvre de Rafale ou de Hawkeye.
Pour l’instant, je vois plus d’inconvénients que d’avantages.
En revanche, opérer un tel drone sur un BPC, pourquoi pas
Tu ne crois pas James qu’ils ont pensé à des ailes amovibles, car même pour les BPC ça serait utile.
Même avec les ailes repliées (ce qui suppose des modifications structurelles qui alourdiraient l’avion), un tel avion occupe de la place dans le hangar
Pour une fois qu’un article de Arnaud n’ai pas trop mal faut le souligner. Il est assez bien expliqué.
@ Francois C.
Si la prose d’Arnaud vous déplaît tant pourquoi revenir, seriez-vous un adepte du masochisme intellectuel..?
…les articles d’Arnaud sont toujours bien expliqués , toujours intéressants ,toujours précis , toujours d’un grand intérêt….
Merci en core et encore à toi , Arnaud , chacune de tes interventions sont appréciées à leur juste valeur….
Ça apponte et décolle en STOL aux US aussi.
Lockheed Martin MQ-9C Sea Avenger
General Atomics SeaGardian
Etc..