À Davos la menace des aéronefs lents prise très au sérieux.

En début de semaine nous vous annoncions le déploiement par l’Autriche de l’opération Dädalus 2025 afin d’assister la Suisse dans la sécurisation du forum économique mondial à Davos. En plus des chasseurs Eurofighter EF-2000 Typhoon la Luftstreikräfte avait choisi de mettre en œuvre des appareils spécialisés dans l’identification et l’interception des aéronefs dits lents. Cela a notamment été la spécialité des avions d’entraînement Pilatus PC-7 Turbo Trainer et des hélicoptères léger Bell OH-58B Kiowa. Pour l’occasion certains emportaient un armement.

L’an dernier déjà les PC-7 Turbo Trainer autrichiens avaient démontré toute leur adaptation à la sécurisation de l’espace aérien d’un évènement comme Davos et son forum économique mondial. Ils ont donc remis le couvert cette semaine, et maintiendront la pression toute la journée de ce vendredi. Les quatre monomoteurs turbopropulsés engagés par la Luftstreikräfte dispose chacun de deux nacelles de voilure destiné à l’emport et à la mise en œuvre de mitrailleuses. Ils arborent également un panneau sur lequel est inscrit noir sur blanc en grosses lettres le message : «Call 121,5Mhz». Il s’agit d’un message à l’attention des pilotes des aéronefs lents qu’ils seraient appelés à identifier.

Ce même message est affiché sur le flanc des hélicoptères Bell OH-58B Kiowa également engagés dans Dädalus 2025. Seulement cette fois point d’armement d’externe, ces hélicoptères n’ont jamais été pensé pour cela. À la manière de la MASA française les Kiowa autrichiens peuvent accueillir un tireur de haute précision, autrement dit un sniper, qui pourrait le cas échéant assurer une ouverture du feu. Comme pour les nacelles mitrailleuses des Pilatus PC-7 Turbo Trainer il s’agirait là d’une option de la dernière chance, et s’agissant de la sécurisation de Davos cela nécessiterait l’accord de la Suisse.

En fait l’enclavement de la Suisse la place relativement à l’écart de toute intrusion d’un avion de reconnaissance stratégique ennemi. Les EF-2000 Typhoon autrichiens ne pourraient intervenir que face à la menace d’un avion de ligne, selon un scénario type 11 septembre. Gageons que ce n’est pas le plus évident à mettre en œuvre, même si Davos par sa concentration de décideurs économiques et institutionnels représenterait une cible de choix. Les scénarii tournant autour des aéronefs légers comme les avions de tourisme, les hélicoptères, ou encore les ULM sont plus crédibles. Et là encore ils pourraient causer des dégâts très importants et blesser voire tuer de nombreux participants.

À l’heure où ces lignes sont tapées Davos n’a connu aucune violation d’espace aérien et les aéronefs autrichiens et suisses n’ont pas eu à intervenir. Gageons qu’il en reste ainsi.

Photos © Bundesheer