L’US Air Force a donc choisi une voie différente de celle de l’US Navy et de l’US Marines Corps pour la formation de ses pilotes de transport. De plus en plus de biréacteurs Beechcraft T-1A Jayhawk viennent garnir les parkings du 309th Aerospace Maintenance and Regeneration Group à Davis-Monthan AFB. Dans le même temps il est désormais avéré que d’ici quelques mois aucun modèle d’avion ne viendra les remplacer les unités de l’Air Education and Training Command. C’est donc la fin d’une époque dans l’aviation américaine.
Depuis 1992 ce biréacteur d’entraînement issu du jet d’affaire japonais Mitsubishi MU-300 Diamond remplit les fonctions liés au programme SUPT, ou Specialized Undergraduate Pilot Training. Entendez par là qu’il forme les pilotes et équipages appelés à voler ensuite sur avions de transport. Que le jeune pilote soit destiné au Boeing C-17A Globemaster III, au Lockheed-Martin C-5M Galaxy, ou au Lockheed-Martin C-130J Super Hercules son cursus le mène forcément d’abord à prendre en main un Beechcraft T-1A Jayhawk. Exactement comme chez nous avec les Embraer EMB 121 Xingu de l’Armée de l’Air et de l’Espace.
Et depuis quelques mois maintenant on sait que le T-1A Jayhawk sera retiré du service d’ici quelques semaines, la date butoir étant fixée au 30 septembre 2025, fin de l’année fiscale en cours. La plus part des spécialistes parlent plutôt d’un retrait effectif au 1er juin prochain. Il faut dire que les T-1A Jayhawk encore en service actif se comptent désormais quasiment sur les doigts d’une seule main. Les 86th et 99th Flying Training Squadron se sont d’ores et déjà séparés de leurs exemplaires, qui prennent donc maintenant la poussière au 309th AMARG et seul le 451st Flying Training Squadron a encore une pleine activité sur cette machine.
Jusqu’au bout on a cru que l’US Air Force allait suivre le même chemin que l’US Navy et que l’US Marines Corps qui ont choisi de remplacer leurs vieux Beechcraft T-44C Pegasus par un avion plus moderne. Celui-ci est en effet l’équivalent du Beechcraft T-1A Jayhawk auprès des forces aéronavales américaines. On a pensé que le nouveau Beechcraft T-54A Marlin II pourrait remplir les fonctions d’entraînement aux multimoteurs pour l’US Air Force. On avait tort. Car elle a choisi une voie radicalement différente : la simulation de vol et le passage sur des avions d’entraînement beaucoup plus généralistes. En effet les futurs pilotes de transport devront dans quelques mois se contenter d’heures de vol supplémentaires sur Beechcraft T-6A Texan II et de séances sur simulateurs. Ensuite ils seront lâchés, avec instructeurs, sur leurs futurs avions de service.
Outre-Atlantique cette solution trouvée par l’administration Biden est loin de faire l’unanimité, sauf auprès des responsables politiques des deux camps. En fait ce sont les médias spécialisés aéronautique et défense qui se sont fait le relais depuis quelques temps maintenant de la grogne étouffée des pilotes instructeurs et des anciens pilotes. La plus part souligne l’idiotie d’une formation uniquement sur simulateurs et sur monomoteurs. Certains craignent que cela n’aggrave le risque accidentogène auprès des jeunes pilotes, notamment pour ceux appelés à voler sur avions de ravitaillement en vol. En filigrane se dessine une classe politique américaine, démocrates et républicains confondus, pour qui les pilotes de transport sont des pilotes de seconde zone vis-à-vis des pilotes de chasse.
Photos © US Air Force
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Une réponse
J’avoue que je ne connaissais pas cet avion d’entraînement américain. Mais je suis estomaquée que les USA se passent ainsi d’un appareil de ce genre. Ca n’augure rien de bon pour l’avenir.
PS : petit HS pourriez vous faire en sorte que la pub pour la croix rouge soit moins intempestive s’il vous plait ?