Selon le Bundeswehr il s’agit de répondre à l’évolution sécuritaire en Europe depuis l’agression de la Russie contre l’Ukraine. Berlin a annoncé vouloir réunir dans une même structure, une brigade d’aviation ou Luftfahrtbrigade dans la langue de Goethe, les éléments voilures tournantes de la Heer et de la Luftwaffe. La Bundesmarine en est pour l’instant exclue ainsi que les hélicoptères dédiés à l’entraînement et au transport de hautes personnalités. Il s’agit selon l’état-major allemand de se préparer à une possible guerre de haute intensité en Europe occidentale.
Heer et Luftwaffe, armée et force aérienne allemande, sont toutes deux des éléments essentiels de la défense outre-Rhin. La première mettra donc à partir de début 2025 à disposition de cette formation interarmée ses cinquante-et-un Eurocopter Tiger UHT de combat, ses quatre-vingt deux NHIndustries NH-90TGEA/TGEE Caïman de transport d’assaut, et ses tous premiers Airbus Helicopters H145M LKH d’appui tactique et de reconnaissance armée. À terme ce sont cinquante-sept d’entre eux qui voleront sous marquages allemands. Dans le cas de la seconde il s’agira des soixante-dix Sikorsky CH-53GA/GS Sea Stallion de transport lourd et des quinze Airbus Helicopters H145M LUH de soutien aux opérations spéciales.
Les dix-neuf Airbus Helicopters H135 d’entraînement intermédiaire et avancé de la Heer et les trois Eurocopter AS.532U2 Cougar de transport de hautes personnalités de la Luftwaffe en sont donc exclus. Un flou entoure toujours les huit Airbus Helicopters H145 SAR de la même Heer, dédiés à des missions d’évacuation sanitaire et de recherches / sauvetages. Leur fonction de service public devrait théoriquement les exclure de la cette Luftfahrtbrigade interarmée.
Les futurs Boeing Vertol CH-47F Chinook commandés par la Luftwaffe comme successeurs des CH-53GA/GS Sea Stallion lui seront directement affectés. Depuis l’annonce ce mardi 3 décembre 2024 de cette fusion des moyens aériens et terrestres au sein d’une même entité des bruits de couloirs nous parviennent de Berlin. La Luftfahrtbrigade pourrait sauver la peau aux Tiger UHT qui ne seraient donc désormais plus forcément appelés à quitter rapidement le service en Allemagne. En cas de conflit de haute intensité nos voisins et alliés auraient besoins de moyens armés lourds.
Son entrée en vigueur se fera au 1er janvier 2025 avec une lente montée en puissance durant toute l’année à venir. La Luftfahrtbrigade sera à même de participer à des exercices et déploiements internationaux, que ce soit sous l’égide de l’OTAN autant que de l’Union Européenne. La BFA, la Brigade Franco-Allemande, ou Deutsch-Französische Brigade pourra elle aussi avoir recours à ses moyens en cas de nécessité.
Photos © Bundeswehr
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6 Responses
Je me demandais si la même chose serait faisable en France entre l’armée de l’Air et de l’Espace et l’ALAT ? Et qui va commander en Allemagne ?
Je voulais dire que votre article sur Baltic Air Policing est top mais je n’arrive pas à commenter dessus pour le dire. Donc je l’écris ici, c’est un peu hors sujet.
Timide commencement de rationalisation. Ce n’est pas le résultat qui compte, mais la tendance, donc on prend, et on espère que ça va continuer et s’amplifier, à la condition toutefois que ce soit réactif et efficace.
Je ne sais pas ce que vous en pensez, Arnaud, mais Berlin étant avare d’informations sur le sujet, je me demande, moi, si cette mutualisation n’est pas simplement administrative… avec sûrement la nomination d’un général de brigade en plus.
Du coup, si les UHT « sont sauvés »… Cela laisse t´il à penser qu’ils pourraient être modernisables??
La France pourrait peut-être ainsi aller au-delà du MK2+/MK3-…
En fait, tout, absolument tout est « modernisable ». Il suffit de … Il suffit de changer et de payer. La vraie question est de savoir si c’est raisonnable ou s’il veut mieux acheter du neuf.