Mauvaise nouvelle pour celui qui a soufflé l’été dernier ses 50 bougies : il ne volera sans doute plus très longtemps sous ses couleurs d’origine. Dans l’optique du programme GCAP et aux vues des évolutions de l’Eurofighter EF-2000 Typhoon la Royal Air Force a fait savoir qu’elle recherchait désormais un successeur au BAe Systems Hawk T.2. C’est un véritable coup de massue pour l’avionneur britannique pour qui la RAF a toujours fait figure de vitrine auprès de son avion d’entraînement avancé. C’est aussi une forme de renoncement puisque cet appareil devait initialement demeuré en service encore une quinzaine d’années environ.
Et les dirigeants de la Royal Air Force ne mâchent pas leurs mots pour critiquer celui qui a formé des générations de pilotes, d’abord sous la forme du Hawk T.1 puis de l’actuel Hawk T.2. Ils parlent d’un avion «moyennement fiable», «obsolète», et même «difficile d’entretien mécanique». Ils disent que pilotes instructeurs, élèves pilotes, et mécanos s’en plaignent quasi quotidiennement. Alors le couperet est tombé : il faudra remplacer le Hawk T.2.
Plus facile à dire qu’à faire quand on sait que l’UK Ministry of Defence, et plus précisément la British Army et la Royal Air Force, ont été mis au régime sec par le nouveau gouvernement travailliste. Alors la presse généraliste britannique rêve de voir évoluer l’Aeralis Dart anglo-japonais sous les marquages de la RAF quand les médias spécialisés aéronautiques et défense s’orientent plutôt vers la solution d’un avion existant déjà actuellement. Une question se pose aussi, une interrogation essentielle dans l’état actuel des finances britanniques : jet ou turbopropulsion ? Dans le premier cas la compétition tournera forcément autour entre les Aermacchi-Alenia M-346 Master italiens, Boeing-Saab T-7 Red Hawk américano-suédois, KAI T-50 Golden Eagle sud-coréens, et TAI Hürjet turcs. Dans le second cas il n’y aura sans doute pas de compétition, et la messe sera dite : le Pilatus PC-21 suisse.
Et l’option de ce dernier n’est pas totalement stupide. D’abord c’est un best-seller qui s’impose de plus en plus dans les forces aériennes de l’OTAN. Après l’Armée de l’Air et de l’Espace puis quelques mois plus tard l’Ejercito del Aire y del Espacio c’est désormais l’Aviation Royale Canadienne qui a choisi le PC-21 comme avion d’entraînement intermédiaire et avancé. Son avionique, et notamment son poste de pilote tout écran, en font un appareil dernier cri largement adapté au remplacement du Hawk T.2. Sa consommation bien moindre en carburant a également de quoi satisfaire les financiers britanniques.
Quid cependant des Red Arrows ? Là c’est la grande inconnue la Royal Air Force préférant botter en touche sur la question, comme si les vieux Hawk T.1A de la formation de présentation n’étaient pas concernés. Certaines mauvaises langues pourraient arguer que ce dernier a toujours été bien plus fiable que le Hawk T.2 plus récent. Il est surtout plus rustique.
Vous l’aurez compris nous ne verrons plus de Hawk T.2 dans la RAF à l’approche de 2040. Ce qui semble assuré aussi c’est désormais que nous n’en verrons sans doute pas non plus à l’horizon 2035. La seconde moitié de cette décennie risque bien d’être fatale au mythique avion d’entraînement de Sa Majesté !
Affaire (évidemment) à suivre.
Photo © Royal Air Force.
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8 Responses
Les Anglais ne peuvent t-ils pas acheter le T-6 Texan II de Beechcraft ? Je demande ça car généralement ils préfèrent acheter américain plutôt qu’européen. Face au PC-21 bien sûr sinon je vois bien le T-7A Red Hawk de Boeing.
Le T-6 Texan II a été développé sur la base du Pilatus PC9 et est quand même nettement moins performant que le PC-21 qui donne pleine et entière satisfaction à tous ses utilisateurs. Le PC-21 a toutes les qualités et un seul défaut (manque de standing…) Certains s’en fichent (à raison), d’autres pas. Cela dit, c’est via une « association » avec Lookheed Martin que Pilatus a vendu le PC-21 en Australie. Ce sera une très belle compétition militaro-politico-commerciale.
C’est surtout Rébecca que la RAF vole déjà sur Texan II pour ses missions d’entraînement intermédiaire.
La remarque d’Arnaud est évidemment pertinente. A mon avis, ce sont les dénominations T1 et T2 qui vous ont, Rebecca, induite en erreur. Il n’y a malheureusement pas d’ « Appellation contrôlée ». L’entraînement avancé, donc le T2, est assuré par le Hawk qui est donc appelé T2. Par contre, l’entraînement intermédiaire, le T1, est assuré par le Texan … 2, qui est donc le T1… En fait, c’est simple quand on sait.
En fait votre raisonnement ne tient pas monsieur Hannosset. Car le Hawk T.2 remplace en fait le Hawk T.1/T.1A.
Je mise sur le M346 Master. Il est au top et convient également pour les Red Arrows. L’Italie est impliquée dans les programmes Typhoon et Tempest et dans le cadre du renouvellement d’hélicoptères. La Grande Bretagne et l’Italie se rapprochent de plus en plus de l’Allemagne sur les questions militaires et le même avion en Grande Bretagne et en Italie serait tentant pour l’Allemagne qui pourrait y voir une base pour une « école européenne. » Et peut-être même plus qu’une école. L’air (ou la mer) pour les Britanniques, la terre pour les Allemands et la Mer (ou l’air) pour les Italiens… Je parle du commandement évidemment. J’dis ça, j’dis rien.
On peut dire exactement la même chose pour la patrouille de France quel appareil va remplacer les alphajets?
Bonjour Arnaud. Je viens de relire ma contribution à laquelle vous avez, justement, réagi. Je dois bien reconnaître que ma contribution était très mal … alambiquée. Je m’en excuse. J’aurais mieux fait d’écrire, tout simplement, qu’il y a trois niveaux de formation : la formation élémentaire, la formation de base (intermédiaire) sur Texan et la formation avancée sur Hawk. Sorry. Cela dit, et vous le soulignez à juste titre, le PC 21, pourrait remplacer à la fois les Texan et les Hawk, mais alors faudrait il (ou pas) inclure entre le passage de la formation élémentaire à la formation « sur PC 21 » le passage par un autre avion. Un Pilatus comme celui choisi par les Néerlandais ?