Espagnols et Italiens commandent des Typhoon supplémentaires.

Grosse semaine chez le consortium Eurofighter ! En à peine trois jours de temps l’Espagne puis l’Italie ont passé commande pour un total de quarante-neuf chasseurs multi-rôles Typhoon Tranche 4. Les besoins entre l’Ejercito del Aire y del Espacio et l’Aeronautica Militare sont assez similaires puisqu’il s’agit dans les deux cas de remplacer des avions de combat obsolescents. Les deux grands perdants de cette acquisition s’appellent Dassault Aviation et Lockheed-Martin.

En effet chacun de leurs côtés les deux protagonistes avaient laissé sous-entendre, sans jamais formellement se prononcer, que le Rafale F5 pour l’Espagne et le F-35A Lightning II pour l’Italie avaient leurs chances. On connait aujourd’hui la réalité des faits. Et elle est parfaitement logique. Car Madrid tout comme Rome sont des membres essentiel du consortium européen. Surtout avec ces deux contrats les deux partenaires européens renforcent encore un peu plus le Typhoon Tranche 4, concurrent direct du Rafale F4.

C’est donc l’Espagne qui a dégainé en premier en commandant dès le vendredi 20 décembre 2024 un lot de vingt-cinq Typhoon Tranche 4 destinés au remplacement de leurs vieux EF-18A+/BM Hornet, la désignation locale du F/A-18A/B de facture américaine. D’une certaine manière l’Ejercito del Aire y del Espacio s’engage dans la voie du tout Typhoon puisqu’à terme elle ne possèdera que cet avion dans son arsenal aérien, d’autant qu’elle avait déjà vingt de ces avions en commande. En attendant le SCAF développé par Airbus Defence et Dassault Aviation…

Trois jours plus tard ce lundi 23 décembre 2024 l’Italie est également entrée dans la danse. Cette fois ce sont vingt-quatre Typhoon Tranche 4 qui ont été commandé. Et là encore il s’agit de remplacer des avions de combat vieillissants, sous la forme des actuels Typhoon Tranche 1 en dotation dans l’Aeronautica Militare. Ceux-ci ne sont multi-rôles que sur le papier. Les vieux Tranche 1 sont au mieux des chasseurs de supériorité aérienne et dans la réalité plutôt des intercepteurs. Les missions air-sol ce n’est pas exactement leur fort.

La présentation du contrat côté espagnol…

Dans les deux cas ce sont aussi bien des monoplaces que des biplaces qui seront fabriqués. Cependant ils ne sortiront pas des mêmes chaînes de fabrications. C’est Airbus Defence qui assemblera les avions espagnols et Leonardo en fera de même avec les exemplaires italiens. Actuellement parmi les pays fondateurs du consortium Eurofighter trois ont commandé ce Typhoon Tranche 4 : l’Allemagne, l’Espagne, et l’Italie. Le Royaume-Uni semble actuellement parfaitement se satisfaire de ses Typhoon FGR.4 qui malgré ce que leur désignation pourrait laisser croire sont en fait des Tranche 3A. Le principal client du Tranche 4 est actuellement la Luftwaffe avec soixante-treize exemplaires en commande. Particularité notable vingt d’entre eux pourraient être finalement réceptionnés en Typhoon Tranche 5 dès lors que son programme de développement aura été officiellement lancé.

… et la même côté italien. Deux salles, deux ambiances.

Les avions commandés en cette fin d’année 2024 par l’Espagne et l’Italie seront livrés à partir de 2029. Les vieux EF-18A+/BM Hornet et Typhoon Tranche 1 devront encore voler quelques années. Reste à savoir si ensuite l’Italie réussira à les revendre d’occasion. Rien n’est moins sûr, sauf peut-être à des pays en voie de développement pour qui un tel avion permettrait de faire (re)naitre l’aviation de chasse.

Affaire à suivre.

Photos © Eurofighter


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Arnaud
Passionné d'aviation tant civile que militaire depuis ma plus tendre enfance, j'essaye sans arrêt de me confronter à de nouveaux défis afin d'accroitre mes connaissances dans ce domaine. Grand amateur de coups de gueules, de bonnes bouffes, et de soirées entre amis.
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Commentaires

6 Responses

  1. N’oublions pas, non plus les Britanniques et l’intention des Allemands de commander des Typhoon tranche 5. Ensuite, peut-être les Turcs et/ou les Saoudiens. C’est dans tous les cas une bonne nouvelle pour l’industrie aéronautique européenne et je m’en réjouis. Évidemment, il est plus facile de relancer une production quand plusieurs pays participent au programme que quand on est seul… Je pense bien sûr à Dassault/France mais aussi à Saab/Suède. Pour les industriels, l’export est un « plus » mais ne peut pas devenir une « nécessité » industrielle pour pérenniser la chaîne de production et donc conserver le savoir-faire. Ne jamais oublier que c’est la BITD qui est au service des armées et pas l’inverse ! Même si, en l’espèce, c’est un peu l’inverse… Cela dit, cette importante commande n’est-elle pas la preuve que les avions de la précédente génération, ceux qui ne sont pas furtifs, ont encore un certain avenir ? Je crois que si, mais à deux conditions. La première : l’industriel doit être certain de commandes récurrentes importantes. Je pense au Mirage 2000… La seconde : c’est le prix !

  2. Ce qui est normal pour ces pays, c’est de commander des Typhoon, Eurofighter … quel que soit son nom
    Ce qui n’est pas normal pour ces pays, c’est de commander des F35, pareil pour des Rafales pour les Espagnols (stupide)

    La qualité de l’avion et ses limitations sont un autre sujet

    1. Bonjour Gilles
      L’Italie est un partenaire de Tier 2 et la Grande-Bretagne est un partenaire de Tier 1 du projet, les deux ont donc la commodité d’acheter le F-35, également pour le retour économique et industriel ainsi que pour le désir d’avoir une gamme de deux modèles différents. .
      L’Allemagne a dû acheter le F-35 pour garantir le nuclear sharing au sein de le N.A.T.O. .
      L’Espagne reste à surveiller. Mais je pense que l’achat du Rafale est peu probable et que l’Ejército del Aire y del Espacio et l’Armada Española sont davantage orientés vers l’achat du F-35. C’est évidemment ma pensée. L’achat éventuel d’un nouveau type par l’Espagne impliquera des négociations complexes, notamment industrielles.
      Traduit avec google.

  3. Je ne vois pas bien en quoi le Rafale est perdant. Aucun des membres du consortium ne peut acheter du Rafale. Ça reviendrait à acter la fin du programme Eurofighter. C’est impensable. Chaque membre du consortium achète un lot afin de sauvegarder compétences et chaînes de montage car le typhoon ne se vend plus. C’est un fait. Hormis les pays à problèmes comme la Turquie qui n’ont que ce choix et les rentes britanniques au Moyen-Orient, nada. C’est bien pour ça que les Brits sont fous de rage contre les allemands. Ils ont ouverts la porte dans leur pré carré en Arabie saoudite et même s’ils sauvent les meubles, ça ne sera pas au même prix. Quant au F-35 il attend son heure.

  4. Bonjour Vittorio. Je partage ton avis. La question que je me pose est celle de savoir ce que l’Espagne fera quand elle devra absolument remplacer ses Harrier. En théorie, elle aura trois possibilités. La première, la moins onéreuse, est celle de ne pas les remplacer et de transformer le Juan Carlos en porte hélicoptères/drones comme les Turcs. La seconde est d’acheter des F35B, comme les Italiens. Mais il y a (peut-être) une troisième solution d’autant plus qu’avec cinq navires vendus et potentiellement « transformables à mi-vie », Navantia pourrait investir dans la conception d’une refonte importante. Ça veut aussi pour le Trieste… Les Chinois ont montré la voie…

  5. Bonjour Etienne,
    Nave Trieste est beaucoup plus grande que le Juan Carlos I et a été conçue dès le départ pour fonctionner avec le Lockheed Martin F-35B. Le F-35B a un impact beaucoup plus lourd sur le poste de pilotage que le McDonnell Douglas AV-8B, et Nave Cavour a dû subir des interventions majeures et coûteuses pour faire fonctionner l’avion F-35B.
    L’achat éventuel de F-35B pour l’Armada Española impliquera un engagement économique et technique important. Et il convient de noter que la Royal Australian Navy n’a pas acheté de F-35B et que la Turquie a été exclue ( pour le moment ) du programme.
    Il est probable que la Marina Militare Italiana et la Royal Navy resteront les seules utilisatrices des F-35B embarqués pendant plusieurs années encore. En plus bien sûr du United States Marine Corps. Et il ne faut pas oublier non plus que l’Aeronautica Militare Italiana et la Royal Air Force exploitent leurs F-35B depuis les porte-avions de leurs marines respectives.
    Traduit avec Google.

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