Et dire que j’avais prévu de ne pas faire d’articles sur les accidents aériens durant cette période des fêtes de fin d’année 2024, j’aurais mieux fait d’aller me préparer un chocolat chaud à ce moment là ! Quatre jours après la tragédie qui a touché Azerbaijan Airlines et son ERJ-190 c’est un Boeing 737-800 de Jeju Air qui a cette fois raté son atterrissage à l’aéroport international de Muan dans le sud-ouest de la Corée du Sud. Le bilan (encore provisoire) fait état de 120 morts parmi les 181 passagers et membres d’équipage du biréacteur. Les images disponibles auprès des grands médias internationaux montrent que l’avion semble s’être posé train d’atterrissage rentré avant de percuter le mur d’enceinte de l’aéroport.
Il était 9 heures 07, en heure locale, ce dimanche 29 décembre 2024 quand la tragédie s’est jouée. Ici en France la plus part d’entre nous dormait encore, et pour cause il était 1 heure 07. Un Boeing 737-800 appartenant à la compagnie aérienne sud-coréenne à bas coûts Jeju Air a tenté un atterrissage d’urgence train encore rentré. L’avion de ligne a littéralement glissé sur le tarmac avant de venir heurter et défoncer le mur d’enceinte de l’aéroport international de Muan. Une explosion a eu lieu et l’avion s’est immédiatement embrasé. Les services de secours alertés des faits se sont très rapidement rendus sur place.
Selon les autorités sud-coréennes deux occupants de l’avion auraient très rapidement réussi à s’en extraire. Ce sont actuellement les seuls survivants connus de la catastrophe aérienne. Un minimum de 120 dépouilles a d’ores et déjà été recensé. Les services de secours présument désormais que les 59 occupants non retrouvés ont péri dans l’accident en lui-même ou dans l’incendie qui en a résulté. Au total 181 personnes se trouvaient à bord : 175 passagers et six membres d’équipage. Il s’agissait d’un vol moyen-courrier habituel pour cette compagnie.
Codé JJA2216 ce vol reliait Bangkok en Thaïlande à Muan en Corée du Sud. La majorité des passagers était composée de citoyens sud-coréens revenant d’un congé pour les fêtes de Noël. Sur le Boeing 737-800 en lui même on sait qu’il était immatriculé HL8088. Il s’agissait de l’appareil porteur du numéro de série 37541. Il volait sous les couleurs de Jeju Air depuis le premier semestre 2017 après avoir appartenu durant huit ans à la célèbre compagnie irlandaise, également à bas coûts, Ryanair. Jusque là Jeju Air n’avait jamais connu d’accident majeur en dehors d’une sortie de piste d’un Bombardier Dash 8-Q400 en août 2007 sur laquelle six des 79 occupants avaient été légèrement blessés. Actuellement cette compagnie exploite une flotte 100% Boeing 737, avec notamment deux exemplaires convertis pour le transport de fret.
Actuellement les enquêteurs recherchent toujours les deux boites noires. Elles permettront sans doute de comprendre pourquoi le train d’atterrissage était toujours rétracté au moment de l’écrasement. Certains médias internationaux parlent d’une collision aviaire qui serait survenue lors du décollage à Bangkok, justement au niveau des jambes de train. Le travail des experts sud-coréens et de leurs collègues américains sera donc décisif afin de faire la lumière sur celui qui s’apparente à la plus grave catastrophe aérienne de Corée du Sud depuis celle du vol CCA129 d’Air China dans laquelle 129 passagers et membres d’équipage avaient trouvé la mort.
Affaire à suivre.
Photo © Young Kyun Shin.
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5 Responses
Serait-ce le début de la loi des séries ?
Espérons que non, sinon le pauvre Arnaud n’a pas fini de nous parler de ces drames.
RIP aux morts
Étrange que les trains ne sont pas sortis. Il me semblait que les avions de ligne ont un mécanisme de secours pour les faire sortir par gravité ?
L’aéroport de Muan est situé en bord de mer. Peut-être qu’il aurait fallu tenter un amerrissage façon vol US Airways 1549 sur l’Hudson à New York ?
Bonsoir. Oui vous avez raison, lorsque le système hydraulique se bloque, un système mécanique doit prendre le relai pour ouvrir le train d’atterrissage. Mais il arrive que le train d’atterrissage reste bloqué malgré tout. Par exemple le 8 mai 2024 un Boeing 767 de la compagnie aérienne « FedEx Express » avait du faire un atterrissage d’urgence sur le nez (car le train d’atterrissage avant ne s’ouvrait pas malgré le système relai que j’ai évoqué). Heureusement ce jour là aucun blessé n’a été à d’éploré. Pour le crash du Boeing 737-800 de la compagnie Jeju Air il vaut mieux attendre les conclusions de l’enquête puis de l’analyse des boîtes noires. Car il y a effectivement des points à éclaircir.
Par exemple :
– est-ce que les pilotes avaient la possibilité de se dérouter sur un aéroport possédant une piste d’atterrissage plus longue
– est-ce que les pilotes ont bien été renseignés par les contrôleurs aériens, etc…
Au passage, bonnes soirée / fêtes à Arnaud, l’équipe et les passionnés.