Rétropédalage de la région Île-de-France sur le dossier Volocopter Volocity.

Anne Hidalgo et les associations de protection de l’environnement l’ont-elles emportées sur Valérie Pécresse et Aéroports de Paris ? C’est ce qu’on pourrait pensé de prime abord après la décision de la région Île-de-France d’annuler sa subvention d’un million d’euros allouée à la création du vertiport installé sur la Seine. En fait la situation est un peu plus complexe que l’éternelle guéguerre idéologique entre les deux élues francilienne, l’une de gauche et l’autre de droite, et montre bien l’emballement autour de ce programme d’eVTOL de conception allemande. Rappelons qu’initialement il aurait dû réaliser des vols commerciaux lors des Jeux Olympiques et Paralympiques de Paris 2024… l’été dernier.

Alors certes la France est le pays de Clément Ader et de nombre de grands pionniers et pionnières de l’aviation. Est-ce pourtant une raison pour se permettre tout et n’importe quoi autour des évolutions actuelles de l’industrie aéronautique civile ? C’est un peu la réflexion que l’on pourrait se faire après la décision prise cette semaine par la région Île-de-France d’annuler son enveloppe d’un million d’euros confiée au duo ADP / Volocopter afin de mettre en œuvre l’eVTOL Volocity. En fait si Aéroports de Paris a bien aménagé sur la Seine au 28 quai d’Austerlitz dans le 13e arrondissement son vertiport ce dernier n’a jamais pu mettre en œuvre le moindre eVTOL. Et pour cause l’engin volant n’a pas reçu les autorisations nécessaires à la fois à ses tests au-dessus de Paris.

Devant le flop commercial du Volocopter Volocity dans la capitale la région Île-de-France a donc choisi de retiré ses billes, ou plutôt dans le cas présent ses euros. On pourrait y voir du pragmatisme sauf que cela intervient alors même que chacun sait désormais à quel point ce dossier a été mal ficelé. Comme si les concertations entre les différents acteurs publics et privés avaient eu lieu à la va-vite, sans réels débats. Et puis il faut dire que le programme se trainait déjà dès le début la casserole d’être un moyen de transport certes assez écoresponsable mais ô combien réservé à une élite. Sans compter le monde associatif, notamment écolo, qui s’est vite inquiété de la présence de cette énorme barge pompeusement baptisée vertiport d’Austerlitz vis-à-vis de la faune et de la flore de notre fleuve nourricier.

Gageons que le million d’euros récupéré par l’Île-de-France saura être mieux employé. Quand à l’affrontement pacifique mais franc entre les deux élues il devrait se poursuivre de manière tout à fait habituelle, c’est aussi ça le charme de la région parisienne. Finalement on les aime bien nos deux dirigeantes. Pour la petite histoire il se dit désormais que l’eVTOL allemand Volocity pourrait prochainement faire son apparition dans le ciel de Rome, à l’occasion de cette année sainte 2025 marquant le 1700e anniversaire du concile de Nicée à l’origine de la naissance du catholicisme. Surveillons donc le ciel de la Ville Éternelle.

Photo © Wikimédia commons.


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Arnaud
Passionné d'aviation tant civile que militaire depuis ma plus tendre enfance, j'essaye sans arrêt de me confronter à de nouveaux défis afin d'accroitre mes connaissances dans ce domaine. Grand amateur de coups de gueules, de bonnes bouffes, et de soirées entre amis.
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Commentaires

2 Responses

  1. Le découpage administratif français est étrange pour nous autres Canadiens. Vous avez un tout petit pays et énormément de strates administratives. Et pourquoi toujours tout ramener dans votre pays à une opposition droite gauche? C’est nul c’est l’intérêt commun de l’aéronautique qui perd.

  2. Ça va encore nous coûter un pognon de dingue cette histoire et je sens que dans 15 ou 20 ans la péniche du vertiport sera encore là à rouiller. En tous cas bravo Anne Hidalgo de n’avoir rien lâché, je suis contente d’avoir votée pour elle à la dernière municipale. Et bravo aussi Valérie Pécresse d’avoir su reconnaitre son erreur. C’est ça la marque des grand.e.s décideur.deuse.s politique.

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