Le fossoyeur de la flotte hélicos de la Royal Air Force porte un nom : John Healey. Ce mercredi 20 novembre 2024 l’actuel secrétaire d’État à la défense du Royaume-Uni a fait savoir que dans le but d’économiser un demi-milliard de livres sterling les forces britanniques allaient devoir se séparer de nombreux matériels. Trente-et-un hélicoptères de transport d’assaut Boeing Chinook HC.6/6A et Westland Puma HC.2 sont concernés, ainsi que des drones et des navires de projection de force. British Army, Royal Air Force, et Royal Navy sont donc concernées par cette cure d’amaigrissement forcée.
Keir Starmer, premier ministre du Royaume-Uni, cherche à faire des économies à tous les niveaux. Son gouvernement travailliste doit rattraper les errements de ses prédécesseurs conservateurs depuis le triste Brexit. Et comme souvent quand on est obligé de réaliser des coupes budgétaires sévères certaines s’avèrent particulièrement impopulaires. C’est le cas de celles qui touchent à l’UK Ministry of Defence. Son secrétaire d’État à la défense John Healey n’y est pas allé par quatre chemins.
Si outre-Manche c’est surtout le désarmement dès le mois prochain des navires de guerre amphibie HMS Albion et HMS Bulwark qui fait parler. Ils ne seront remplacés qu’au début de la décennie prochaine, par les Multi-Role Support Ships actuellement en développement. La Royal Navy sera a la peine durant des années pour projeter des forces, et notamment celles des Royal Marines. La situation des aéronefs n’est pas beaucoup plus enviables, et en premier lieu celui des douze derniers Thales Watchkeeper WK450 de la British Army. Ils seront retirés du service eux aussi, dès les premiers mois de l’année 2025, sans la moindre garantie qu’ils soient un jour ou l’autre remplacés.
Le retrait du service le plus impactant pour la défense britannique du quotidien sera pourtant celui des quatorze plus anciens Chinook HC.6/6A et des dix-sept Puma HC.2. Pour ce dernier hélicoptère il s’agit de la totalité de la flotte de la Royal Air Force. Cerise sur le gâteau John Healey a laissé sous-entendre que le programme NMH pourrait bien ne jamais aboutir laissant la RAF sans le moindre hélicoptère de transport d’assaut moyen tonnage. Rappelons que les Puma volent quotidiennement en Grande Bretagne et en Irlande du Nord, y compris pour des missions parapubliques.
La presse britannique laisse également entrevoir d’autres coupes budgétaires pour les forces armées. Les six avions de reconnaissance et de surveillance Beechcraft Shadow R.1 et une partie des planeurs d’entraînement Grob Viking T.1 seraient eux aussi sur la sellette. Enfin le prestigieux Battle of Britain Memorial Flight pourrait bien se retrouver clouer au sol l’été prochain, et même dans les années à venir. Ses avions seraient alors dispatchés entre les différents musées publics britanniques. Autant dire un enterrement en bonne et due forme.
La date du 31 décembre 2024 est donnée comme butoir pour le retrait du service par la Royal Air Force pour ses trente-et-un hélicoptères. Ce sont donc de simples scribouillards qui auront eu raison outre-Manche du camion volant qu’est le Puma. Dans ce pays cet hélico est aussi mythique qu’en France. John Healey, pourtant européen convaincu, achève l’Anglo-French Helicopter Agreement.
Photos © Royal Air Force
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2 Responses
Bonjour Arnaud, je ne sais pas ou en sont les finances Britannique, mais ca a l’air violent comme coupe budgétaire !
Les Puma sont ils « âgés » ?
Toutes proportions gardées, savez vous si ce genre de « coupes » pourrait arrivées en France ?
Boujour Arnaud et passionnés,
A l’heure où Pologne, Roumanie, Pays baltes et autres s’équipent face au militarisme russe, le Royaume-Uni se désarme pour des raisons budgétaires. Ça me rappelle la France des années 30. Effrayant.
Si on rapproche cet article de celui concernant Dassault qui va devoir choisir ses priorités entre exporter et équiper l’armée de l’air et de l’espace, c’est doublement effrayant.