Les ambiguïtés du Dassault Aviation Rafale en Amérique du Sud.

C’est une région du monde devenue essentielle pour l’avenir de l’avion de combat français. De la Colombie au Pérou ce sont deux scénarii différents qui se dessinent, l’un vers une possible défaite et l’autre vers une victoire probable. La concurrence est rude mais les coûts d’acquisition du Dassault Aviation Rafale peuvent parfois jouer contre lui auprès d’économies fragiles. Et puis il y a la concurrence.

Les deux profils des deux marchés sont d’ailleurs assez similaires. Fuerza Aérea Colombiana et Fuerza Aérea del Perú cherchent toutes deux à acquérir un avion de combat multi-rôle de nouvelle génération afin de remplacer leurs actuels chasseurs. I.A.I. Kfir et Cessna A-37 Dragonfly pour les premiers, Dassault Aviation Mirage 2000P et Sukhoi Su-25 Frogfoot pour les seconds. Rappelons que les Péruviens viennent de retirer du service leurs MiG-29 Fulcrum suite aux défaillances de l’industrie aéronautique russe. Une industrie qui d’ailleurs a totalement été boudée par les deux forces aériennes sud-américaines, malgré des propositions autour des Mikoyan MiG-35 Fulcrum-F et Sukhoi Su-30 Flanker-C.

Il y a quelques jours pourtant on a eu très peur. En effet plusieurs médias suédois spécialisés aéronautiques et défenses ont annoncé la victoire en Colombie du Saab JAS 39E/F Gripen vis-à-vis du Dassault Aviation Rafale et du Lockheed-Martin F-16V Viper. On avait alors de quoi y croire. D’autant que les journalistes et rédacteurs des dits médias annonçaient que la déclaration officielle colombienne interviendrait avant-hier, vendredi 8 novembre 2024 à l’occasion de la fête de la Fuerza Aérea Colombiana. Et vous savez quoi ? Bah rien. On pourrait même reprendre la très chiraquienne expression du : «ça a fait pschitt !!!». Les autorités colombiennes n’ont rien confirmé et c’est silence radio du côté de chez Saab.

Ce qui est intéressant c’est que les F-16V Viper et JAS 39E/F Gripen sont censés être les deux concurrents du Rafale F4 auprès de la Fuerza Aérea del Perú. Censés car ni Lockheed-Martin ni Saab n’ont encore présenté d’offre officielle au gouvernement péruvien. Et Dassault Aviation dans tout ça ? L’avionneur clodoaldien, donné hyper favori dans cette compétition, a lui déposé sa proposition chiffrée.

Se dirige t-on vers une défaite colombienne du Rafale face au Gripen en Colombie et d’une victoire au Pérou ? Rien ne peut confirmer ou infirmer l’une ou l’autre des options. Il faut rappeler qu’en Amérique du Sud l’avion de combat suédois est en service au Brésil et que cela ne se passe pas de la manière la plus idéale. En effet l’avionneur scandinave peine à livrer ses machines en temps et en heures. À tel point qu’on dit le Brésil désormais intéressé par… le Rafale. Le F-16V Viper de son côté demeure vierge de tous contrat dans la région, même s’il se dit que la Fuerza Aérea de Chile pourrait se tourner vers lui afin de remplacer ses actuels F-16A/B Fighting Falcon.

Affaire à suivre.

Photo © Armée de l’Air et de l’Espace


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Arnaud
Passionné d'aviation tant civile que militaire depuis ma plus tendre enfance, j'essaye sans arrêt de me confronter à de nouveaux défis afin d'accroitre mes connaissances dans ce domaine. Grand amateur de coups de gueules, de bonnes bouffes, et de soirées entre amis.
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Commentaires

10 Responses

  1. Bonjour pourquoi ne font il pas un achat de chasseurs rafale groupés vu que leur condition économique sont  » juste  » avec un centre de mco multinationale avec des division dans chaque pays participant ?

  2. Bonjour. Sur base des informations, maintenant officielles, d’hier, il y aurait des avancées effectives et espérées pour un deal assez large entre Saab, Embraer, le Brésil, la Suède et la Colombie. Cela irait dans le sens que vous préconisez. Ce deal concerne des achats croisés de C390 par la Suède, de Grippen supplémentaires par le Brésil, d’une garantie de financement donnée par le Brésil à la Colombie pour pour l’achat de Grippen.

  3. Bonjour Arnaud,
    Si le soucis principal du Brésil est de recevoir ses JAS 39 Grippen sans retard, peut on être sûr que Dassault soit en état de livrer ses Rafales dans des délais plus courts ?

    Le carnet de commande de l’industriel clodoaldien me semble rempli pour longtemps. A moins qu’ un client déjà acquis accepte de passer son tour, je penses que les actuelles négociations doivent prévoir près d’une dizaine d’années…

  4. C’est tout frais. Selon un accord signé hier, la Suède s’engage à se fournir en un nombre indéterminé de C-390 en remplacement de ses Hercules contre un achat supplémentaires de 9 F-39 Gripen pour le Brésil. Le Rafale semble s’éloigner à nouveau du Brésil.

    1. En effet Dimitri pour l’instant c’est une lettre d’intentions. Il est vraiment étrange que la Suède fasse chanter le Brésil sur le thème de « on vous prend le C-390 Millennium si vous nous reprenez du JAS 39E/F Gripen« . C’est assez inédit comme méthode.

      1. Bof, je pense que c’est plus courant qu’on ne le pense. Souvent lors de gros contrat comme ça, le pays acheteur demande dans le contrat des compensations directes ou indirectes pour l’industrie locale ou l’économie du pays en général, quelque soit le domaine.

  5. La France avait vendu des hélicoptères au Brésil.
    Mais en échange, elle avait acheté des Tucano pour la formation et des bimoteurs -par ailleurs assez mauvais car instables en lacets- donc adaptés à la formation de pilotes d’appareils de transport ou multi moteurs.
    Les Tucano ont fait un passage assez brefs dans les inventaires de l’armée de l’air.
    Je ne crois pas que ce soit un problème de qualité, ou une erreur de casting. C’est surtout qu’ils étaient redondants avec les appareils de présélection (Grob 120) sans permettre de passer le pas vers Alpha Jet au niveau de l’instrumentation.
    Depuis, l’écolage a migré sur un avion dédié, lui aussi turbo propulsé mais autrement plus adapté.

  6. Bonsoir Arnauld, Staff et Fans.
    Il est normal que lorsqu’il s’agit de produits de défense, les parties concernées tentent d’obtenir des compensations économiques et industrielles. Cela ne me surprend donc pas que si Svenska Flygvapnet souhaite acheter l’excellent Embraer C-390 Millennium, le Gouvernement suédois demande une compensation au gouvernement brésilien.
    De plus, quelques SAAB JAS 39 E-F Gripens supplémentaires seront utiles à la Força Aérea Brasileira.
    Je plains les lecteurs français qui espéraient à juste titre la vente du Rafale F4 de Dassault Aviation et qui pourrait sortir du scénario brésilien.
    Cependant, cela pourrait augmenter les chances de Leonardo de vendre un nombre important de M-346 FA moins chers pour remplacer l’AMX.
    Mais l’industrie de défense française pourrait encore avoir de grandes satisfactions au Brésil.
    A l’occasion du prochain G20 prévu les 18 et 19 novembre à Rio de Janeiro, le président français Emmanuel Macron proposera au président brésilien Luiz Inácio Lula da Silva l’achat de 24 chasseurs-bombardiers Dassault Rafale, 50 hélicoptères Airbus H145, 36 automoteurs. artillerie propulsée César de 155 mm et un sous-marin Scorpène supplémentaire.
    Même si on supprimait les Rafale, ce seraient quand même des contrats exceptionnels. Et peut-être verrons-nous l’excellent Embraer C-390 Millennium avec les cocardes françaises.
    Traduit avec Google.

  7. Le Gripen est un excellent avion pour … la police du ciel, je plaisante à peine ! Or, la Colombie est limitrophe avec … le Vénézuela pays très controversé… qui demande une politique étrangère ferme et affirmée. En outre, il suffit de prendre une carte pour constater que la Colombie, comme le Pérou, font 2 fois la taille de la France.
    Il sont donc besoin d’un avion de supériorité stratégique bimoteur ce qu’est le rafale et et ce que n’est pas le Gripen. Problème : la Colombie a pas un rond et le Rafale semble beaucoup trop cher vis à vis du Gripen ! Maintenant, sans faire injure au Gripen, il n’a pas les capacités indispensables pour un avion omnirole bimoteur. D’ailleurs, il se dit que le Brésil (qui aurait eu besoin d’un avion géo-stratégique) trouve que les délais de livraison sont trop longs c’est pour ça que Macron a pu, à nouveau, parler du Rafale. Dans ces conditions, comment Saab peut proposer un nouvel accord éventuel au Brésil pour des C390 contre de nouveaux avions alors qu’elle arrive pas à livrer la 1ère tranche de Gripen ?
    Maintenant, comme je l’ai dit dans un autre fil (T4 favorable au Rafale ?) Dassault aussi peut avoir des problèmes de production, donc de livraison à cause, notamment, des sous -traitants. La question est aussi : Le service commercial (et tout l’environnement amont et aval) est-il suffisamment dimensionné et la production suivra-t-elle ? Il semble, en effet, que pour l’un d’entre eux, il faut que les avions soient livrés 3 ans après la signature ! Dur, Dur, ou comme aurait dit un amuseur …mou, mou 😀

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