Quand on est en mauvaise posture il faut toujours savoir revenir aux fondamentaux. C’est une chose que l’US Air Force, et plus particulièrement son Air Force Global Strike Command, ont bien compris vis-à-vis de la montée des tensions au Proche-Orient. Afin de dissuader la république islamique d’Iran de toute action militaire disproportionnée contre Israël six bombardiers stratégiques Boeing B-52H Stratofortress ont été déployé au Qatar. Ces lourds reliquats de la guerre froide jouent ici un rôle bien plus diplomatique qu’autre chose, basé sur leur réputation.
L’idée d’utiliser le B-52H Stratofortress comme outil diplomatique n’a rien de nouveau. En fait l’Amérique fait cela depuis plus de 50 ans ! Il faut dire qu’au Vietnam ce bombardier stratégique s’est fait une réputation qui est même devenue son image de marque : un avion capable de raser tout une portion de territoire grâce à la technique du tapis de bombes. Même si celle-ci est désormais passée de mode l’image lui colle à la peau comme le sparadrap du capitaine Haddock. Et justement cela sert les intérêts à la fois de l’US Department of State et de l’US Department of Defense. Les Iraniens connaissent le B-52, ils l’approchent de près depuis des années. Ils connaissent sa réputation et aussi ses limites.
Les six avions actuellement stationnés à Al Udeid au Qatar et qui «patrouillent» dans la région appartiennent au 5th Bomb Wing en provenance de Minot AFB dans le Dakota du Nord. Ils sont arrivés dans la région en deux fois, quatre premiers d’abord en milieu de semaine dernière et les deux dernier ce weekend. Pour faire simple ces bombardiers stratégiques doivent tout autant éviter une escalade mortifère au Proche Orient que garantir la sauvegarde de l’état d’Israël sans avoir l’air de renoncer à sa puissance face à l’Iran. Pour un tel numéro d’équilibriste le B-52H Stratofortress est l’avion idéal.
Les Iraniens ne sont pourtant pas dupes ils connaissent les Américains. Ils savent que quand six Boeing B-52H Stratofortress volent pas loin de chez eux en bandant les muscles un nombre au moins équivalent de Northrop B-2A Spirit se tient prêt à quitter leur nid du Missouri. Ou bien qu’ils sont déjà prépositionnés à Diego Garcia dans l’océan indien. C’est le bon vieux principe du chiffon rouge. On s’agite devant ce qu’on voit et on baisse la garde devant la menace réelle.
Affaire à suivre.
Photo © US Air Force
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9 Responses
Les vieux soldats ne meurent jamais.
Ou du moins, ils vivent longtemps.
C’est fou qu’un avion conçu il y a 70 ans soit encore dans les effectifs, mais aussi utilisé diplomatiquement. Même si son rôle militaire est tout relatif, c’est quand même étonnant. Que dirait-on s’il était escorte par des F104 Starfighter ?
Bonjour Gillou81 vous écrivez « Que dirait-on s’il était escorté par des F104 Starfighter ? » J’ai tendance à vous répondre que les F104 seraient amplement suffisant pour contrer la chasse iranienne complètement inopérante. La dissuasion américaine fonctionne cela fait plus d’une semaine que les enturbannés iraniens n’ont pas menacé Israël et l’ Amérique
mais c’est totalement ca, quoique un peu exagérer…
je doute que si l’oncle SAM envoi quelques avions agiter les radars iraniens, leur chasse compose de vieux F14, F4 et mirage F1 ne ferait pas le poids. si ce n’est les SU35 pourraient éventuellement être a la hauteur… et encore…
les iraniens savent très bien que si ils sont trop agressifs… on pourra dire au revoir a leur chasse.
2 porte-avions et probleme reglé
Le B-52 est certes vieux, mais il peut tirer des missiles de croisière modernes !
Exactement, on oublie souvent que les avions ne sont que les vecteurs qui transportent l’arme
La photo qui serait superbe, c’est l’interception d’un B52 US par un Tomcat iranien !
Oui ce serait excellent.
Si bien sûr l’interception est « pacifique », comme entre les bombardiers russe et les intercepteurs américains ou européens
C’est un peu vieux comme appareil quand-même …