L’avion sans pilote a d’ores et déjà été vendu à l’Espagne et à la Colombie tandis que des négociations le concernant sont encore en cours avec la Serbie. Ce lundi 18 novembre 2024 le groupe aéronautique Airbus a confirmé que son SiRTAP (contraction de Sistema Remotamente Tripulado de Altas Prestaciones) était entré en production à hauteur des deux exemplaires de tests. Annoncé comme équivalent aux Boeing RQ-21 Blackjack américain, I.A.I Heron israélien, ou encore Leonardo Falco italien, ce nouveau drone européen ne sera pas armé et dédié exclusivement aux missions de surveillance. Son entrée en service opérationnel demeure planifiée pour 2027.
Sistema Remotamente Tripulado de Altas Prestaciones, ce qui se traduit en français par système piloté à distance de haute performance, est donc clairement tourné vers le marché hispanophone. C’est logique puisque son client de lancement n’est autre que l’Ejercito del Aire y del Espacio. Une force aérienne et spatiale espagnole qui a choisi d’acquérir vingt-sept exemplaires représentant neuf séries de trois drones à chaque fois. Elle devrait percevoir, selon les clauses du contrat signé en juillet 2023, ses premiers exemplaires à la mi-2027. Particularité notable ces drones ne viendront en remplacer aucun mais plutôt renforcer les quatre actuels General Atomics MQ-9 Reaper actuellement en dotation.
Quels seront les missions de ces Airbus Defence SiRTAP ? Avant tout il faut signaler que ce drone n’a pas été initialement pensé comme un aéronef armé. Les exemplaires espagnols devront de ce fait mener des vols de reconnaissance tactique, de surveillance frontalière, de ciblage aéroporté, ou encore d’assistance aux opérations navales. Avec une autonomie annoncée par le constructeur européen autour de 20 heures le SiRTAP est clairement un outil précieux pour l’Ejercito del Aire y del Espacio. Les récents drames que l’Espagne a connu suite au réchauffement climatique tout comme les incendies de forêts et d’espaces naturels à répétition devraient également lui offrir dans le futur de nouvelles fonctionnalités. Sa capacité d’emport en équipements est annoncée à un maximum de 150 kilogrammes.
C’est à Getafe, dans l’aire urbaine madrilène, qu’Airbus Defence a installé sa chaîne d’assemblage SiRTAP. C’est donc là que depuis le début de la semaine ingénieurs et ouvriers de l’avionneur s’activent pour donner naissance aux deux premiers prototypes. C’est également là que les essais statiques préparant au vol inaugural auront lieu au cours de 2025. Au cours du quatrième trimestre de l’année prochaine il sera transporté jusqu’en Andalousie, et plus précisément dans la petite ville de Moguer. C’est là que se trouve le Centro para Ensayos, Entrenamiento y Montaje de Aeronaves no Tripuladas. Il s’agit d’un centre d’essais en vol pour drones, ayant un rayonnement européen. Avant Noël 2025 le SiRTAP devra y réaliser son premier vol et ses vols tests.
Outre l’Ejercito del Aire y del Espacio Airbus Defence a déjà vendu son drone de surveillance à l’export. En début d’année un contrat pour dix-huit drones a été signé avec la Fuerza Aérea Colombiana auprès de qui il remplacera les Elbit Hermes 450 et Hermes 900 d’origine israélienne. Des négociations sont toujours en cours avec la Serbie tandis que le drone en question aurait été approché par l’Argentine et par la Norvège. Serait t-on à l’aube d’un succès pour le groupe aéronautique européen ?
Affaire (bien sûr) à suivre.
Photos © Airbus Defence.
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2 Responses
C’est rigolo le concept d’un drone pour le marché hispanophone. Bravo Airbus, fallait y penser.
Les initiatives d’Airbus en matière de drones m’étonnent. Airbus fait flèche de tout bois et me donne l’impression de s’éparpiller. Mais peut-être Airbus multiplie-t-il son R&D et profite-t-il de ses acquis technologiques pour en tirer systématiquement un intérêt commercial.