Sébastien Lecornu engage le développement d’un drone collaboratif pour le Rafale F5.

Ironie de l’Histoire le contrat français intervient alors même que la Russie vient de perdre un de ses deux exemplaires d’un aéronef de ce genre. Ce mardi 8 octobre 2024 le ministre des Armées, monsieur Sébastien Lecornu, a officialisé le développement par Dassault Aviation d’un drone collaboratif destiné à appuyer l’action du futur Rafale F5. L’objectif est que l’Armée de l’Air et de l’Espace dispose d’un tel équipement à l’horizon 2033. On ignore actuellement si la Marine Nationale est concerné ou non, donc si le dit drone sera navalisé.

L’avionneur français a donc neuf ans pour donner vie à ce programme hautement ambitieux. Un drone collaboratif doit permettre d’appuyer le Dassault Aviation Rafale F5 dans ses missions de combat du quotidien. Il pourra engager le feu sans risquer de mettre inutilement en danger la vie du pilote ou de l’équipage de l’avion de combat. C’est pourquoi cet avion sans pilote sera à la base un UCAV, c’est à dire un drone de combat.

À la base parce que le drone collaboratif, que les anglophones appellent un Loyal Wingman, pourra sans doute remplir d’autres rôles comme le brouillage des communications ennemis, le piratage des données informatiques, ou encore la saturation radar. Il est évident que Dassault Aviation basera son engin sur l’expérience du nEUROn, un drone expérimental développé depuis une vingtaine d’années avec l’aide des groupes Airbus et Leonardo, et dans une moindre mesure de la RUAG suisse et de l’EAG grecque. L’avionneur clodoaldien en est cependant le maître d’œuvre. Le nEUROn vole depuis décembre 2012 et a permis des avancées technologiques majeures pour l’industrie aéronautique européenne.

On sait d’ores et déjà que le futur drone collaboratif français pourra emporter de l’armement en soute comme n’importe quel aéronef furtif. Car oui il disposera d’une telle technologie, une première pour l’Armée de l’Air et de l’Espace. Rappelons que si le Rafale possède une signature radar globalement dégradée vis-à-vis des autres avions de sa catégorie et de sa génération il n’est cependant pas strictement furtif. En outre tout porte à croire que le drone collaboratif, dont le futur patronyme n’a pas encore été dévoilé, sera autonome grâce à l’apport de l’IA. Cependant il pourra être repris en vol par un télépilote, c’est là une des exigences françaises pour des raisons principalement de sécurité.

Comme souvent dans ce genre de programmes français le coût est un tabou. Ni Dassault Aviation ni le ministère des Armées n’a pour l’instant communiqué sur le budget alloué à ce drone collaboratif. Trop faible et notre avionneur national va droit dans le mur, trop fort et les parlementaires le retoqueront. De toutes manières il se comptera en milliards d’euros étalés d’ici 2033, et même au-delà.

Quoiqu’il en soit on peut dire que Dassault Aviation va ouvrir la boite à rêves pour pas mal de passionnés d’aviation. L’idée de voir le nEUROn donner naissance à une version de série adaptée au Rafale F5 a quelque chose d’hyper excitant. Et surtout cela préfigure le futur à moyen terme autour du SCAF.

Affaire (évidemment) à suivre.

Photo © Dassault Aviation


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Arnaud
Passionné d'aviation tant civile que militaire depuis ma plus tendre enfance, j'essaye sans arrêt de me confronter à de nouveaux défis afin d'accroitre mes connaissances dans ce domaine. Grand amateur de coups de gueules, de bonnes bouffes, et de soirées entre amis.
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Commentaires

6 Responses

  1. Un seul maître d’œuvre et Dassault Aviation de surcroît, ça va donner quelque chose de bien, il ne manque plus que son nom 🙂
    Ça risque faire de l’ombre au SCAF et le retarder

    1. Un nom pour un drone qui descend du NEURON?

      Le SYNAPS…?

      Reste à trouver une signification…
      SYstème Navigant semi Autonome Performant et Super?

      Pas sûr que la fin soit validée, mais c’est une idée…

    1. Le Rafale F5 demeure un Rafale. Donc un génération 4.5. Si la France veut un génération 6 c’est simple il faudra attendre le SCAF européen.

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