Ryanair veut dématérialiser totalement les billets d’avions.

Bientôt finies les interminables files d’attentes dans les salles d’embarquement de la célèbre compagnie à bas coût irlandaise ? Au printemps 2025 Ryanair entend stopper l’émission de billets d’avions en papier afin d’accéder à ses Boeing 737-800/Max 8. Une décision qui peut sembler dictée par le bon sens au moment où chacun essaye de réduire son empreinte carbone mais qui ne fait pas que des heureux. Il faudra en effet posséder un smartphone pour que cela fonctionne.

D’abord cela n’a rien de révolutionnaire ! La plus part des compagnies aériennes ont déjà un service d’embarquement que l’on peut réaliser en présentant son smartphone de la même manière qu’on le fait à bord d’une rame de TGV ou encore pour payer son burger ou son sandwich du midi. Sauf que là où le transporteur irlandais va innover c’est qu’il compte devenir la première compagnie aérienne 100% dématérialisée. À partir de mai prochain il n’y aura plus le moindre billet d’avion au format papier.

Est-ce que cela va faire grimper le prix d’accès aux vols de Ryanair ? À priori non la compagnie aérienne indique qu’environ 60% de ses passagers utilisent déjà uniquement ce mode d’accès aux avions. Surtout l’abandon des billets d’avions papier devrait permettre d’économiser l’achat des dits billets vierges, leur impression, et même les frais de recyclage. Des économies donc pour la compagnie aérienne, mais pas que. En effet l’enregistrement au comptoir chez Ryanair, comme d’ailleurs chez tous les transporteurs à bas coût se paye. Il faut compter entre 55 et 70 euros suivant la destination choisie. Sauf que l’enregistrement dématérialisée est lui totalement gratuit. Eh oui il n’y a pas de personnel commercial à payer ni de loyer auprès des aéroports.

Pourquoi Ryanair n’y passe pas immédiatement ? Il faut convaincre les râleurs, les obtus, celles et ceux qui de toutes manières ne sont jamais d’accord avec ce genre de procédure. Qu’ils soient technophobes ou inadaptés au monde numérique, ou bien qu’ils fassent cela exclusivement pour enquiquiner leur monde ces gens sont des clients. Ryanair ne peut pas se couper d’eux. Pour autant le gros des clients qu’il faudra convaincre : les vieux ! Pardon on doit dire sénior ou 3e âge car vieux c’est politiquement pas correct. Pourtant les plus âgés d’entre nous qui ne sont pas passés au smartphone sont des vieux ! Exemple type mon propre papa à 83 ans et se sert quotidiennement de son smartphone tout comme ma maman à 79 ans avec le sien. Ils sont séniors, ils ne sont pas vieux ! Celles et ceux qui se cachent derrière l’âge pour ne pas se mettre au smartphone ou au numérique sont des vieux. Et c’est avec eux que Ryanair va devoir batailler sec dans les semaines qui viennent. CQFD.

Vous l’aurez compris le transporteur irlandais nous rejoue sa partition favorite : celle de poil à gratter du transport aérien international. Sauf que pour une fois il est dans le vrai.

Affaire à suivre.

Photo © Wikimédia Commons


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Arnaud
Passionné d'aviation tant civile que militaire depuis ma plus tendre enfance, j'essaye sans arrêt de me confronter à de nouveaux défis afin d'accroitre mes connaissances dans ce domaine. Grand amateur de coups de gueules, de bonnes bouffes, et de soirées entre amis.
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Commentaires

9 Responses

  1. C’est le genre de sujet qui fait vraiment réfléchir sur l’évolution du secteur aérien. Tranquillement, Ryanair se lance dans une démarche qui semble inévitable à l’ère du numérique. Le constat sur la nécessité de s’adapter est juste, même si, comme tu le soulignes, tout le monde n’est pas prêt à sauter le pas. Ce qui est vrai, c’est que cette dématérialisation pourrait améliorer l’expérience de voyage pour la majorité des passagers. En tout cas, l’idée de réduire les coûts opérationnels tout en étant écolo est un bon point pour la compagnie. Après, il faudra bien voir comment ils vont gérer les réticences des plus réfractaires, mais j’espère que ça ne mettra pas trop de temps à se mettre en place. C’est un pas en avant qui mérite d’être suivi de près !

  2. Merci Arnaud pour tous vos papiers extrêmement instructifs que je lis toujours avec grand intérêt !
    Si je me permets un commentaire peut-être un peu spécialisé sur cet article, c’est qu’il y a probablement une petite confusion entre billet d’avion et carte d’embarquement.
    Je pense que RYANAIR est depuis longtemps une compagnie « ticketless » , qui vent des places sur un vol par une réservation sans émettre de billet (cas de la plupart des LOW COST, sauf SOUTHWEST aux USA) . Et qui demandait, le jour du départ, de venir avec une carte d’embarquement papier.
    C’est cette carte d’embarquement qui serait désormais dématérialisée de manière obligatoire.
    Les compagnies aériennes classiques (IATA) ont encore des billets d’avions, qui sont obligatoirement dématérialisées depuis 2008 ( « billet électronique ») . Leurs cartes d’embarquement comportent un code barre 2D lisible par les lecteurs à l’embarquement soit sur support papier, soit sur smartphone,
    Avec impatience de vous lire

  3. Cher Arnaud,
    Je me permettrai de mettre un bémol à votre avis « sans smartphone on est vieux ».
    Perso, à 66 ans, retraité de l’informatique et technophile, je suis hyper à l’aise avec les technologies modernes. J’ai également des parents et amis âgés (80+) pour qui l’usage des smartphones, tablettes et PC ne pose aucun problème.
    Néanmoins, certaines (rares) personnes, pas toujours très âgées, sont très mal à l’aise avec ces technologies et vont stresser à mort si le smartphone est leur seul sésame pour entrer dans l’avion, paniquant à l’idée que « quelque chose n’irait pas ». Cela ne s’explique pas plus que la peur de l’eau ou le mal de mer : c’est comme ça ! Il faut l’accepter. Ces gens là sont différents, et pas nécessairement moins intelligents.
    Alors je trouve normal qu’on garde une solution manuelle (papier) comme solution de rechange, quitte bien sur à la faire payer. Sans quoi ces gens seront exclus du système et ce serait dommage.
    Ceci dit, prenez mon avis comme une simple remarque personnelle, je suis globalement toujours en accord avec vos textes et je vous félicite pour votre activité sur ce site !

  4. Parmi les plus de jeunes, de plus en plus sont adeptes du « Rétrophoning ». Ils se réapproprient leur vie en délaissant les réseaux sociaux et en troquant leur « Smartphone » au profit du bon vieux « Flip » (téléphone à clapet). Lorsque je vois de trop nombreux zombies collés à leur téléphone « intelligent » marcher dans la rue ou se couper du vrai monde lorsque attablés au restaurant, je me dis que les jeunes adeptes du « Flip » sont peut être à l’avant-garde d’une nouvelle révolution en réaction au plus vieux devenus esclaves du cyberespace. Ces jeunes voudront sans doute boycotter les entreprises, comme Ryanair, qui obligent leur clients à vivre dans un monde dématérialisé (synonyme de déshumanisé).

      1. Malheureusement la marche du progrès ressemble trop souvent à un troupeau de montons qui se dirige aveuglément vers un précipice. Notre société de consommation à outrance en est la parfaite illustration. Nous devrions tous avoir la sagesse d’écouter ceux qui ont le courage de remettre en question les dogmes afin de réfléchir à la portée réelle d’un soi-disant progrès. Enveloppée sous une couche de « Greenwashing », la décision de Ryanair est certes un « progrès » pour ses profits, mais sans doute moins pour le service à la clientèle qui ne peut (illettrés / 4% de la population en France, malvoyants, aînés dépassés par la techno) ou qui veut simplement exprimer son libre choix. Où est passé la solidarité ? Ah oui, j’oubliais… on arrête pas le progrès ! Plus besoin de réfléchir, l’intelligence artificielle va s’en charger pour nous !

      2. L’innovation n’est pas le progrès, seulement l’apport de nouveautés. La calculatrice apporte une rapidité à la fonction de calculer qui peut être vue comme un progrès (au dépends d’une connaissance interne de la logique calculatoire). Elle ne remplace (pas encore, même si cela le devient de plus en plus) le calcul mental qui a pour avantage d’être immédiatement accessible.
        Calculer sur smartphone apporte un progrès nul en comparaison sur la fonction de calculer et permet seulement d’avoir la fonction disponible plus facilement (et certaines applications de calculatrice n’ont certainement pas besoin d’accéder à vos contacts, photos, …).

        Concernant ce mouvement de Ryanair, si on pouvait avoir confiance dans les émetteurs de tickets via leur propre application qui ne serait pas des aspirateurs à données, l’utilisation d’un smartphone serait moins problématique. Par contre éliminer complètement l’alternative physique, je veux bien voir la tête de leurs clients et employés quand leur serveur tombera en panne lors de l’embarquement. Mais Ryanair n’est plus à quelques critiques près à ce niveau.

  5. Bonjour à tous,

    Combien refuse l’internet, pas de PC et un vieux Nokia en poche pour la téléphonie, ils gardent leur antenne râteau sur le toit, pour ne pas être influencé par la bonne parole du net ?
    Ces personnes sont parfois en extase ou dépiter devant un distributeur des chemins de fer dont ils sont incapables de se servir.
    Pour l’écologie, les datacenters pollue plus que ce que ne coûte le papier pour l’impression de ces fameux documents nécessaire à notre déplacement.

    Aéronautiquement vôtre.

  6. Zut va falloir que j’abandonne mon vieux Nokia C5 toujours opérationnel !
    Pour l’instant Air Austral me demande juste mon nom, voire mon code réservation à l’enregistrement.
    Ouf !

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