Peu d’avions ont autant marqué leur époque que le gros chasseur-bombardier de Republic. Avion totalement légendaire le P-47 Thunderbolt est actuellement célébré par la Força Aérea Brasileira, et de la plus belle des manières. En plus d’un exemplaire préservé par ses soins c’est un avion d’attaque au sol Embraer A-29 Super Tucano qui a été spécialement repeint afin de lui rendre hommage. Le moins qu’on puisse dire c’est que l’avion de facture brésilienne a une sacrée gueule.
Porteur du serial 45-49151 le Republic P-47D Thunderbolt est presque anachronique. En effet il n’avait pas encore été livré quand les premiers exemplaires sont arrivés au sein du corps expéditionnaire brésilien envoyé en Europe en octobre 1944. Pourtant c’est bien cet avion, reconnaissable à son énorme B4 peint sur le capotage du moteur, qui a participé ce mercredi 23 octobre 2024 à la cérémonie commémorant à la fois le 80e anniversaire de la participation des aviateurs brésiliens aux opérations contre l’Allemagne nazie et le 80e anniversaire de la livraison de ces gros chasseurs-bombardiers ô combien attachants.
Au total ce sont 85 exemplaires du P-47D Thunderbolt qui entre octobre 1944 et juin 1945 seront mis en œuvre par les pilotes brésiliens intégrés au sein d’une unité spéciale de l’US Army Air Force. Appelés les Cobras Fumantes, les serpents fumeurs en français, ils débutèrent leur transformation opérationnelle sur cet avion au printemps 1944 mais durent attendre le 6 octobre pour réaliser leur première mission opérationnelle en Italie. Même si le «Jug» était aussi un chasseur c’est bien pour sa capacité hors du commun à balancer des bombes que les Brésiliens l’employèrent. Et comme d’autres dans ce conflit ils furent autorisés à rentrer chez eux avec leurs P-47D. Résultat cinq d’entre eux sont précieusement préservés de nos jours, dont le B4 vu dans cet article.
Et quel avion dans l’arsenal brésilien ressemble le plus à un Republic P-47D Tunderbolt ? C’est évidemment l’Embraer A-29B Super Tucano. Les deux avions sont «à hélices», l’un à moteur à pistons et l’autre turbopropulsé. Pourtant le plus jeune a été maquillé afin de ressembler le plus possible à son prestigieux aïeul. Et le résultat est assez bluffant. Fuselage, voilure, empennage tout a été fait pour rappeler le glorieux passé. Même le marquage de nationalité américanisé a été reproduit.
Les mécanos brésiliens du 21e siècle ont fait un sacré boulot de peinture, allant jusqu’aux marquages des missions réalisées… ou imaginées pour l’occasion. C’est très chouette, vous ne trouvez pas ?
Photos © Força Aérea Brasileira
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5 Responses
Bonjour Arnaud, Staff et Passionnés.
Les Pilotes Brésiliens du FAB se sont révélés parmi les plus efficaces de la campagne d’Italie, détruisant à eux seuls 15 % des véhicules ennemis, 28 % des ponts, 35 % des dépôts de carburant et 85 % des dépôts de munitions.
C’est l’occasion de rendre respectueux hommage aux Soldats et Aviateurs de la Força Expedicionária Brasileira qui ont combattu et sont morts pour la liberté du peuple italien.
Traduit avec Google.
Merci Arnaud, vous venez de combler une lacune vielle de plus de 60 ans, j’ignorais la participation du Brésil aux combats sur le sol européen.
À 76 printemps, je suis heureux d’en apprendre encore.
Belle livrée en effet ! Un rappel historique en prime !
Excellent article, étant sur place, j’en profite pour apporter quelques précisions. Le 30 juillet 1957, la FAB arrête définitivement les 93 exemplaires Thunderbolt, de différentes variantes, après 14 ans d’utilisation. De l’ensemble des appareils P-47D, malheureusement seul le B4 s/n 4184 a été restauré au Musée Aérospatial de Rio de Janeiro.
Concernant l’appellation de cette unité spéciale de l’US Army Air Force, les « Cobras Fumantes », l’origine apparait lorsque le Brésil a déclaré la guerre à l’Axe, l’opinion publique de l’époque était très incrédule, car elle affirmait qu’il était plus facile pour un serpent de fumer que pour le Brésil d’entrer dans le conflit. Ironiquement, la FEB (Force Expéditionnaire Brésilienne), adopte le symbole du serpent fumant sur leur fanion. Mais cette expression était un dicton populaire à l’époque, qui signifiait « quelque chose de difficile à réaliser ».
Bonjour Arnaud et les adeptes de ce site que je visite depuis 2 ans. Je ne suis nullement un spécialiste d’aviation, juste un amateur d’histoire.
Deux choses me frappent et me font écrire ce premier message: la qualité exquise de vos photos (cette illustration du célébrissime P47 est un exemple) et, sans voulouir politiser rien, votre ferme position contre les crimes de Mr putin en Ukraine.
Continuez le bon travail et merci!