Serait t-on arrivé à l’aboutissement du programme Matrix ? Ce lundi 14 octobre 2024 le géant américain Lockheed-Martin a annoncé avoir reçu de la DARPA une enveloppe afin d’adapter sa technologie d’hélicoptère autonome sur un Sikorsky UH-60M Blackhawk. Il s’agit pour le Pentagone d’envisager l’avenir de l’US Army. La généralisation de Matrix sur Blackhawk pourrait porter la flotte à minimum 40 ans de plus.
Des Sikorsky UH-60M Blackhawk encore opérationnels en 2065-2070 ça parait complètement fou. Pourtant si la DARPA y croit on n’a aucune raison de mettre son expertise en doute. En tous cas ce serait une super mauvaise nouvelle pour Bell et son convertiplane de nouvelle génération V-280 Valor. Rappelons que c’est lui le successeur désigné… du Blackhawk. Alors pourquoi débourser 6 millions de dollars pour rendre autonome un tel hélicoptère ?
D’abord parce que la Defense Advanced Research Projects Agency le peut. Son budget est colossale, même au regard de ce que possède le Pentagone. Ensuite parce que depuis deux ans et demi le monde sait que faire voler un Blackhawk en autonome c’est possible, et même avec une charge de fret léger en cabine. Maintenant passer d’un vieux UH-60A bidouillé à mort à un UH-60M flambant neuf il y a une sacrée différence. D’où la nécessité d’allonger 6 millions de dollars sur la table.
Mais au fait c’est quoi un hélicoptère autonome ? Il s’agit en fait d’un hélico qui peut passer du mode pilotage classique avec équipage à bord à un mode sans pilote. L’hélicoptère autonome n’est pas un strict drone à voilure tournante comme peuvent l’être les Airbus Helicopters VSR700, Northrop Grumman RQ-8 Fire Scout, et autres Schiebel S-100 Camcopter. C’est plutôt une machine à mi-chemin du drone et la voilure tournante. Et c’est ça qui intéresse l’US Army et qui a motivé la DARPA à signer son chèque. Un UH-60M Blackhawk autonome pourrait parfaitement déposer du fret sous élingue au beau milieu d’un champ de bataille sans avoir à mettre en danger le moindre équipage. Ce que le Bell V-280 Valor ne pourra alors pas encore faire, enfin selon toutes logiques.
L’autonomisation des hélicoptères est un des segments de recherches les plus actifs aujourd’hui auprès des constructeurs. Si dans le cadre du programme Vertex le constructeur européen Airbus Helicopters travaille sur deux laboratoires volants, un H130 et un H145 les autres constructeurs ne sont pas en reste. Moins avancés cependant Bell et Leonardo œuvrent également sur cette technologie d’avenir. Pour autant aucun n’a le droit à 6 millions de dollars de la part de la DARPA. Pour ça il faut s’appeler Sikorsky, autrement dit Lockheed-Martin.
Photos © Lockheed-Martin
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Une réponse
Cela peut devenir intéressant cette mode de dronisation de l’existant , je ne serais pas étonné que cela puisse être dans le cahier des charges non public du Rafale F5 . je n ‘ ose imaginé le caractère de sécurisation et de solidification des réseaux par contre .