Ils ont survécu en juin 1982 à l’opération Mole Cricket 19. Depuis maintenant six jours Heyl Ha’Avir, l’aviation militaire de l’état hébreu, frappe quotidiennement la ville libanaise de Baalbek réputée être un foyer du groupe terroriste islamiste Hezbollah. Sauf que depuis le même laps de temps les bombes et les missiles air-sol tombent très près de l’ancienne Héliopolis et de ses temples datant des Antiquités grecques et romaines. Une situation qui inquiète jusqu’à l’UNESCO à Paris.
Les guerres des XXe et XXIe siècles n’ont pas épargné les édifices historiques. Les guerres de 14/18 et de 39/45 l’ont largement démontré en Allemagne, en Belgique, en France, ou encore en Italie. Préservation du patrimoine et directives tactiques font bien souvent mauvais ménages. Et cela se retrouve actuellement avec les raids aériens menés contre le Liban. Officiellement Israël n’est pas en guerre contre son voisin du nord, pourtant quotidiennement elle déverse dessus des tonnes et des tonnes de bombes. F-15I Ra’am, F-16I Sufa, et F-35I Adir larguent leurs bombes à guidages laser et/ou GPS sur de supposées positions du Hezbollah au sud Liban, et ailleurs dans le pays. Et dans cet ailleurs on retrouve une ville multimillénaire distante de plus de 90 kilomètres de la frontière israélienne : Baalbek. Pour quiconque s’intéresse à l’histoire antique grecque et romaine cette cité de la plaine de la Bekaa est tout sauf une inconnue. Archéologues et historiens l’appellent Héliopolis. Elle abrite quelques unes des merveilles antiques comme les temples de Bacchus, de Jupiter, et de Vénus.
Et depuis le 23 octobre 2024 les bombes israéliennes tombent très près de ces trésors archéologiques inestimables. L’état-major israélien prétend faire attention mais plusieurs frappes ont eu lieu à moins de 200 mètres de ces sites culturels majeurs, tous classés au patrimoine mondial de l’UNESCO. Et quand des journalistes européens le font remarquer aux autorités israéliennes celles-ci font la sourde oreille ou alors se retranchent derrière leur réponse désormais éculée : des terroristes du Hezbollah se cachent à proximité. On croirait relire les déclarations russes pour justifier du bombardement du théâtre ukrainien de Marioupol. Pourtant dans les frappes contre Baalbek des enfants meurent. Alors peut-être que pour mieux s’endormir les pilotes des F-15I, F-16I, et F-35I se disent que ces enfants n’en sont peut-être pas vraiment et ne sont finalement que des combattants du Hezbollah en devenir. Et peut-être aussi se disent t-ils qu’une bombe qui tomberait sur un site antique serait une bombe qui tomberait sur un lieu où se cachent les troupes ennemies.
Alors en attendant qu’Israël ait terminé ses frappes aériennes contre Baalbek quand certains prient d’autres croisent les doigts ou serrent les fesses en espérant qu’aucune bombe ne vienne détruire un patrimoine qui appartient à l’humanité. Mais bon la guerre est ainsi faite… et puis pour des généraux avides de vengeance qu’est-ce que c’est que deux ou trois millénaires d’histoire ?
Affaire à suivre
Photo © Heyl Ha’Avir.
NDLR : Nous serons particulièrement attentifs à la modération des commentaires sur cet article. Tous ceux contenant des propos incitant à la haine et à la violence à l’encontre des fidèles juifs et/ou musulmans feront l’objet d’une censure totale de ma part. Celles et/ou ceux qui en seront à l’origine n’auront plus jamais l’occasion de voir leur commentaires publiés sur notre site ! Je n’accepterais jamais la haine contre l’Islam et le Judaïsme. Notre site ne sera pas un champs de bataille visant à refaire le conflit israélo-palestinien. Si malgré cette mise en garde certaines personnes décidaient de passer outre sachez que nous nous réservons le droit d’aviser PHAROS, la Plateforme d’Harmonisation d’Analyse de Recoupement et d’Orientation des Signalements, de ces commentaires. Vous ne pourrez pas dire ensuite que je vous ai pris en traitre.
En savoir plus sur avionslegendaires.net
Subscribe to get the latest posts sent to your email.
19 Responses
Israël n’en a rien à faire des sites antiques. Pour les généraux israéliens rien n’est plus important que la mission. Si la bombe doit détruire un temple romain c’est que le temps romain aura abrité des terroristes. Pour les généraux israéliens la mission prime sur tout. Ils n’ont aucune limite.
Je ne voudrais pas vous faire de peine mais, pour un militaire, et quel que soit le drapeau pour lequel il combat, rien n’est plus important que la mission. Qu’il soit israélien n’est en rien une circonstance aggravante.
Israël est en guerre pour sa survie, tout comme le fut le monde civilisé contre le nazisme il n’y a pas si longtemps que ça.
Et je ne crois pas que les alliés aient retenu leurs frappes pour venir à bout d’un ennemi mortel.
Parce que le principe d’une guerre est de détruire l’ennemi avant qu’il ne vous détruise.
La guerre est le résultat de la folie des hommes, et elle est toujours sale. Certes il y a les lois de la guerre, mais qui les respecte???… surement pas ceux qui la déclarent et encore moins ceux qui deviennent fous à force de la faire.
Les équipages d’Heyl Ha’Avir font leur boulot, comme des militaires, comme ceux des forteresses volantes qui ont écrasé le Reich sous leurs tapis de bombes, comme ceux de l’USAF qui pilonné le Nord Vietnam, bref comme tous ceux dont c’est le métier et à qui on demande – on exige même- de le faire bien.
Pour ceux qui la font, l’affect n’a pas sa place dans la guerre. Il est trop tard pour ça.
Je ne veux pas être désobligeant MikeLima mais votre vision des choses oublie d’inclure les lois de la guerre. Et depuis les années 1960 elles ont évolué. Rébecca n’est pas totalement dans le faux dans réflexion.
Non Arnaud, je n’oublie pas les lois de la guerre, que j’évoque même brièvement dans mon post. Et j’en conviens, Rebecca n’a pas tort. Mais moi non plus. Nous n’avons tout simplement pas le même angle de vision sur la situation.
Le premier article des lois de la guerre devrait d’ailleurs interdire de les déclarer.
Et force est de constater que les criminels de guerre qui sont traduits devant des tribunaux comme le TPI sont les perdants des guerres dont ils furent les protagonistes.
Il est donc indispensable de gagner ses guerres pour éviter d’être inculpé. Mais peut-on les gagner en en respectant les lois?… tout ceci n’est qu’une grosse fourberie.
Cela dit, je suis comme beaucoup révolté par ce qui se passe au Moyen Orient, en Ukraine, au Soudan, au Sahel, etc. Les seuls qui s’en réjouissent sont les marchands d’armes, institutionnels comme trafiquants.
Israël ne serait peu-être pas en guerre pour sa « survie » et en train d’en être rendue à bombarder des sites archéologiques si un état palestinien existait réellement et que le gouvernement actuel d’israël ne s’efforçait pas d’encourager la colonisation des territoires palestiniens depuis des années…
Complexe tout ça ! Je préfère quand Heyl Ha’Avir prend pour cible des sites militaires en Iran…
Nethanyaou ne veut pas d’un état palestinien. La seule chose qu’il veut c’est rester en place car il sait que dès lors que la guerre sera finie il sautera de son siège et sera poursuivi en justice pour malversations financières. Il n’a aucun intérêt à prôner la paix. Surtout que derrière lui il y a le complexe militaro industriel israélien. Cette guerre est une affaire de très gros sous. Le 7 octobre le Hamas a rendu un fier service aux industries israéliennes de défense, comme Pearl Harbor a servi en son temps le complexe militaro industriel américain.
Accomplir la mission, ouais. Comme tous les militaires, quoi.
Il est impératif de réfléchir à la nécessité d’assigner aux belligérants une forme de responsabilité pour les destructions de patrimoine culturel, peut-être sous la qualification de « crime contre l’art ». La destruction intentionnelle ou négligente de sites historiques, comme ceux de Baalbek, ne peut être considérée comme une simple conséquence collatérale des conflits armés. Ces actes portent atteinte à l’humanité tout entière, en détruisant des témoins précieux de notre histoire collective.
En intégrant une telle qualification dans le droit international, nous pourrions renforcer les mécanismes de protection des sites culturels en temps de guerre. Cela enverrait un message fort : le patrimoine culturel est un bien commun qui mérite d’être protégé, et ceux qui choisissent de l’attaquer pourraient être tenus responsables de leurs actes. Une telle approche contribuerait à sensibiliser les belligérants sur l’importance de préserver notre héritage culturel, tout en offrant un cadre juridique pour condamner les violations. La protection de l’art et de l’histoire devrait être une priorité, car elle est essentielle à notre identité collective et à notre mémoire partagée.
Il serait effectivement très dommage que ces ruines millénaires soient détruites ou endommagées par des frappes israéliennes. Maintenant il est de notoriété publique que le Hezbollah utilise à dessein les sites sensibles (écoles, hôpitaux…) pour dissimuler ses postes de commandement ou ses dépôts d’armes et par la même expose sa population civile innocente.
Pour rappel, pendant le Blitz de Londres en 1940, les autorités britanniques avaient évacué les enfants, les personnes âgées ou non indispensables et les avait envoyé à la « campagne » pour les protéger des bombardement nazis. On attend toujours que le Hezbollah fasse de même. Il est vrai que sur le plan de la bataille médiatique montrer des enfants blessés ou pire attire toujours la sympathie béate de ceux qui feignent de ne pas voir les enjeux de cette guerre.
D’accord sur toute la ligne avec vous Barthelemy.
Merci pour cet article ! Il est vrai qu’en cas de guerres, souvent niés en tant que tel, Ukraine, Israël-Liban-Palestine, en ce moment, les biens culturels ne pèsent pas lourd dans les choix politiques et militaires ! L’ONU a un nom pour la destruction de ces cultures : le crime contre l’humanité !
Pourquoi un site archéologique, serait-il respecté quand des hôpitaux sont bombardés? il sera plus rapide, d’énumérer les lois de la guerre respectées que celles violées, tant au Moyen-Orient en Ukraine. Tragique qu’Israël se rabaisse au niveau des talibans dynamitant les bouddhas géants en Afghanistan…
Comparer Israël aux talibans je pense Olivier que vous n’allez pas vous faire des amis. Et que je risque de devoir modérer certains com’…
Surtout que les talibans l ont fait de manière volontaire. Comparer l armée israélienne (
Que je n affectionne pas spécialement pour leurs méthodes non professionnelles) et les talibans c est vraiment avoir une vision plus Qu étriquée du contexte. Pour rappel, les talibans et le hezbollah c est blanc bonnet et bonnet blanc. Les israéliens tiennent plus de Cortes que d un maboul enturbané.
Ceci étant dit. Pour ne pas faire de hs, les frappes chirurgicales sont une fable d un vrp made in lockeed Martin. Ça n existe pas. Et ça n a jamais existé. Au pire ils ont de la chance que ça ne détruise rien à côté. Mais effectivement comme dit plus haut, les médias plus ou moins bien informés et surtout soucieux de transmettre l information font majoritairement l impasse sur les boucliers humains. Et vu la méthodologie jusqu’au boutiste d israel, continuer à se servir d hôpitaux ou de sites non militaire pour s y cacher, si cela avait du fonctionner, cela ferait longtemps Qu on le saurait et cela n à jamais décourager israel. Et puis il ne faut pas oublier, ce n est pas parce qu israel est un état survivant de l holocauste qu il n est pas dirigé par des partisans d extrême droite aux arrières goût de fascisme. L un n empêche pas l autre. Comme dit le dicton: certains sont nés avant la honte et tous les protagonistes étaient dans le même landau.
Nethanyaou est sans limite dans sa guerre contre les Palestiniens. On l’a vu à Gaza où un immeuble a été bombardé pour tuer deux responsables du Hamas. Résultat 119 morts selon le CICR et 132 selon le ministère de la santé du Hamas. Et les deux fois de nombreux enfants annoncés morts, assassinés. Comparer Bibi aux talibans ça ne me choque pas.
Balbek est l’un des plus fabuleux site de l’antiquité romaine. Le bombarder serait une faute politique et historique irrémédiable.
Bien d’accord avec vous mais hélas les opérations militaires peuvent passer outres si c’est « nécessaires »….
Ex: Monte Cassino, des sites antiques en Irak, Syrie, Ukraine etc…
Hélas d’après l’UNESCO cela à tendance à augmenter.
Le général de Montsabert en 1943/44, à la tête d’une des divisions de marche du corps expéditionnaire français en Italie, voit le plan de tir de ses artilleurs devant une superbe ville (Sienne il me semble)… qu’il fallait pourtant bel et bien reprendre. Il signal à l’artilleur:
« Non, pas possible! Il y a là un monastère du 13 ieme siècle et un palais du 15ieme. »
L’artilleur s’y reprend et propose un nouveau plan.
« Non, ça ne va pas du tout, il y a là une collégiale du 14ieme siècle et l’église San Bernardino du 12ieme »
Le pauvre artilleur demande… « mais enfin, mon général, que puis-je faire! »
« Visez au delà du 18ieme siècle »
L’anecdote est authentique, mais je ne suis plus sur des lieux.
Ces dilemmes se posent à tous les généraux, dans tous les conflits
hélas, 3 fois hélas , la folie humaine ne date pas d’aujourd’hui.
Source Le Parisien : « Le 26 septembre 1687, tandis que le doge de Venise Francesco Morosini met le siège devant l’acropole d’Athènes où est installée une garnison turque, un obus tiré par les troupes de la Sérénissime tombe sur le Parthénon. Problème : le sanctuaire grec, qui a été transformé en place forte par les envahisseurs turcs en 1456, abrite alors une mosquée, une résidence pour le gardien du harem… et une poudrière. La déflagration est énorme, des colonnes et tout le centre du temple s’effondrent. »