Le Japon cloue au sol sa flotte de MV-22B Osprey.

Les dix-sept convertiplanes en dotation au sein de la Rikujō Jieitai, aussi connue comme Japan Ground Self-Defense Force, sont concernés. Ce dimanche 27 octobre 2024 l’état-major japonais a décidé d’immobiliser temporairement l’ensemble de la flotte de Bell-Boeing MV-22B Osprey en dotation. Cette décision fait suite à deux incidents techniques majeurs survenus en moins d’une semaine sur deux aéronefs de ce type. Le Japon est le seul pays à exploiter cette machine en dehors des États-Unis.

Ce mercredi 23 octobre 2024 le MV-22B Osprey codé 91707 a décollé de sa base de Kisarazu dans le centre du Japon à destination de la base aéronavale de Kumamoto. Il devait prendre part à l’exercice américano-nippon Keen Sword. Alors qu’il approchait de sa destination le pilote a fait état d’une alerte dans le cockpit pour une importante panne hydraulique sur l’un des turbopropulseurs Rolls-Royce T406-AD-400. Il a alors décidé de se dérouter et d’aller se poser à Kanoya, à quelques kilomètres de Kumamoto. Cet aérodrome dispose d’infrastructures militaires. Après plusieurs heures de recherches de la panne et une réparation de fortune le convertiplane a pu redécoller et rejoindre Kumamoto où il a été placé en réserve. L’affaire aurait alors pu s’arrêter là d’autant qu’il n’y a eu aucun blessé parmi les six passagers et membres d’équipage de l’appareil.

Sauf que ce dimanche 27 octobre 2024, toujours dans le cadre d’un vol rattaché à l’exercice Keen Sword, un second Bell-Boeing MV-22B Osprey a subi une avarie. Alors qu’il décollait de l’aérodrome de Yonaguni, sur l’île d’Okinawa, l’appareil a brusquement viré à gauche puis à droite avant que son aile ne heurte le tarmac. Le convertiplane étant alors en phase ascendante ses hélices faisaient encore fonction de pales. L’appareil a été lourdement endommagé. Sur les seize personnes se trouvant à bord trois ont été légèrement blessées et prises en charge par les équipes de secours de la Rikujō Jieitai.

Deux incidents lourds, dont l’un immobilisant un des exemplaires pour plusieurs semaines, il n’en fallait pas plus à l’état-major japonais pour décider de clouer au sol tous les appareils de ce type. Une équipe du consortium américain Bell-Boeing est attendue sur place en début de semaine. Elle aidera les techniciens et ingénieurs locaux à établir la vérité autour de ces incidents et à y trouver une solution. Alors, et seulement alors, les convertiplanes pourront reprendre leurs missions habituelles. Il faut savoir que le Japon a réceptionné son dernier MV-22B Osprey cette année, en juillet.

Affaire à suivre.

Photos © Rikujō Jieitai