Le Bangladesh fait souffler le chaud et le froid autour du Dassault Aviation Rafale.

C’est une des plus petites économies asiatiques et pourtant elle tourne autour du chasseur clodoaldien depuis quatre ans et demi maintenant. Dernier écueil en date l’annonce par des médias locaux d’une série de négociations avancées sur un lot de douze Dassault Aviation Rafale, aux standards F3-R et F4. Sauf que si la Bangladesh Air Force ne dément nullement l’information ce n’est pas le cas des parlementaires à Dacca. Certains y voient une méthode afin de ne rien dévoiler des pourparlers avec la France.

En fait malgré une proximité affichée avec les BRICS le Bangladesh n’a jamais caché son intention d’acquérir du matériel militaire auprès des pays dits «occidentaux». Un temps il négocia avec Bell Helicopter avant de faire machine arrière. Dans le cadre de son programme Force Goal 2030 la Bangladesh Air Force fut également approchée par Airbus Defence afin de placer le chasseur EF-2000 Typhoon. Pourtant celle-ci avait déjà formulé son intérêt pour le Dassault Aviation Rafale. On crut pourtant l’affaire pliée pour l’avion français et les choses devenir sérieuse concernant son éternel concurrent européen. Mais patatrac voilà qu’il y a quatre mois le Rafale revenait dans la course et le Typhoon s’effaçait, comme par magie.

Et donc depuis le weekend dernier on en sait un peu plus des négociations entre Dacca et Paris. Il serait question de deux lots différents : quatre Rafale F3-R (trois biplaces et un monoplace) prélevés sur les stocks de l’Armée de l’Air et de l’Espace et huit monoplaces Rafale F4 commandés neufs. Les pourparlers concerneraient donc tout autant le ministère des Armées, propriétaires des avions qui seraient achetés de seconde main, et l’avionneur Dassault Aviation qui vendrait et construirait les huit aux exemplaires de zéro.

Si on en croit le Jatiya Sangsad, le parlement bangladais, ces négociations n’existent pas. Entendez par là que ses 350 élus nationaux ne sont nullement intégrés dans les pourparlers qui se joueraient directement entre le ministère de la défense et la France. Reste que si effectivement cette petite force aérienne venait à acheter l’avion tricolore ce serait un nouveau camouflet pour l’industrie aéronautique russe. Vladimir Poutine avait proposé en 2021 un lot de Mikoyan MiG-35 Fulcrum-F, très rapidement refusé par les Bangladais.

Affaire (donc) à suivre.

Photo © OTAN


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Arnaud
Passionné d'aviation tant civile que militaire depuis ma plus tendre enfance, j'essaye sans arrêt de me confronter à de nouveaux défis afin d'accroitre mes connaissances dans ce domaine. Grand amateur de coups de gueules, de bonnes bouffes, et de soirées entre amis.
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Commentaires

11 Responses

  1. Si je ne me trompe pas, il y a un potentiel de vente d’une centaine d’appareils d’ici fin 2025, et sans compter le mega super énorme contrat pour l’armée de l’air indienne qui viendra peut être un jour, ou pas.
    Il va falloir que les sous-traitants règlent leurs problèmes de production, mais comme m’a dit un jour mon patron, je préfère régler les goulets d’étranglement empêchant d’accroître la prod, que chercher quoi mettre en prod.
    Au moins un avantage dans ces contrats de ventes d’occasion, est qu’ils permettent à l’AAE de récupérer des appareils neufs, quand ils sont livrés, et si.. Les premières cellules commencent à dater, mais c’est surtout un problème de l’aéronavale. Je suppose qu’il est difficile de faire évoluer un F1 en F4, voir impossible, et limiter ainsi l’évolution en F3R?

    1. Comme je vais de temps à autre sur F16.net ( ts les américains y sont) à chaque contrat du Rafale ils cherchent la raison cachée de la vente. L’argument qui revient c’est que c’est un second choix apres US (mega-lol) ou pressing politique. Bien sur peu de pays veulent mettre 36k$/h.vol et que leur alliés anglo-saxons ne jure que sur leur matos. La vérité est que les AUTRES pays du globe qui veulent une petite flotte, qui vole selon leurs souhaits sans demande de permission et qui peut être utilisée en conflits et hors juridiction USA. Le Rafale est Top Top Top of the world!

  2. Arnaud, pour faire suite à la dernière phrase de votre article, sait-on si les constructeurs russes sont en mesure de fournir des avions à leur propre forces ?
    De plus, le Bangladesh est un pays pauvre, est il solvable pour l’achat de Rafale qui est considéré comme un avion « haut de gamme » ?
    J’aurais plus vu du Grippen ou du F/A50 coréen pour eux. Mais si ils décident d’acheter du Rafale, c’est ne bonne nouvelle pour nous.

  3. L’intérêt du Bangladesh pour le Rafale français est notable. Malgré les démentis officiels, les rumeurs d’acquisition persistent. Cette démarche marquerait un tournant dans la politique d’armement du pays, traditionnellement orientée vers la Russie et la Chine.

    L’attrait du Rafale témoigne de sa compétitivité croissante sur le marché international. Pour la France, une telle vente renforcerait sa position d’exportateur d’armement en Asie.

    Cependant, la prudence s’impose. Les négociations d’armement sont complexes et souvent longues. L’intérêt similaire de la Colombie pour le Rafale souligne cette tendance globale, mais rien n’est acquis jusqu’à la signature finale.

  4. Boujour Arnaud et passionnés d’aerojets,
    Jusqu’à quel point l’armée de l’air et de l’espace pourrait-elle se dessaisir d’aéronefs, entre Rafales vendus d’occasion et Mirages 2000-5 cédés à l’Ukraine ? Les chaînes d’assemblage de Merignac peinent à monter en cadence et les missions de nos pilotes sont souvent amputée fautes de matériel.
    Quel est le pouvoir d’achat du Bangladesh, un des pays les plus pauvres ?
    Sinon, le choix du Rafale se comprend, connaissant les liens diplomatiques avec l’Inde.

  5. Si le Bangladesh nous fait mariner aussi longtemps que l’Indonésie je veux bien attendre. Bon après ce sera pas une quarantaine de Rafale et puis même quatre F3R ça va commencer à se voir dans les rangs de l’armée de l’Air et de l’Espace.

  6. Coincernant les avions d’occasion, ne pas oublier qu’il y avait il y a environ 2 ans 14 appareils qui ne volaient plus et qui étaient « source de pièces détachées ». Vendre des avions d’occasion permettrait assez facilement de virer ces appareils du stock de l’AAE, Dassault les remettrait en état complet avant expédition au client. Cela permettrait de supprimer ces verrues de notre parc et des les remplacer un peu plus tard par du matos neuf, à jour et donc, volant… sans gréver les capacités opérationnelles. (modulo une source potentielle de pièces détachées)

  7. Comparer le F-35 au Rafale démontre une méconnaissance du saut technologique entre les deux appareils.
    On ne compare pas les performances entre une GT et un break. L’une est faite pour la performance, l’autre pour la polyvalence. Sélectionner ensuite des critères exclusifs dans lesquels les breaks sont meilleurs parceque conçu pour est assez réducteur, ce sont t des raisonnements du niveau de Trump !
    Par contre, pas un seul mot à propos des critères dominants du F35 !
    De toute façon, c’est le client qui juge au final, et sur ce critère, il n’y a plus rien à en dire ! L’etalon ultime en quelque sorte !

    1. Il n’y a que vous ici qui parlez du F-35. Il est totalement absent de l’article. Donc merci de revoir votre raisonnement et de rester cordial.

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