Le feuilleton continue. Olaf Scholz, actuel numéro 1 du gouvernement allemand, a décidé d’assouplir fortement sa politique d’exportation d’armement vis-à-vis de la Turquie. Ce qui est une excellente nouvelle pour la Türk Hava Kuvvetleri qui pourrait ainsi obtenir les quarante avions de combat Eurofighter EF-2000 Typhoon qu’elle désire depuis quelques mois maintenant. Sauf que Lockheed-Martin et l’administration Biden sont en embuscade.
Sur ce coup là le Rafale français n’est pas en lice. Pour autant l’avion de combat européen n’est pas dénué d’adversaires, dont l’un est largement à sa portée et le second plus hypothétique l’est nettement moins. Car si Ankara s’intéresse de près au Typhoon Tranche 4 c’est avant tout comme «chasseur pis-aller». Rappelons que la Turquie avait été exclu du programme JSF par Donald Trump, alors Président des États-Unis, avant que son successeur Joe Biden ne lui donne raison puis se dédie lui-même il y a moins d’un mois. Imbroglio direz vous ? Sans doute oui mais ce marché est loin d’être un long fleuve tranquille. Ce serait même plutôt tout l’inverse.
Car avant la volte-face de l’actuel locataire du Bureau Ovale la Turquie s’était engagé dans une modernisation de sa flotte de General Dynamics F-16C/D Fighting Falcon au standard F-16V Viper.
On a donc là les deux adversaires de l’Eurofighter EF-2000 Typhoon Tranche 4 : le F-16V Viper largement à sa portée et le F-35A Lightning II qui lui l’est beaucoup moins. Intéressant de voir que dans les deux cas c’est Lockheed-Martin qui se cache derrière la concurrence à l’avion européen. Le consortium formé par Airbus Defence, BAE Systems, et Leonardo peut t-il l’emporter sur le géant américain ? Sur le papier oui puisque c’est la Turquie elle même qui s’est intéressée à ce chasseur.
Jusque là pourtant l’inflexible chancelier allemand ne voulait pas en entendre parler. Vendre des chasseurs aux Turcs ? Et puis quoi encore… Scholz leur reprochait avant tout le traitement inhumain réservé par la Turquie aux Kurdes. Les positions d’Ankara vis-à-vis des minorités était aussi une source de brouille récurrente avec Berlin, cette dernière estimant (à juste titre) le régime Erdogan largement opposé aux LGBTQI+. Sauf que le dirigeant turc s’est refait une forme de virginité diplomatique en appuyant fortement la résistance ukrainienne face à l’envahisseur russe, un sujet qui tient à cœur au chef du gouvernement allemand. Sans compter que ses partenaires britanniques, espagnols, et italiens lui ont mis la pression depuis des semaines. Accrocher la Turquie au tableau de chasse du Typhoon serait un sacré défi.
Les négociations avec la Turquie se jouent désormais à deux capitales européennes : Rome et Berlin. Et toutes deux ont bon espoir de damer le pion au Lockheed-Martin F-16V Viper. Cela sera sans doute plus ardu face au chasseur furtif.
Affaire à suivre.
Photo © Airbus Defence
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13 Responses
Les allemands ne veulent pas donner de taurus aux ukrainiens, mais vendent des avions de chasse moderne aux turques, triste mentalité teutonique.
C’est clair!
Malgré l’invasion et l’annexion de la Crimée et du donbass, les allemands ont toujours été très conciliants et prêts à se satisfaire des échanges commerciaux avec la Russie poutiniene.
Ça me fait bien rire leur discours humaniste à géométrie variable.
Au moins, c’est limpide pour la France et le rafale, on soutient la Grece, qui elle reste une véritable démocratie face au régime d’erdogan qui soutient l’Ukraine quand ça l’arrange et ménage largement poutler et sa Russie d’envahisseurs.
jpp tu ne peux leur dénier que Erdogan reste un allié membre de l’OTAN.
l’Ukraine non, pas encore même si c’est souhaitable, et tu peux toujorus te réfugier derrière une peur d’escalade.
pour Erdogan, pas encore de guerre entre la Grèce et la Turquie
Un allié sur le papier qui fait de l’ingérence politique en Allemagne et en France par le biais d’associations islamo-nationalistes et qui menace régulièrement la Grece un membre de l’UE!
Ce pays est clairement un ennemi de l’Occident, à voir comment sa posture évolue si à l’avenir les islamistes perdent de pouvoir.
Sans vouloir être mauvaise langue, c’est tout ce qu’on souhaite aux Grecs
J’ai lu, je ne sais plus où, qu’il y avait un ok US pour le F35. Seulement, en nombre, le compte n’y est pas afin de ne pas déséquilibrer les relations avec la Grèce.
Oui, les us vont leur en laisser une vingtaine de f35, plus du f16viper. Erdogan aura finalement laissé la Turquie bien loin d’une aviation qui aurait pu construire une partie des f35, en avoir plus d’une centaine et avec un avion local 5ème génération à l’avenir plus qu’incertain…
Quand au typhoon, je sens que ça va faire pschiiit façon f35 face au rafale en suisse…
Pourquoi incertain ?
Cest quoi votre source, car lavion est aux3eme prototype la livraison des 12 premuers est prevu 2028, puis il y a le kizil elma les dix premier seront livré en 2026,kes dix suivant auront un moteur local,
A par tpi personne ne dis que son avenir est incertain, il est tellement en bonne voie que la Turquie a refusé les offres du sénateur Halland concernant le f35
A une epoque ou de sbipeurs explose je pense que cest une excellente position
Beh oui, il y a 4 lignes d’assemblage a maintenir ouvertes. Les Uk sont occupés à upgrader les siens. Faut faire tourner la ligne italienne et allemande. Dans les commandes des pays fabricants il ne est que les Espagnols a se fournir…
Donc les turcs pourraient avoir leur flotte rapidement
Les Turcs ne se sont pas desister duViper, ils veulent les deux en revanche, aulieude commander 80kit de viper, pour moderniser les block50, ils en veulent que 40,de cette facon les 40autres peuvent beneficier du programme ozgur qui permet dutiliser lesmunitions Local,, la siganture du typhon dependra aussi drd munitions livré avec sil y ades restrictions comme sur le meteor, je ne pense pas que lz Turquie prendra leTyphon sans le meteor
Merci la prochaine fois d’écrire vos commentaires de manière lisible et intelligible.
d’accord Mr Arnaud je prendrai la peine de corriger, veuullez m’excuser.
Lisible et intelligible, je note !!!
La situation politique et diplomatique autour de l’achat potentiel des Eurofighter EF-2000 Typhoon par la Turquie met en lumière la complexité et le talent stratégique du président Recep Tayyip Erdoğan. En jouant habilement sur les divers échiquiers internationaux, Erdoğan est parvenu à redéfinir la position de la Turquie dans le contexte géopolitique actuel.
Tout d’abord, il est important de noter la capacité d’Erdoğan à naviguer à travers une situation diplomatique tendue. La Turquie, autrefois exclue du programme JSF sous l’administration Trump, a vu son exclusion confirmée par Joe Biden, avant que ce dernier ne revienne en partie sur sa décision. Cependant, Erdoğan a su capitaliser sur ces tensions pour explorer d’autres options, montrant ainsi une flexibilité stratégique remarquable. L’intérêt porté au Typhoon Tranche 4 n’est pas seulement une réponse pragmatique à un besoin militaire, mais aussi une démonstration de la volonté de diversifier les partenariats internationaux, au-delà de la dépendance traditionnelle vis-à-vis des États-Unis.
Ensuite, Erdoğan a intelligemment utilisé le contexte géopolitique actuel pour améliorer les relations avec l’Europe. En soutenant fortement la résistance ukrainienne face à l’invasion russe, la Turquie a réussi à s’aligner sur une position qui trouve un écho favorable en Allemagne, particulièrement auprès d’un Olaf Scholz soucieux de renforcer le front commun européen contre l’agression russe. Cette position a probablement contribué à assouplir la réticence allemande à l’exportation d’armements vers la Turquie.
Enfin, Erdoğan a su mobiliser le soutien de ses partenaires européens, notamment britanniques, espagnols, et italiens, pour faire pression sur l’Allemagne. Cela démontre une capacité à construire et à renforcer des alliances stratégiques au sein de l’Europe, ce qui pourrait aboutir à un accord sur l’achat des Typhoon, renforçant ainsi la position militaire et diplomatique de la Turquie.
En somme, la brillante politique d’Erdoğan, combinée à son sens aigu de la diplomatie et à sa capacité à tirer parti des opportunités géopolitiques, pourrait bien permettre à la Turquie de réaliser cet achat stratégique. Cela marque un tournant dans les relations internationales de la Turquie, illustrant à quel point une approche diplomatique astucieuse peut remodeler les alliances et influencer les résultats sur la scène mondiale.