La semaine dernière l’avionneur américain a fait savoir qu’il allait licencié 17000 employés soit environ 10% de l’ensemble de son personnel. La crise est donc profonde chez Boeing, tant dans le domaine des avions civils que des appareils militaires. Et dans la première catégorie c’est sans doute la branche des avions de ligne utilisés pour le transport de fret qui est actuellement la plus en danger. L’aventure du 767-300F va se terminer tandis que celle du 777-8F devrait débuter avec du retard.
À ce jour la filière du cargo commercial chez Boeing se résume à trois machines : les 767-300F et les 777-200F construits de zéro. Ces derniers sont couramment appelés 777F. Le troisième est le 737-800BCF construit à partir de 737-800 existant déjà et ayant généralement déjà eu une riche carrière commerciale. L’avionneur américain a en fait une tradition qui remonte à son Jumbo Jet, premier véritable avion civil de transport de fret destiné aux compagnies aériennes.
Les difficultés industrielles de l’avionneur sont désormais telles que l’objectif de voir le Boeing 777-8F, successeur désigné du 777-200F, arriver sur le marché entre fin 2025 et début 2026 est abandonné. Désormais il est question au plutôt du premier semestre… 2028. Et ce au plus tôt. Comme à son habitude le constructeur est resté très discret sur les raisons de ce retard programmé. Certaines sources indiquent que c’est pour mieux protéger les 777-8 et 777-9 commerciaux classiques, ceux dédiés au transport de passagers qu’une telle décision a été prise.
En parallèle le carnet de commandes du Boeing 767-300F a été refermé. Désormais ce sont donc seulement vingt-neuf avions de ce type qui seront assemblés entre aujourd’hui et mi-2027, date annoncée pour la fin définitive du Boeing 767. FedEx en recevra douze et UPS dix-neuf. Ainsi s’arrêtera l’aventure technologique de cet avion de ligne pas tout à fait comme les autres, et de sa version de transport de fret. Pour autant Boeing conservera une chaîne d’assemblage dédiée au KC-46 Pegasus, l’avion-citerne nouvelle génération de l’US Air Force. Ironie de l’Histoire cet avion fait partie des produits qui plombent les résultats financiers de l’avionneur.
Affaire à suivre
Photo © Wikimédia Commons
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6 Responses
Boeing est destiné à devenir un cas d’école de mauvaise gestion.
Avec la bénédiction du gouvernement américain, ils se sont consolidé en achetant des concurrents.
Ajouter le F15 et F18 à leur catalogue était un bon investissement mais en plaçant les dirigeants de Mc Donnell dans leur organigramme, il se sont tiré un missile anti bunker dans le gros orteil.
Depuis, ils s’est avéré qu’ils ont transformé Boeing en distributeur à dividendes. C’est bien pour les actionnaires, mais il faut aussi travailler sur le futur.
Et c’est là que les problèmes s’accumulent :
– le F15 Eagle II: pas au goût des décideurs du Pentagone qui veulent des chasseurs furtifs, donc des commandes au compte-gouttes
-le Pegasus: il aura fallu couper le prix par deux, promettre de tenir des coûts serrés dans un programme où tout pouvait déraper, et qui accuse des lacunes de conception et opérationnelles
-on va oublier les avions civils , histoire de ne pas tirer sur l’ambulance…
.
Boeing mérite ce qui lui arrive. Et en plus, il en tire de mauvaises conclusions en liquidant une main d’oeuvre qualifiée qui ira chez les diverses startup et les concurrents… Dont Airbus.
J’espère qu’ils y trouveront de meilleurs patrons.
Bonjour Arnaud Staff et Passionnés.
Une grande « gatta da pelare » – comme on dit en italien – pour le prochain président des États-Unis d’Amérique.
Les États-Unis d’Amérique ne peuvent pas se permettre de perdre l’un de le deux principaux constructeurs d’avions civils du monde.
Par ailleurs, le risque existe de se retrouver avec un seul constructeur d’avions de combat, à savoir Lockheed Martin, puisque Nortrop Grumman ne produit pas ses propres avions de combat. Il s’agit d’une perte inacceptable de capacité stratégique pour la plus grande puissance mondiale.
Nous devrions donc nous attendre à ce que, volontairement ou involontairement, l’armée de l’air américaine doive acheter des KC-46 Pegasus supplémentaires.
La U.S. Navy le programme Undergraduate Jet Training System ( UJTS ), devra, volontairement ou non, acheter le Boeing-Saab T-7 Red Hawk, dont nous verrons probablement une version capable d’atterrir et de décoller depuis des porte-avions.
Le gouvernement des États-Unis d’Amérique exercera une forte pression politique sur les états alliés et amis pour qu’ils achètent des avions Boeing. Donnant également des avantages économiques.
Cela incitera probablement également Boeing à produire des avions commerciaux. Surtout si Donald John Trump remporte les élections, car il n’hésitera pas à utiliser les accords de l’Organisation mondiale du commerce comme du papier toilette. Kamala Devi Harris le fera aussi, mais plus discrètement.
Préparons-nous à un avenir marqué par des distorsions du marché.
MAKE AMERICA GREAT AGAIN !
Et l’Europe se concentre sur la taille des bananes….
Traduit avec Google.
Bonjour à tous et à toutes,
Non seulement l’écroulement de Boeing est quasi impossible pour les raisons politiques citées ci-dessus, mais sa disparition n’est souhaitée ni par les clients, qui souhaitent garder une saine concurrence entre avionneurs, ni par Airbus lui même !
En effet, la disparition de Boeing aurait peu d’impact positif sur le carnet de commande d’Airbus qui déborde déjà, toute nouvelle commande devant attendre 10 ans pour être honorée.
Par contre, la disparition de Boeing transformerait le quasi duopole actuel en un quasi monopole, ce qui n’est pas bien vu par les pouvoirs publics, quel qu’ils soient.
(je dis quasi car il y a d’autres avionneurs dans le monde mais ils jouent en 2ème division dans le créneaux des avions civils)
On pourrait alors voir Airbus légalement obligé de se scinder en plusieurs entités, ce qui fragiliserait cette filière. De grosses entreprise obligées d’éclater, ça s’est déjà vu.
Bref à mon avis Boeing est le meilleur ennemi d’Airbus qui ne demande que le status quo.
Ce matin j’ai lu un article sur les sous-traitants aéronautiques du sud-ouest. Tous travaillent pour Airbus, mais aussi Boeing, et ils sont inquiets de la tournure de la crise chez l’avionneur de Seattle.
Ils ont raison de s’inquiéter. Dans le monde industriel, un crash, sans mauvais jeu de mots, est toujours possible mais avec Boeing c’est un enchaînement de catastrophes industrielles et financières ces dernières années. Rien ne marche. Le pire étant qu’ils n’ont pas cherché l’innovation ou la rupture technologique. Non, chaque programme est pensé pour recycler du vieux sans avoir à investir. Sauf qu’au final ça leur coûte 3 ou 4 fois plus cher pour des produits ni faits, ni à faire. Heureusement pour eux, c’est Boeing donc ils ne peuvent pas disparaître ou être vendu à la découpe mais il le faudrait tellement la culture d’entreprise est devenue viciée.
En plus de la raison citée plus haut, « Too big to fail », il y a quelques années, Boeing avait supprimé 10% de leur effectif et a embauché de nouveau quand les affaires reprennent, nous sommes aux USA donc perso, je ne m’inquiète pas pour eux