Avec Ramstein Flag 2024 l’OTAN s’est exercée à la guerre aérienne en Europe.

Premier exercice de ce type organisé sur le Vieux Continent Ramstein Flag 2024 s’est déroulé du vendredi 4 au vendredi 11 octobre 2024 inclus. Et comme son nom ne l’indique pas c’est dans les cieux de Grèce que les aéronefs de douze nations de l’OTAN se sont entraînées à intervenir conjointement. La France, au travers de l’Armée de l’Air et de l’Espace, a largement su tenir sa place. Il faut dire qu’avec dix avions et 210 personnels déployés nos militaires faisaient partis des gros contingents.

Canada, Espagne, États-Unis, France, Grèce, Hongrie, Italie, Pologne, Portugal, Roumanie, Royaume-Uni, et Suède : les participants venaient des quatre coins de l’alliance Atlantique. Et tous donc ont convergé vers les bord de la mer Égée. Forcément la Polemikí Aeroporía apportait le plus gros des avions de combat engagés. Pour beaucoup de pilotes étrangers ce fut sans doute la première et certainement la dernière occasion d’approcher de près un des McDonnell-Douglas F-4E Phantom II grecs. Ce dinosaure volant a pris part aux actions de Ramstein Flag 2024 au même titre que les autres appareils mis à disposition par Athènes. Voler auprès d’un tel monument était sans aucun doute un moment plein d’émotion tant ce chasseur a marqué l’histoire de l’aviation.

Pourtant Ramstein Flag 2024 a fait la part belle aux avions d’aujourd’hui, des chasseurs de générations 4.5 et 5. Dassault Aviation Rafale B/C, Eurofighter EF-2000 Typhoon, General Dynamics F-16 Fighting Falcon, Lockheed-Martin F-35A Lightning II, et Saab JAS 39C/D Gripen tenaient le haut du pavé. Pour l’OTAN il en allait d’une forme de garantie de sérieux de l’exercice. Et les pilotes des douze nations engagées ont su tenir leurs rangs. Ce n’était pas évident pour les organisateurs de préparer un tel exercice dans un environnement aussi proche que possible d’une intervention armée alliée contre une puissance ennemie belliqueuse. Chacun aura compris que Ramstein Flag 2024 était aussi une réponse des Alliés à l’agression russe de l’Ukraine qui dure depuis deux ans et demi.

D’ailleurs outre les avions de combat on retrouvait des avions-citernes, des avions de reconnaissance tactique et stratégique, et bien sûr des AWACS. La France en avait profité pour déployer l’un des siens. Il fallait là encore s’assurer que des aviateurs canadiens et hongrois, ou encore américains et portugais, voire français et suédois pouvaient opérer conjointement. Et de ce que l’on en a appris il n’y a eu aucun souci. L’anglais comme langue commune aux pilotes a beaucoup aidé, autant que les interopérabilités qui existent à l’année entre certaines nations. On sait par exemple que l’Aviation Royale Canadienne et l’US Air Force ont l’habitude d’opérer conjointement, ne serait-ce qu’au niveau du NORAD. De la même manière l’Armée de l’Air et de l’Espace, de par la position centrale de la France, est totalement connectée avec l’Aeronautica Militare, l’Ejercito del Aire y del Espacio, et avec la Royal Air Force.

Durant une semaine Ramstein Flag 2024 a totalisé 1100 vols différents pour un total de 130 aéronefs. Il n’y a eu aucun incident majeur, pas le moindre accident. L’exercice a permis de faire voler ensemble des équipages qui n’en avaient pas l’habitude. Rendez-vous est d’ores et déjà pris pour Ramstein Flag 2025 qui se tiendra cette fois aux Pays-Bas. On verra alors si l’Armée de l’Air et de l’Espace réussira à faire mieux qu’un Airbus Defence A330 MRTT Phénix, un Boeing E-3F SDA, et huit Dassault Aviation Rafale B/C. Le challenge sera ardu.

Photos © OTAN